Père Lombardi © Vatican Media

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Prix Ratzinger: Jean-Luc Marion et Tracey Rowland lauréats 2020

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Le p. Lombardi présente les initiatives de la Fondation Ratzinger

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Les deux lauréats du Prix Ratzinger 2020 sont le philosophe français Jean-Luc Marion et une Australienne, Tracey Rowland. Le pape leur remettra le Prix le 14 novembre prochain, annonce le p. Federico Lombardi S J, à l’occasion de la conférence de presse de ce jeudi 1er octobre. C’est la 10e édition du Prix.

L’édition 2020 a été en effet présentée par le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture et membre du Comité scientifique de la Fondation Ratzinger et par le président du conseil d’administration de la Fondation Ratzinger, le p. Lombardi.

Pour le p. Lombardi, le but de cette conférence de presse était de présenter les principales activités de la Fondation Joseph Ratzinger – Benoît XVI au cours de cette année 2020 et en particulier d’annoncer et de présenter les deux « lauréats » du prix Ratzinger 2020.

Les objectifs de la Fondation

Il a rappelé que « la Fondation a été créée en 2010 dans le but de promouvoir des études et des publications sur le travail et la pensée de J. Ratzinger – Benoît XVI, et plus généralement pour promouvoir les études théologiques et les disciplines connexes ».

Il a précisé que « les initiatives concrètes indiquées par le Statut vont principalement dans trois directions: 1. des prix pour les chercheurs et les œuvres méritantes; 2. conférences et réunions d’étude et publications; 3. bourses pour doctorants ».

« Les lauréats, a rappelé le p. Lombardi, sont proposés au pape François par le Comité scientifique (composé de 5 membres: les card. A. Amato, K. Koch, G. Ravasi, L. Ladaria et de l’évêque de Ratisbonne, Mgr Rudolf Voderholzer) et approuvés par lui. »

Pour ce qui est de la remise du Prix, le p. Lombardi exprime son espérance: « Nous espérons que la cérémonie pourra avoir lieu malgré la pandémie. En cas d’annulation en raison d’un cas de force majeure, c’est-à-dire de l’impossibilité des deux gagnants d’y participer, le prix sera attribué de la même manière pour 2020, mais les gagnants seront invités à participer et à recevoir le diplôme avec les lauréats de l’année prochaine, en 2021. »

Il évoque aussi le symposium de Budapest: « Avant le début de la pandémie, nous avons pu organiser le IXe Symposium international promu par la Fondation. Il a eu lieu à Budapest, les 8 et 9 octobre, en collaboration avec l’Université catholique hongroise « Pázmány Péter », et il a été consacré au thème: « La situation économique, sociale et spirituelle des pays d’Europe centrale à la lumière de la doctrine de l’Eglise « . Le lieu et le thème – clairement d’actualité dans le contexte européen actuel – ont été choisis à l’occasion du 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Les présidents représentaient divers pays de la zone d’Europe centrale (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Croatie, Ukraine …), mais des universitaires d’Europe occidentale y ont aussi participé. Le premier rapport a été présenté par le card. Péter Erdö (archevêque d’Esztergom-Budapest), le second par Mgr Roland Minnerath (archevêque de Dijon et académicien pontifical), le troisième par la professeure Hanna Suchocka (ancien premier ministre de Pologne et académicienne pontificale). Parmi les autres orateurs figurent le président de l’Académie pontificale des sciences sociales, le professeur Stefano Zamagni et le prof. Hans Joas (de l’Université Humboldt de Berlin). Les Actes sont en cours de préparation. »

Les Actes des séminaires internationaux

Le p. Lombardi a aussi indiqué qu’au printemps, les Actes du précédent Symposium ont été publiés, et intégralement en anglais avec la Presse universitaire franciscaine, sous le titre: « Droits fondamentaux et conflits entre droits. Le thème est très important. Malheureusement, la pandémie a empêché les initiatives de présentation prévues. »

« La situation économique, sociale et spirituelle des pays d’Europe centrale à la lumière de la doctrine sociale de l’Église ». Le lieu et le thème – clairement d’actualité dans le contexte européen actuel – ont été choisis à l’occasion du 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Les Présidents représentaient différents pays de la zone d’Europe centrale (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Croatie, Ukraine …), mais également des universitaires d’Europe occidentale y ont participé. Le premier rapport a été présenté par le card. Péter Erdö (archevêque d’Esztergom-Budapest), le second par S.E. Roland Minnerath (archevêque de Dijon et académicien pontifical), le troisième par le professeur sa Hanna Suchocka (ancien premier ministre de Pologne et académicien pontifical). Parmi les autres orateurs figurent le président de l’Académie pontificale des sciences sociales, le professeur Stefano Zamagni et le prof. Hans Joas (de l’Université Humboldt de Berlin). Les lois sont en cours de préparation.

Au printemps, les actes du précédent Symposium ont été publiés intégralement en anglais avec la Franciscan University Press: Fundamental Rights and Conflicts among Rights: « Le thème est très important. Malheureusement, la pandémie a empêché les initiatives de présentation qui étaient prévues », a constaté le p. Lombardi.

Il a aussi évoqué le Prix « Open Reason » qui en est à sa quatrième édition, en collaboration avec l’Université Francisco de Vitoria de Madrid, qui est décerné chaque année à certaines œuvres qui réalisent l’idée ratzingerienne de « raison ouverte », c’est-à-dire de dialogue en action entre différentes disciplines, en particulier les sciences (mathématiques, naturelles, humaines) et la philosophie et la théologie.

Impossible remise de Prix

Le jury international a décerné cette année, dans la « section recherche », un grand travail collectif sur la vision de l’homme (d’un point de vue psychologique, philosophique, théologique …): A Catholic Christian Meta-Model of the Person: Integration of Psychology and Mental Health Practice (éditeurs: D. Paul C. Vitz, D. William J. Nordling, D. Craig Steven Titus, de la Divine Mercy University); Human Embryos Human Beeings. A Scientific and Philosophical Approach, par Samuel et Maureen Condic (Université de l’Utah) et l’étude What’s the matter? Toward a neo-Aristotelian ontology of nature, par William M. R. Simpson (Université de Cambridge).

Dans la section «enseignement», le travail (avec les programmes éducatifs connexes) Teaching Character Virtues. A Neo-Aristotelian Approach, par James A. Arthur (Université de Birmingham).

« Malheureusement, a regretté le p. Lombardi, la cérémonie de remise des prix, accompagnée d’un séminaire d’étude avec la participation des lauréats, n’a pas pu être organisée cette année – du moins jusqu’à présent – et s’est limitée à un séminaire Internet organisé par l’Université Francisco de Vitoria. »

« En tout cas, a-t-il ajouté, l’initiative est très vivante, comme en témoigne le nombre d’œuvres nominées pour le prix (122), bien plus d’une centaine comme chaque année, le nombre d’universités représentées (96) et l’internationalité des auteurs (de 15 pays différents), principalement, mais pas exclusivement, de la zone ibérique et des deux Amériques. Les œuvres présentées sont presque toutes en anglais ou en espagnol. »

L’intelligence artificielle

En Europe aussi les choses bougent: « Dans le domaine de l’Europe centrale et orientale, une autre initiative de collaboration s’est développée, cette fois avec l’Université d’État polonaise Nicholas Copernicus de Torun, la ville de Copernic. Ici aussi, la forme du Prix a été choisie – dans ce cas appelé Ratio et spes, «Raison et espérance» – en choisissant un thème spécifique chaque année et en sélectionnant, avec la collaboration d’un groupe international d’experts sur le sujet, un ou deux articles scientifiques d’une valeur particulière. La cérémonie de remise des prix a lieu à l’occasion de la Journée nationale de la science en Pologne, qui tombe le 19 février. Nous avons donc réussi en 2020 à organiser la première cérémonie de remise des prix, juste avant le déclenchement de la pandémie. Le thème était « L’intelligence artificielle et ses applications, les possibilités et les questions qu’elle pose pour l’humanité aujourd’hui« . Le travail d’un chercheur du célèbre MIT de Boston avec son groupe de recherche (T. Poggio, A. Bańburski, Q. Liao) a été récompensé. Le thème de la deuxième édition actuellement en cours concerne les problèmes de l’environnement. Le groupe d’experts a déjà procédé à la sélection des travaux et attend maintenant la décision du Comité Scientifique, qui sera désigné, conformément au Statut, dès que le nouveau Recteur de l’Université de Torun sera élu. Le fait que notre Fondation ait commencé une expérience de collaboration culturelle qualifiée avec une prestigieuse Université d’État est très apprécié par l’Église en Pologne. »

Le p. Lombardi a mentionné d’autres initiatives: « Au cours des derniers mois de l’année dernière, la Fondation avait également organisé, en collaboration avec l’Observateur du Saint-Siège auprès des organismes des Nations Unies à Rome (FAO, FIDA, PAM), une série de séminaires sur le thème du « leadership éthique » devant aux problèmes internationaux actuels. La première impliquait les participants au Synode amazonien dans l’atrium de la salle Paul VI, les deux autres se tenaient respectivement à la FAO et au FIDA. »

« Un quart a dû être annulé en raison du début de la pandémie, a encore regretté le p. Lombardi. En tout état de cause, les interventions des orateurs dans les trois séminaires effectivement tenus avaient été de haut niveau (il s’agissait de professeurs d’université, de fonctionnaires d’organisations internationales, de diplomates, etc.), de sorte que leur publication dans un volume collectif est en cours, qui sera ajouté à ceux des actes des colloques internationaux. Une série de contacts est en cours avec les universités pontificales et avec le Francisco de Vitoria de Madrid en vue de nouvelles initiatives futures dans ce domaine. »

Annulation de Beyrouth 2020

Il a envisagé des alternative si la pandémie continuait de perturber les initiatives de la Fondation: « Si les initiatives des Prix et publications, ainsi que l’attribution de bourses annuelles aux doctorants, pouvaient se poursuivre malgré la pandémie, ce qui a malheureusement dû être annulé, c’est le Symposium international de cette année, qui était prévu à Beyrouth, et qui avait commencé à être préparé, entre la fin de l’année dernière et le début de cette année, dix ans après le Synode spécial sur le Moyen-Orient convoqué par Benoît XVI, pour réfléchir sur la situation de l’Église et des chrétiens dans la région, sur la dialogue avec l’Islam et sur l’engagement pour la paix, à la lumière de l’enseignement et des initiatives des derniers papes – Jean-Paul II, Benoît XVI, François. »

Il explique le sens de ce choix de Beyrouth: « Le choix de Beyrouth avait aussi un sens évident de solidarité avec les peuples et les communautés religieuses en situation très difficile. Malheureusement, le déclenchement de la pandémie a rendu impossible la poursuite de la préparation. A cela s’ajoutent la situation vraiment critique au Liban et le désastre de l’explosion dans le port de Beyrouth. Nous sommes vraiment très attristés. Nous espérons à l’avenir pouvoir reprendre cette initiative, non seulement pour son importance culturelle, mais aussi pour celle de solidarité que nous avons proposée. »

En 2021 le symposium pourrait se tenir aux Etats-Unis: « Ce serait la première fois que la Fondation organisait un Symposium aux États-Unis et donc à cette occasion le thème tournerait autour de la pensée théologique de Ratzinger-Benoît XVI. Nous espérons que la pandémie ou d’autres difficultés ne nous empêchent pas de mener à bien ce beau projet. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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