Le président des Etats-Unis, Joe Biden, et la Première Dame, Jill Biden, ont participé à la messe à Rome, dans l’église San Patrizio, dans le quartier de Ludovisi – non loin de la Via Veneto et de l’ambassade des Etats-Unis -, ce samedi soir 30 octobre 2021, à 18h (messe anticipée du dimanche), confirment différentes sources à Rome.
Dédiée à saint Patrick, et construite au XXe s., l’église est la paroisse catholique américaine de Rome, dédiée au saint patron de l’Irlande, pays d’origine de la famille de Joe Biden, comme il en a plaisanté avec le pape François lors de l’audience d’hier, au Vatican. Elle est animée par les pères paulistes, avec des messes en anglais.
Ce samedi soir, le président et son épouse sont entrés peu après le début de la messe et ils se sont assis au dernier rang, témoigne la journaliste Nicole Winfield (AP), présente à la célébration à laquelle participaient une trentaine de personnes et des gardes de sécurité. Le président est allé recevoir la communion, indique la journéliste.
Le p. Joe Ciccone, pauliste et vice-recteur de San Patrizio, a présidé la messe, concélébrée par le curé de la paroisse, le p. Steven Petroff, et un troisième prêtre.
A la fin de la messe, le p. Petroff a salué les Biden, il les a remerciés d’être venus et il a dit prier pour eux. Ses paroles ont été saluées par des applaudissements.
Le chant de communion était « Ubi caritas » et le chant de sortie sur le thème de la paix: « Let there be peace on earth ».
Le président Biden a été reçu longtemps par le pape François, vendredi, 29 octobre, au Vatican.
Le « style de Dieu »
Le président Joe Biden évoque souvent sa foi en public et il se rend à la messe, notamment dans son fief de Wilmington (Delaware), où il communie, et il porte sur lui un chapelet.
Mais le fait qu’il se soit déclaré partisan du droit à l’avortement suscite des remous dans l’épiscopat, certains évêques partisans de refuser la communion aux politiciens dans ce cas.
Cependant selon le président américain, le pape l’avait encouragé à ne pas abandonner la communion, mais, précise-t-il, sans que la question de l’avortement ait été abordée dans leur entretien: « Nous venons de parler du fait qu’il était heureux que je sois un bon catholique et que je devrais continuer à communier. »
Le Vatican n’a pas commenté les remarques du président Biden sur la communion car il s’agissait d’une « conversation privée ».
Pour le pape François, il l’a affirmé dans l’avion qui le ramenait de Slovaquie, le 15 septembre, refuser la communion à un homme politique ce serait « faire de la politique », et non pas être un « pasteur »: « Si un pasteur quitte la pastorale de l’Eglise, il devient immédiatement un politicien. »
Il a invité les prêtres à aborder ces questions selon « le style de Dieu » fait de « proximité, compassion et tendresse ».
A la même occasion, le pape n’a pas mâché ses mots sur l’avortement.
Tour du monde des défis actuels
Les entretiens du président au Vatican ont permis, rappelons-le, un tour d’horizon des urgences dans le monde.
Au programme des entretiens avec le pape et avec le Secrétairerie d’Etat, a indiqué le Vatican, la protection de la planète, la pandémie, les migrations, les droits humains et la liberté religieuse: « Les discussions cordiales ont porté sur l’engagement commun pour la protection et le soin de la planète, la situation sanitaire et la lutte contre la pandémie de Covid-19, ainsi que la question des réfugiés et de l’assistance aux migrants. Il a également été fait référence à la protection des droits de l’homme, y compris le droit à la liberté de religion et de conscience. »
Le Vatican soulignait aussi la préoccupation pour la paix dans le monde: « Les entretiens ont permis un échange de vues sur certaines questions d’actualité internationale, également dans le contexte du prochain sommet du G20 à Rome, et la promotion de la paix mondiale à travers des négociations politiques. »
Pour sa part, la Maison Blanche a diffusé un communiqué soulignant notamment que le président a remercié le pape « pour son soutien aux pauvres et à ceux qui souffrent de la faim, de la guerre et de la persécution dans le monde ».
Joe Biden a salué « le leadership du pape François dans le combat contre la crise climatique, tout comme son engagement pour garantir la fin de la pandémie pour tous, à travers le partage des vaccins et une reprise économique globale équitable ».
Il a salué dans le pape François un « guerrier » en faveur de « la paix dans le monde ».
C’était le deuxième président catholique de l’histoire des États-Unis à rencontrer un pape, après la visite du président John Fitzgerald Kennedy, reçu par Paul VI au Vatican le 2 juillet 1963.