C’est dans le cadre de cette mission que le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, est en Syrie depuis lundi. À Damas, sa première escale, il a visité le patriarcat grec-melkite.
Le cardinal Sandri, accompagné du nonce apostolique à Damas, le cardinal Mario Zenari, a rencontré les évêques syriens et il a annoncé, au nom du pape, le don d’une somme importante de la part de la Congrégation pour les Églises orientales qui sera allouée à chaque circonscription catholique du pays, pour soutenir les nécessités identifiées par chaque évêque.
Une conférence aura lieu à Damas en mars 2022 pour réunir les organisations caritatives des différentes éparchies et coordonner une réponse aux besoins urgents, en particulier à la «bombe de la pauvreté» et au drame de l’immigration.
Cette initiative sera coordonnée par la Congrégation pour les Églises orientales, la nonciature apostolique à Damas, les dicastères concernés de la curie romaine et les agences de la ROACO, à la fois pour s’engager à fournir en temps voulu l’aide nécessaire à la reconstruction, et pour assurer une réflexion adéquate de la communauté internationale. Les évêques ont également discuté du chemin synodal récemment lancé par François.
Dans l’après-midi, la liturgie en rite byzantin à la cathédrale melkite, a été co-présidée par le cardinal Sandri et par le patriarche Youssef Absi pour l’ouverture du Synode au niveau de la ville.
Le cardinal a ensuite rencontré pendant deux heures des jeunes dans la salle du patriarcat. Ils ont partagé leur douleur, la nécessité d’une formation plus attentive et d’une participation plus active, et de faire entendre la voix des jeunes dans le parcours synodal.
Le cardinal Sandri les a exhortés à être les protagonistes d’une révolution de l’amour, guidés par le pape François et son encyclique Fratelli tutti. Les jeunes, par l’intermédiaire du cardinal, ont aussi invité le pape François à se rendre en Syrie, en signe d’espérance.
Le préfet Sandri mais aussi le nonce Zenari ont assuré que le pape a toujours leur pays dans son cœur, et quand toutes les conditions, aujourd’hui encore très difficiles, le permettront, il pourra considérer cette proposition avec joie.
Pour sa part, le curé latin d’Alep, père Ibrahim Alsabagh, témoigne d’un moment critique pour la Syrie. Selon lui, « la guerre de la faim » a supplanté celle des armes: « Plus de 95% de la population, dit-il, vit sous le seuil de pauvreté et les salaires minimums ne permettent pas de vivre; il y a du désespoir et du découragement dans les cœurs. La crise se ressent fortement à Alep, où le froid arrive et où le gaz et le pétrole sont rares et très chers. Il est nécessaire de revenir à une approche d’urgence avec la distribution de nourriture, en répondant à toutes sortes de besoins sanitaires. »