Mgr You Heung-sik © capture Zenit / Vatican Media

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« J’avais 16 ans. J’étais le premier chrétien de ma famille », témoignage de Mgr You

Session de préparation à l’ouverture du synode

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« J’avais 16 ans. J’étais le premier chrétien de ma famille »:  Mgr Lazarus You Heung-sik, préfet de la congrégation pour le clergé, originaire de Corée, a donné son témoignage lors de la session préparatoire au synode sur la synodalité, samedi 9 octobre 2021, en présence du pape François et de quelque 200 représentants des diocèses de 4 continents.

AB

Témoignage de Mgr Lazarus You Heung-sik,

préfet de la congrégation pour le clergé

Je suis né dans une famille sans foi religieuse. Je suis allé au collège et au lycée dans une école catholique, qui portait le nom de notre martyr Andrew Kim Taegon. Il a été le premier prêtre coréen et a donné sa vie pour les autres. Son témoignage m’a beaucoup attiré.

J’ai été baptisé la veille de Noël 1966. J’avais 16 ans. J’étais le premier chrétien de ma famille.

Connaissant Jésus, j’ai ressenti le besoin d’ouvrir mon cœur aux autres. Ainsi, par exemple, à l’école, avec mes amis chrétiens, nous avons accompli divers services. De plus en plus, un immense horizon s’ouvrait devant moi.

Plus tard, je suis entré au grand séminaire de Séoul. Ce n’était pas facile, car personne dans ma famille ne comprenait ma décision.

Après trois ans au séminaire, nous avons dû faire notre service militaire. Dans cet environnement difficile, j’ai découvert que l’amour triomphe de tout. J’ai fait l’expérience de la puissance du témoignage : peu à peu, des centains de mes compagnons ont été baptisés.

Au cours de mes 41 années de vie sacerdotale, puis épiscopale, j’ai toujours été interpellé par l’exemple de Jésus au moment du lavement des pieds. Et encore plus son offrande sur la Croix. C’est surtout là qu’il était prêtre.

Cela m’a fait comprendre que vivre pleinement le sacerdoce signifie donner sa vie pour les autres, se mettre au service des autres, être un homme de dialogue et de communion. Ainsi, pour moi, être prêtre et évêque signifie marcher ensemble avec les autres, les aimer, d’une manière particulière : bien écouter les gens.

Le prêtre est ainsi « un père » de la communauté, « un homme » aux côtés des frères et des sœurs qui marchent vers le Royaume de Dieu, « un compagnon » qui fait corps avec les personnes en difficulté.

Je suis convaincu que l’Église est et doit être avant tout une famille, où chaque personne est un don pour les autres : hommes et femmes, jeunes et personnes âgées, prêtres et laïcs, hommes et femmes consacrés.

Une famille dans laquelle tous se sentent coresponsables de la vie et de l’annonce de l’Évangile, envoyés ensemble pour réaliser le rêve de Jésus : « que tous soient un » (Jn 17,21).

Être une Église synodale pour moi signifie ceci : vivre et marcher comme une famille, écouter le cri de l’humanité, servir les exclus.

Cela m’a conduit à organiser un synode diocésain il y a quelques années. C’était une grande grâce, car cela nous a permis d’expérimenter la beauté de marcher ensemble. Et c’était aussi un antidote au cléricalisme.

J’attends du Chemin synodal que nous apprenions toujours plus à vivre en frères et sœurs, en nous écoutant les uns les autres et en écoutant l’Esprit, en sachant saisir et faire grandir tout le bien que l’on trouve dans l’humanité.

Vivre comme une Église synodale ne sera pas un chemin sans effort, mais cela signifie ouvrir les portes à l’Esprit pour une nouvelle Pentecôte.

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Rédaction

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