Le Tribunal du Vatican a acquitté, le p. Gabriele Martinelli, de l’accusation « de viol et d’actes de luxure » contre un compagnon de sept mois son cadet, alors qu’ils étaient tous deux mineurs, explique Radio Vatican.
L’ancien recteur du préséminaire, au Vatican jusqu’en septembre 2021, le p. Enrico Radice, accusé de complicité, a également été acquitté.
D’autres crimes ont été déclarés non punissables et pour d’autres la prescription a joué.
Les deux prêtres sont incardinés dans le diocèse de Côme, qui gère le préséminaire à travers l’Oeuvre Don Folci.
Voilà l’essentiel de la peine prononcée à 12h45, dans la salle polyvalente des Musées du Vatican, par le président du Tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, pour le procès pour les abus présumés qui auraient été commis, selon l’accusation, au pré-séminaire San Pio X entre 2007 et 2012, par Martinelli, élève mineur jusqu’en août 2010, contre LG.
Pour le p. Radice, le délai de prescription pour le crime de complicité a eu lieu dans le cas de la lettre envoyée à l’évêque de Côme de l’époque, Mgr Coletti, dans laquelle il lui demandait de porter plainte car les accusations étaient sans fondement.
L’ancien recteur a également été acquitté de l’accusation d’avoir écrit une deuxième lettre apparemment signée par l’évêque de Côme car le fait n’existe pas.
Enfin, il a été déclaré non punissable pour les déclarations faites au promoteur de justice le 6 septembre 2018.
Les accusations contre le p. Martinelli
Dans un communiqué publié après la sentence, les juges du Vatican soulignent que l’accusation était « basée principalement sur les déclarations de la personne blessée », LG, qui a également confirmé dans le procès les accusations d’avoir subi plusieurs abus sexuels, entre 2006 et 2012.
La documentation acquise au procès, écrivent encore les juges, a permis une « évaluation plus complète » des relations entre Gabriele Martinelli et la victime présumée, « leur évolution dans le temps et la fiabilité des déclarations » faites par les parties.
Pour les faits relatifs à la période du 9 août 2008 au 19 mars 2009 (Martinelli avait 16 ans, mais LG toujours pas), même s’ils sont « prouvés », il n’est pas certain qu’ils aient été commis avec contrainte par la victime , la Cour reconnaît ce qui constitue le délit de corruption de mineurs. Or, l’infraction déclarée éteinte sur prescription « depuis déjà 2014, soit de nombreuses années avant le dépôt de la plainte (18 avril 2018) et donc le début de l’enquête ».
Les accusations contre le p. Radice
Quant à l’accusation de complicité contre Radice, les juges analysent les trois éléments de l’enquête.
Pour la lettre adressée le 3 octobre 2013 à l’évêque de Côme Mgr Coletti, avec la demande de clôture de l’enquête au siège canonique, le tribunal a constaté que les vérifications et les investigations ont effectivement été menées par le recteur et l’évêque « de manière absolument superficielle », pour arriver « à un classement rapide ». Mais alors que Mgr Coletti, gravement malade, n’a pas pu être entendu au procès, pour Don Radice « l’extinction du crime par prescription » a été déclarée.
En ce qui concerne l’accusation de complicité pour la « création d’une lettre communiquant l’ordination sacerdotale imminente de Martinelli » sur laquelle Radice aurait apposé la fausse signature de Mgr Coletti, l’accusé a été acquitté « parce que le fait n’existe pas ». La lettre, en effet, n’aurait constitué « aucune aide pour éluder l’enquête ».
Enfin, pour les déclarations faites en septembre 2018 au promoteur de justice, jugées par le parquet « non vraies et fonctionnelles pour entraver les enquêtes sur Martinelli », Radice a été déclaré non punissable, car « en posant la vérité, il se serait exposé au risque d’être mis en examen « pour le comportement qu’il a adopté. Mais même dans l’État de la Cité du Vatican, il existe « le respect du privilège de ne pas s’incriminer », un principe « universellement reconnu par les systèmes juridiques modernes ».
Les positions du procureur et de la défense
Rappelons que le représentant du ministère public, le promoteur de justice Roberto Zannotti, avait demandé une peine de six ans de prison pour le p. Martinelli, pour crime de viol aggravé et actes de luxure aggravé, et de quatre ans pour le p. Radice, pour complicité. Les avocats des deux prévenus et de l’Oeuvre Don Folci, assigné en responsabilité civile par la victime, avaient réfuté chaque accusation.
Pour la défense, aucune preuve crédible d’un crime n’a émergé au cours du procès: l’avocate de Martinelli, Rita Claudia Baffioni, a demandé l’acquittement pour irrecevabilité, celui de Radice, Agnese Camilli Carissimi, l’acquittement avec formule pleine, l’avocate de l’Oeuvre Don Folci, Emanuela Bellardini.