« La communion n’est pas une récompense pour les parfaits », « la communion est un don, un cadeau, c’est la présence de Jésus dans l’Église et dans la communauté », affirme le pape François. Il souligne qu’il n’a « jamais refusé l’eucharistie à personne ».
C’est pendant la conférence de presse sur le vol Bratislava-Rome, le 15 septembre 2021, que le pape a réfléchi sur le sens et l’importance de l’eucharistie en répondant à la question du journaliste américain, Gerard O’Connell pour American Magazine, indique Vatican News. Le journaliste a expliqué qu’aux États-Unis il y a eu une discussion entre les évêques sur le fait de donner la communion aux politiciens qui ont soutenu les lois sur l’avortement. « Qu’en pensez-vous et que conseillez-vous de faire aux évêques? » a-t-il demandé au pape.
« Je n’ai jamais refusé l’eucharistie à personne », répond le pape François précisant qu’il ne sait pas « si quelqu’un est venu » communier « dans ces conditions! » « Ceci en tant que prêtre, ajoute-t-il. Je n’ai jamais été conscient d’avoir en face de moi une personne comme celle que vous décrivez, c’est vrai. »
Le pape raconte une histoire qui s’est passée lorsqu’il est allé célébrer la messe dans une maison de retraite : « J’étais dans le salon, et j’ai dit : qui veut la communion? Toutes les personnes âgées ont levé la main. Une petite vieille dame a levé la main, a pris la communion et a dit: ‘Merci, je suis juive.’ Et j’ai dit : ‘Ce que je t’ai donné aussi est juif!’. »
Le pape ajoute un commentaire pour expliquer cette situation : « Ceux qui ne sont pas dans la communauté, dit-il, ne peuvent pas prendre la communion, comme cette dame juive, mais le Seigneur a voulu la récompenser à mon insu. Ils sont hors de la communauté – excommuniés – parce qu’ils ne sont pas baptisés ou se sont éloignés. »
Revenant à la question du journaliste, le pape dit que si la « personne est en dehors » de la communauté et « ne peut pas recevoir la communion », « ceci n’est pas une punition ». « Mais le problème n’est pas théologique, il est pastoral », affirme-t-il et explique « comment nous, évêques, gérons ce principe d’un point de vue pastoral ».
Invitant à regarder « l’histoire de l’Église », le pape souligne « que chaque fois que les évêques n’ont pas géré un problème en tant que pasteurs, ils ont pris parti sur un versant politique ». Il cite à ce propos les exemples de « la nuit de la Saint-Barthélemy », de « la chasse aux sorcières », du « Campo di Fiori », à Rome, où a été brûlé le dominicain Giordano Bruno, ainsi que celui du prédicateur et réformateur italien du XVe siècle Girolamo « Savonarole ».
« Que doit faire le pasteur ? » demande le pape François et il répond : « Être un pasteur, ne pas condamner. » Le pape répète qu’il faut « être un pasteur » : « car celui qui est pasteur l’est aussi pour les excommuniés. Des pasteurs avec le style de Dieu, dans la proximité, la compassion et la tendresse. La Bible toute entière le dit. »
D’après le pape, « le pasteur sait ce qu’il doit faire à tout moment ». Cependant, « si vous sortez de la pastorale de l’Église, vous devenez un politicien, et vous pouvez le voir dans toutes les condamnations non pastorales de l’Église… » À propos de la communion, il ajoute : « Si vous dites que vous pouvez donner ou ne pas donner, c’est de la casuistique… » « Ce sont des enfants de Dieu et ils ont besoin de notre proximité pastorale, affirme le pape François : au pasteur de résoudre les situations comme l’Esprit l’indique… »
Le pape se souvient de « la tempête qui s’est soulevée » après la publication de son encyclique Amoris laetitia quand ces adversaires criaient : « Hérésie, hérésie! » « Heureusement, il y avait le cardinal Schönborn, un grand théologien, qui a clarifié les choses… », conclut le pape.
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