Une remise en question de la façon de vivre « la responsabilité et le pouvoir » dans l’Eglise, afin d’en finir avec les « pratiques déviantes » : c’est l’invitation des rédacteurs du Document préparatoire du Synode sur la synodalité, rendu public ce 7 septembre 2021.
Apprendre la synodalité, expliquent-ils alors que le processus sera ouvert par le pape François le 10 octobre prochain, c’est apprendre à « marcher ensemble ». La première phase aura lieu au niveau diocésain, la deuxième au niveau continental et la troisième au niveau de l’Eglise universelle, avec l’assemblée des évêques à Rome en octobre 2023.
Dans le Document envoyé aux Conférences épiscopales, le Secrétariat du Synode demande d’ « examiner la façon dont sont vécus dans l’Église la responsabilité et le pouvoir, ainsi que les structures par lesquels ils sont gérés, en faisant ressortir et en essayant de convertir les préjugés et les pratiques déviantes qui ne sont pas enracinés dans l’Évangile ».
L’Église, peut-on lire dans le texte, « doit affronter le manque de foi et la corruption jusqu’en son sein-même ». Le document évoque « la souffrance vécue par des personnes mineures et des adultes vulnérables à cause d’abus sexuels, d’abus de pouvoir et de conscience commis par un nombre important de clercs et de personnes consacrées ».
Nous ne demanderons jamais assez pardon
Les rédacteurs regrettent que « pendant trop longtemps, l’Église (n’ait) pas su suffisamment écouter le cri des victimes », déplorant des « blessures profondes, difficiles à guérir, et pour lesquelles nous ne demanderons jamais assez pardon ».
Le défi est aujourd’hui, ajoutent-ils, de « reconnaître le poids d’une culture imprégnée de cléricalisme… avec pour conséquences des formes d’exercice de l’autorité sur lesquelles se greffent différents types d’abus (de pouvoir, économiques, de conscience, sexuels) ». Devant ces « crimes d’abus », ils appellent à la « compassion » et à « lutter avec courage ».
Le Synode encourage à « imaginer un futur différent pour l’Église et pour ses institutions, à la hauteur de la mission qu’elle a reçue », grâce à « des processus d’écoute, de dialogue et de discernement communautaire, auxquels tous et chacun peuvent participer et contribuer ».
L’on retrouve cette thématique parmi les questions laissées aux diocèses sous forme d’examen de conscience : « Comment est exercée l’autorité au sein de notre Église particulière ? Quelles sont les pratiques de travail en équipe et de coresponsabilité ? Comment sont encouragés les ministères laïcs et la prise de responsabilité de la part des fidèles ?… Comment favorisons-nous la participation de tous aux décisions au sein de communautés structurées d’une manière hiérarchique ?… Quelle formation au discernement et à l’exercice de l’autorité offrons-nous ? »