Institut "Ambrosoli", 22 mai 2021 © Vatican Media

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Education : le pape exhorte à être en relation de façon « réelle, pas virtuelle »

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A un institut de Codogno (Traduction intégrale)

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Vivre « la relation interpersonnelle réelle, pas virtuelle » : c’est l’encouragement du pape François aux dirigeants et aux étudiants de l’Institut “Ambrosoli” de Codogno – dans la province italienne de Lodi – qu’il a reçus ce matin, 22 mai 2021, au Vatican.

Dans son discours, le pape a confié qu’il avait été interpelé par leur demande d’audience, Codogno étant la ville où la pandémie de coronavirus a débuté en Europe. « Quand la force créative des enseignants rencontre les “rêves” des étudiants il n’y a pas de virus qui puisse les arrêter ! » a-t-il affirmé devant ses hôtes.

Le pape a invité les enseignants à être « des “maîtres” dans le sens le plus noble du terme » : « Vous, jeunes garçons et jeunes filles, vous avez en vous une force, un désir qui, s’il est stimulé et accompagné avec sagesse et passion par les adultes, porte des fruits étonnants », a-t-il assuré.

S’adressant aux « enfants de la société numérique », il a mis en garde contre « le danger de se refermer sur soi-même et de voir la réalité toujours à à travers un filtre qui n’augmente notre liberté qu’en apparence ». « Que l’expérience de la pandémie, avec cette “abstinence” de relations amicales, puisse stimuler en vous, qui en êtes conscients, un plus grand sens critique dans l’utilisation de ces instruments, a-t-il insisté ; pour qu’ils restent tels, c’est-à-dire instruments, soumis à notre intelligence et notre volonté. »

Voici notre traduction de son discours.

AKM

Discours du pape François

Chers amis, bienvenus !

Je remercie Madame la Directrice pour ses paroles introductives et je vous remercie tous d’être venus. Notre rencontre aurait dû advenir en février dernier, pour l’anniversaire du début de l’épidémie en Europe, dans la ville de Codogno. (…) Dès que j’ai reçu votre proposition, j’ai vu qu’il était important de l’accueillir, parce que votre école, dans le contexte de cette épreuve difficile, représente un signe d’espérance. Avant tout parce que c’est une école, c’est-à-dire un lieu éducatif par excellence. Et deuxièmement, plus précisément, parce que c’est un institut technico-professionnel, c’est-à-dire qu’il prépare directement les jeunes au travail ; et justement le travail, l’emploi, est l’une des victimes de cette pandémie. Vous êtes donc un double signe d’espérance. Mais si vous l’êtes concrètement, c’est parce que, comme l’a dit la Directrice, “vous n’avez jamais perdu courage”. C’est déterminant. Je vous en félicite !

Ces derniers mois j’ai reçu des nouvelles de diverses expériences très positives vécues par des groupes d’enseignants et d’étudiants, en Italie et dans d’autres pays. Des expériences qui montrent que quand la force créative des enseignants rencontre les “rêves” des étudiants il n’y a pas de virus qui puisse les arrêter ! Vous, jeunes garçons et jeunes filles, vous avez en vous une force, un désir qui, s’il est stimulé et accompagné avec sagesse et passion par les adultes, porte des fruits étonnants. La Directrice le disait bien : il faut des enseignants qui soient des “maîtres” dans le sens le plus noble du terme.

En particulier, votre Institut met en relief le lien entre apprendre et faire, entre l’étude et la mise en pratique, entre la “tête” et les “mains” (…). Et il y a une autre dimension essentielle, nous le savons bien : le “coeur”, c’est-à-dire les désirs, les aspirations, les affections. Ces trois dimensions doivent toujours interagir dans l’école, étant donné qu’elles sont liées dans la personne, sur le chemin de la vie. Tête, coeur et mains : un cercle à garder toujours ouvert et dynamique.

La dimension relationnelle entre vous, étudiants, et avec les enseignants, a été pénalisée durant les longs mois d’enseignement à distance. Désormais je vous souhaite de pouvoir la reprendre pleinement. Mais je vous invite aussi à apprendre de ce manque : que, en un certain sens, cette expérience négative puisse enseigner quelque chose, c’est-à-dire l’importance de la relation interpersonnelle réelle, pas virtuelle. Vous, jeunes garçons et jeunes filles, vous êtes les enfants de la société numérique, qui a ouvert de nouvelles voies à la connaissance et à la communication ; mais nous savons bien qu’il existe le danger de se refermer sur soi-même et de voir la réalité toujours à à travers un filtre qui n’augmente notre liberté qu’en apparence. Que l’expérience de la pandémie, avec cette “abstinence” de relations amicales, puisse stimuler en vous, qui en êtes conscients, un plus grand sens critique dans l’utilisation de ces instruments ; pour qu’ils restent tels, c’est-à-dire des instruments, soumis à notre intelligence et notre volonté.

(…) Vous êtes le présent d’une société, sans les jeunes une société est presque morte, vous êtes le présent parce que vous apportez une vie nouvelle. N’oubliez pas ceci.

Très chers tous, je vous remercie encore pour votre visite. Je vous souhaite de bien conclure cette année scolaire, non pas seulement au niveau des bulletins, mais aussi et surtout au niveau des visages ! Que chacun de vous sente le désir de remercier Dieu pour l’opportunité qu’est l’école : un lieu où grandir avec la tête, avec les mains et avec le coeur; un lieu où apprendre à vivre les relations de façon ouverte, respectueuse, constructive ; un lieu pour devenir des citoyens conscients et responsables. Je vous bénis et je vous accompagne par la prière. Et vous aussi, s’il vous plaît, priez pour moi. Merci !

Traduction de Zenit, Anne Kurian-Montabone

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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