Les saints de Fra Angelico © Wikimedia Commons / Sampo Torgo

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Les sept prochains saints, par le cardinal Semeraro

Pour tous, l’expérience de l’amour du Christ

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« Les saints sont des “nombres premiers“. Chacun exprime une unicité, même si les parcours peuvent sembler similaires », déclare le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.

Au lendemain du Consistoire ordinaire public présidé par le pape François pour la canonisation de sept bienheureux, notamment les Français Charles de Foucauld et César de Bus, L’Osservatore Romano en italien du 4 mai 2021 publie une interview du cardinal Semeraro qui revient sur la signification de cet événement.

« A la base, pour tous, il y a toujours l’expérience de l’amour du Christ, qui enflamme le cœur et motive des choix courageux », affirme-t-il.

« Mille parcours pour devenir saint »

Les futures canonisations, indique le préfet du dicastère, témoignent « d’histoires de conversion à partir d’autres religions, comme le martyr indien Lazare, ou de l’esprit du monde, comme César de Bus et Charles de Foucauld ; mais aussi des signes de fécondité spirituelle, comme les fondateurs de familles religieuses, d’authentiques visages de pères et de mères dans l’esprit ».

Les sept saints de ce Consistoire appartiennent à des époques diverses : du XVIème siècle à la seconde moitié du vingtième, comme Charles de Foucauld et Giustino Russolillo : « ils tissent le temps avec les fils de la miséricorde et de l’amour de Dieu ».

A la Congrégation pour les causes des saints, on observe « souvent qu’une canonisation arrive juste au “bon moment“ ». Ainsi en est-il de celle de Charles de Foucauld, que le pape François a indiqué dans Fratelli tutti « comme modèle du “frère universel“ : « Dieu sait comment éclairer constamment le chemin pour son peuple et de quel flambeau se servir », se réjouit le cardinal Semeraro.

Le témoignage des consacrés

Cinq bienheureux et bienheureuses de ce Consistoire sont des fondateurs et fondatrices de familles religieuses. Ils rejoignent le « cortège » de ceux qui les ont précédés en choisissant « le Christ dans la radicalité évangélique et dans le service de leurs frères, spécialement des pauvres et des délaissés » et qui sont un « élément constant dans l’histoire de l’Eglise », comme l’écrivait saint Jean-Paul II dans l’exhortation Vita consecrata.

Ce service, ajoutait-il, « montre à l’évidence combien la vie consacrée manifeste l’unité du commandement de l’amour, dans le lien indissoluble entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain » (n.5).

La vocation universelle à la sainteté

Les saints n’ont pas « besoin de notre reconnaissance – et Dieu encore moins – », explique le cardinal, « mais c’est nous qui ne pouvons pas nous passer d’eux ». « Quand nous les apprécions comme tels, nous reconnaissons la présence de Dieu au milieu de nous. »

Le Concile a parlé d’une vocation universelle à la sainteté : dans la constitution sur l’Eglise, c’est le chapitre central. « Proclamer des saints aide à nous convaincre que cette vocation existe vraiment, que l’Evangile “fonctionne“, que Jésus ne déçoit pas, que nous pouvons avoir confiance en sa Parole. »

Un travail d’abord à genoux

A la Congrégation pour les causes des saints, le travail se fait « d’abord » à « genoux », précise le préfet du dicastère, c’est-à-dire « en priant et en demandant des lumières à l’Esprit ». Cela se passe « assez bien, activement, sereinement et bien rythmé » avec la réunion hebdomadaire du « congrès » et celles, deux fois par mois, des cardinaux et des évêques (“ordinaires“).

Les procédures des causes des saints se sont affinées au cours des siècles, spécialement sur la base des règlementations de Benoît XIV. Pendant les dernières décennies, des « aspects susceptibles d’être améliorés ont progressivement émergé », notamment le Règlement pour les postulateurs, désormais dans sa dernière ligne droite, destiné à garantir à leur travail « le maximum de transparence et de sérieux ».

Les saints, des héros ?

« Dieu est amour, toute expression d’authentique charité porte ses empreintes digitales », conclut le cardinal italien. Mais, « alors que les héros de ce monde montrent ce que l’homme sait faire, le saint montre ce que Dieu sait faire. En canonisant un de ses enfants, l’Eglise n’exalte pas une œuvre humaine mais elle célèbre le Christ vivant en lui. L’héroïcité chrétienne annonce Dieu et étend sur le monde sa grâce et sa bénédiction, dont nous ne pouvons pas nous passer ».

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Hélène Ginabat

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