Le p. Celso Ba Shwe © EDA

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Birmanie: appel du card. Bo aux jeunes à « rester dans la voie de la non-violence »

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La photo du p. Celso Ba Shwe: une action non-violente

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EDA, l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP)  publie, ce 25 mars 2021 cette photo du père Celso Ba Shwe, administrateur apostolique de Loikaw (État Kayah), en Birmanie, devant les forces de l’ordre s’apprêtant à disperser les manifestants, le 9 mars dernier.

EDA publie en même temps cet appel du cardinal Bo qui demande aux jeunes birmans de « rester déterminés dans la voie de la non-violence ».

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Le 24 mars, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Conférence épiscopale birmane, a publié une nouvelle déclaration afin d’appeler les jeunes manifestants birmans à poursuivre la voie de la non-violence dans leur mouvement de résistance civile. Le cardinal Bo a salué leur mouvement « basé sur les valeurs de la démocratie, sur la non-violence, l’équité et la solidarité », en se disant « déchiré et frustré » par les violences faites aux jeunes birmans depuis le coup d’État du 1er février. « Je vous appelle à rester déterminés dans la voie de la non-violence », a-t-il souligné.

Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Conférence épiscopale birmane, a appelé les jeunes birmans à poursuivre la voie de la non-violence dans leur mouvement de résistance civile pour restaurer la démocratie en Birmanie, plongée dans le chaos depuis le coup d’État du 1er février. Le cardinal Bo, qui est également président de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), a salué la contribution historique des jeunes birmans, dans une nouvelle déclaration publiée le 24 mars. « Votre mouvement national est basé sur les valeurs de la démocratie, sur la non-violence, l’équité et la solidarité, afin de restaurer la justice pour tout le peuple », a reconnu le cardinal Bo, en s’adressant aux jeunes manifestants dirigeant le mouvement pro démocratie. L’archevêque de Rangoun a ajouté que leur mouvement s’est attiré l’admiration du monde entier pour sa spontanéité, sa créativité, pour son ordre, ses capacités d’organisation et son approche non violente. Le cardinal Bo a également reconnu les nombreuses épreuves rencontrées par les jeunes. « La violence brutale contre le peuple birman rend les rassemblements pacifiques de plus en plus difficiles voire impossibles. La peur, la dépression et l’angoisse face à l’avenir et à la suite des événements prédominent, ainsi que le souci de trouver des lieux sûrs. 

« Je vous appelle à rester déterminés dans la voie de la non-violence »

L’archevêque birman, âgé de 73 ans, s’est dit « déchiré et frustré » par la violence faite aux jeunes. Avec un bilan qui s’alourdit de jour en jour, « vous pouvez vous demander si la lutte armée ne serait pas la meilleure solution contre la brutalité de la répression. Mais je vous appelle à rester déterminés et disciplinés dans la voie de la non-violence », a souligné le cardinal Bo. « Votre mouvement incroyable a acquis l’attention, l’admiration, le soutien et la solidarité du monde entier, à cause de sa nature pacifique », leur a-t-il rappelé. Le cardinal Bo a ajouté qu’une lutte armée entraînerait certes une partie des manifestants, mais à long terme, cela éloignerait la majorité des partisans du mouvement, qui perdrait tout soutien non seulement dans le pays mais aussi du côté de la communauté internationale. « Une nouvelle fois, je vous appelle à rester pacifiques et stratégiques, afin d’éviter au maximum les confrontations violentes et les pertes de vies humaines. » Le cardinal Bo a assuré qu’il continue de soutenir « tous les efforts et interventions non-violents et pacifiques ». « Je suis pleinement engagé à tous les niveaux afin de réduire les violences. »

275 victimes depuis le 1er février selon l’AAPP

Son appel a été publié alors que le bilan des victimes continue d’augmenter en Birmanie, où les militaires sont passés à la répression armée contre les manifestants pro démocratie. Selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une organisation indépendante fondée par d’anciens prisonniers politiques birmans, au moins 275 personnes sont décédées à ce jour depuis le coup d’État du 1er février. Le 23 mars à Mandalay, Khin Myo Chit, une fillette de sept ans, a été tuée « par un tir mortel à l’estomac alors qu’elle était dans sa maison », a rapporté l’AAPP. C’est la plus jeune victime depuis le début du mouvement. Ce mercredi, une grève silencieuse a été lancée à Rangoun et à Naypyidaw, où les rues étaient désertes, avec de nombreux bureaux et magasins fermés. Douze cardinaux asiatiques ont également publié une déclaration en soutien au mouvement et pour la fin des violences en Birmanie. « S’il vous plaît, choisissez le dialogue pour trouver une solution, une façon d’avancer. » Ils ont ajouté qu’ils étaient aux côtés de leur frère, le cardinal Bo. « Nous partageons votre peine et votre angoisse. Nous sommes à vos côtés alors que vous guidez votre peuple en priant pour une résolution rapide du conflit, et pour que la lumière éclaire tous les acteurs afin de trouver une solution. » Les cardinaux asiatiques ont aussi appelé tous les responsables religieux en Birmanie se joindre à eux en priant pour la paix.

(Avec Ucanews, Mandalay)

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