Cardinal Mauro Piacenza © Wikimedia commons / PersiGianluigi

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Carême : «Mûrir la vraie pénitence chrétienne», par le cardinal Piacenza

«Pénitence au moment de l’urgence»

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« Mûrir la vraie pénitence chrétienne », telle est l’invitation du cardinal Mauro Piacenza, grand pénitencier, au début du Carême: cette pénitence, dit-il, est la « seule » qui est « capable d’embrasser et de voir l’urgence pandémique actuelle transfigurée à l’occasion du salut, faisant mûrir dans le cœur de l’homme la joie et la liberté de celui qui sait qu’il n’appartient à aucun pouvoir dans ce monde, mais seulement au Christ et à sa puissance salvifique ».

C’est ce que le cardinal Piacenza a écrit en italien dans un article intitulé: « Pénitence au moment de l’urgence », publié dans L’Osservatore Romano du 18 février 2021.

La pénitence chrétienne, souligne le cardinal, « porte en elle une joie profonde et un sentiment de justice irréductible, qu’il faut redécouvrir, annoncer et vivre, avec un enthousiasme renouvelé ».

La pénitence chrétienne, poursuit-il, ce n’est pas une « tentative fatigante et incertaine d’obtenir, avec ses propres forces, quelque faveur divine, là où les tentatives humaines ont montré toute leur insuffisance ». Au contraire, elle consiste « dans le besoin irrépressible, qui surgit dans tout cœur authentiquement chrétien, de répondre de tout son être à cet Amour, tout divin et tout humain, qui en Christ a pris le mal du monde et, avec sa propre croix et la résurrection, a renouvelé l’univers brisé par le péché ».

Le grand pénitencier réfléchit aux concepts du « renoncement », du « sacrifice » et de « la pénitence » rappelant qu’ils semblaient être « bannis du lexique d’un Occident devenu sourd à toutes les formes de mortification », mais qui sont réapparus avec la pandémie. Aujourd’hui, écrit le cardinal, les « citoyens du monde entier, sont priés de renoncer, au moins en partie, à l’exercice des libertés personnelles, de sacrifier leur ‘mode de vie’ en adoptant les précautions sanitaires nécessaires, d’obéir aux indications de l’autorité établie ».

« L’homme du XXIe siècle », poursuit le cardinal, est confronté aux « formes de privation, jusqu’alors impensables, afin de sauvegarder le bien de la santé physique, personnelle et collective ».

La pénitence chrétienne, explique le cardinal, amène – après 40 jours du carême – à « la victoire remportée par la Croix du Christ ». La lutte contre le mal, « la fin » « assurée » « de cette bataille », cette « victoire » « concernent non seulement le bien temporel de la santé corporelle, mais le bien beaucoup plus radical du salut éternel, de l’âme et du corps », affirme le cardinal Piacenza. Il s’agit « non seulement » de « la guérison » ou de « l’immunité contre la contagion », mais de « la victoire sur le péché, qui fait de l’homme un esclave, et sur la mort, qui met fin à toute aspiration ». Il s’agit, poursuit-il, « non seulement » du « moment du confinement » et des « mesures extraordinaires de lutte contre la pandémie », mais du « temps dans son ensemble », « éclairé par la lumière de la résurrection ».

La pénitence a « toujours » été « conçue par l’Église comme une vertu vraie et propre, donnée et animée par le Saint-Esprit, qui est toujours l’Esprit du Christ Rédempteur », écrit le cardinal italien.

De la « grande et vivante présence du Rédempteur de l’homme, Jésus-Christ, centre du cosmos et de l’histoire » (cf. Jean-Paul II, Redemptor hominis, n. 1), « la ‘pensée’ chrétienne naît et prend forme », affirme le cardinal.

De « cette grande et vivante Présence », écrit-il, naissent et prennent formes toutes les traditions liturgiques et spirituelles de l’Église qui ont « mûri au cours des siècles et qui voient la mise en œuvre la plus concrète et la plus complète dans les sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie ».

En concluant, le cardinal s’adresse à la « Mère du Dieu fait homme et Mère de tous les vivants » afin qu’elle nous aide à « ouvrir nos esprits et nos cœurs à l’Amour victorieux du Christ et à mûrir la vraie pénitence chrétienne ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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