Angélus, 7 fév. 2021, capture de Zenit @ Vatican Media

Angélus, 7 fév. 2021, capture de Zenit @ Vatican Media

« Proximité, tendresse et compassion, c’est le style de Dieu » (traduction complète)

« Tant de douceur » dans la guérison de la belle-mère de S. Pierre par Jésus

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« Proximité, tendresse et compassion: c’est le style de Dieu », a expliqué le pape François avant la prière de l’angélus de midi, ce dimanche 7 février 2021, depuis la fenêtre du bureau du palais apostolique du Vatican qui donne Place Saint-Pierre.

Le pape a commenté la guérison de la belle-mère de l’apôtre Pierre racontée dans l’évangile de ce dimanche: « Il y a tant de douceur dans cet acte simple, qui semble presque naturel ».

Evoquant la prochaine Journée mondiale du malade, le 11 février, le pape a souligné que c’est aussi la mission de l’Eglise: « Prendre soin des malades de toutes sortes n’est pas une « activité optionnelle » pour l’Église, non, ce n’est pas quelque chose d’accessoire, non: prendre soin des malades de toute sorte fait partie intégrante de la mission de l’Eglise, comme c’était celle de Jésus. Cette mission c’est d’apporter la tendresse de Dieu à l’humanité souffrante. »

Il a invité à « se laisser guérir » par le Christ: « Que la Sainte Vierge nous aide à nous laisser guérir par Jésus – nous en avons toujours besoin, tous – pour pouvoir être à notre tour témoins de la tendresse de Dieu qui guérit. »

Après l’angélus, le pape a dit sa préoccupation pour la situation au Myanmar-Birmanie, il a lancé un appel pour les migrants mineurs, et pour la natalité en Italie, et, à la veille de la fête de sainte Joséphine Bakhita, Journée de prière et de réflexion contre la traite, il a fustigé une économie qui nourrit la traite des êtres humains: un « trafic ignoble ».

Il a salué les « habitués » revenus place Saint-Pierre, comme ces religieuses espagnoles enthousiastes ou les jeunes qui témoignent de leur amour de Marie, l’Immaculée par un grand calicot.

AB

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et soeurs, bonjour!

De nouveau sur la Place!

L’Évangile d’aujourd’hui (cf. Mc 1, 29-39) présente la guérison par Jésus de la belle-mère de Pierre et ensuite de nombreux autres malades et souffrants qui se serrent autour de lui. Celle de la belle-mère de Pierre est la première guérison physique racontée par Marc: la femme se trouvait au lit avec de la fièvre; l’attitude et le geste de Jésus envers elle sont emblématiques: « Il s’approcha d’elle et la fit se lever, la prenant par la main » (v. 31), note l’évangéliste. Il y a tant de douceur dans cet acte simple, qui semble presque naturel: « La fièvre la quitta et elle les servait » (ibid.). Le pouvoir de guérison de Jésus ne rencontre aucune résistance; et la personne guérie reprend sa vie normale, pensant immédiatement aux autres et non à elle-même – et cela c’est significatif, c’est un signe de vraie « santé »!

Ce jour-là était un samedi. Les gens du village attendent le coucher du soleil et ensuite, lorsque l’obligation de repos est terminée, ils sortent et amènent à Jésus tous les malades et les possédés. Et Lui, Il les guérit, mais il interdit aux démons de révéler qu’il est le Christ (cf. vv. 32-34). Dès le début donc, Jésus montre sa prédilection pour les personnes souffrant dans leur corps et dans leur esprit: c’est la prédilection de Jésus. la proximité  avec les personnes qui souffrent dans leur corps ou dans leur esprit. C’est la prédilection du Père, qu’il incarne et manifeste par des oeuvres et par des paroles. Ses disciples en ont été les témoins oculaires. Ils ont vu cela et ensuite, ils en ont témoigné.

Mais Jésus n’a pas seulement voulu qu’ils soient des spectateurs de sa mission: il les a impliqués, il les a envoyés, il leur a donné aussi le pouvoir de guérir les malades et de chasser les démons (cf. Mt 10, 1; Mc 6, 7). Et cela s’est poursuivi sans interruption dans la vie de l’Église, jusqu’à aujourd’hui. Et cela c’est important. Prendre soin des malades de toutes sortes n’est pas une « activité optionnelle » pour l’Église, non, ce n’est pas quelque chose d’accessoire, non: prendre soin des malades de toute sorte fait partie intégrante de la mission de l’Eglise, comme c’était celle de Jésus. Cette mission c’est d’apporter la tendresse de Dieu à l’humanité souffrante.

C’est ce que nous rappellera dans quelques jours le 11 février, la Journée mondiale du malade. La réalité que l’on est en train de vivre dans le monde entier à cause de la pandémie rend ce message particulièrement actuel, cette mission essentielle de l’Eglise.

La voix de Job, qui résonne dans la liturgie d’aujourd’hui, devient une fois encore l’interprète de notre condition humaine, si haute en dignité – notre condition humaine – très haute en dignité et en même temps si fragile. Face à cette réalité, la question monte toujours dans le cœur: « pourquoi? ».

A cette question, Jésus, le Verbe incarné, ne répond pas par une explication, à ce « pourquoi », nous sommes si hauts en dignité et si fragiles dans notre condition. Jésus ne répond pas à ce « pourquoi? » avec une explication mais par une présence d’amour qui se penche, qui prend par la main et fait se relever, comme il l’a fait avec la belle-mère de Pierre (cf. Mc 1, 31).

Se pencher pour faire se relever l’autre. N’oublions pas que la seule façon licite de regarder une personne de haut en bas c’est lorsque tu tends la main pour l’aider à se relever. La seule. Et cela, c’est la mission que Jésus a confiée à l’Eglise. Le Fils de Dieu manifeste sa Seigneurie non « d’en haut » vers le bas, pas à distance, mais en se penchant, en tendant la main. Il manifeste sa seigneurie dans la proximité, dans la tendresse, et dans la compassion. Proximité, tendresse et compassion, c’est le style de Dieu. Dieu se fait proche. Et il se fait proche avec tendresse et avec compassion. Combien de fois ne lit-on pas dans l’Evangile que devant à un problème de santé ou quelque soit le problème, « il en eut compassion ». La compassion de Jésus, la proximité de Dieu en Jésus. C’est le style de Dieu.

L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle aussi que cette compassion plonge ses racines dans la relation intime avec le Père: parce qu’avant l’aube et après le coucher du soleil, Jésus se retirait et il restait seul pour prier (v. 35). De là, il puisait la force d’accomplir son ministère, en prêchant et en faisant des guérisons.

Que la Sainte Vierge nous aide à nous laisser guérir par Jésus – nous en avons toujours besoin, tous – pour pouvoir être à notre tour témoins de la tendresse de Dieu qui guérit.

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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