Les vertus héroïques de Pasquale Canzii, séminariste italien (1914-1930), ont été reconnues par le pape François lors d’une audience accordée au cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, jeudi 21 janvier 2021. La reconnaissance d’un miracle ouvrirait ensuite la porte à sa béatification.
Le pape a approuvé en tout la publication de huit décrets de la Congrégation pour les causes des saints pour un martyre et les « vertus héroïques » de sept baptisés.
Pasquale Canzii est né le 6 novembre 1914 à Bisenti, dans la province de Teramo. Il vit dans une famille profondément chrétienne et sa mère l’emmène toujours avec elle à l’église où il surprend les gens par son attitude calme et sereine. Le garçon se comporte comme un adulte, toujours attentif et recueilli.
Pasquale passe ses journées entre la maison et l’église, qu’il préfère à tout autre amusement; en effet, quand il ne peut pas y aller, il est vraiment désolé.
Après la naissance du deuxième enfant, en juin 1919, le père de Pasquale se rend compte que ses revenus ne sont pas suffisants pour subvenir aux besoins de la famille et décide d’émigrer aux États-Unis.
Quelque temps plus tard, Pasquale commence l’école, où il est aussi toujours attentif et silencieux, et devient un garçon de chœur que l’abbé-curé Don Filippo De Flaviis loue publiquement à plusieurs reprises. Le garçon refuse les cadeaux que le curé lui offre de temps en temps, se disant heureux d’avoir fait quelque chose qui plaît à Dieu.
Tous ses voisins et amis se rendent compte que Pasquale est un garçon différent des autres: il ne manque jamais la messe et les exercices spirituels comme le Rosaire, les différents triduums, les neuvaines, Via Crucis. Il est très heureux s’il peut se rendre utile pendant un service religieux.
Le 31 mai 1925, Pasquale reçoit sa première communion. L’année suivante, le 29 mai 1926, il est confirmé par l’évêque diocésain Mgr Carlo Pensa.
« Le Seigneur veut, et j’obéis »
Le 14 octobre 1926, Pasquale entre au séminaire diocésain de Penne. Il prend la soutane et commence sa nouvelle vie avec beaucoup d’enthousiasme. Il n’a aucune difficulté à respecter le calendrier et le nouveau rythme de vie du séminaire et est toujours prêt à obéir à ses supérieurs. « Quand je serai ordonné prêtre, explique-t-il, je serai capable de sauver beaucoup d’âmes et j’aurai assuré la mienne. Le Seigneur veut, et j’obéis. »
Même au séminaire, tout le monde se rend vite compte qu’il est le meilleur. Malgré son état de santé fragile, Pasquale remplit toutes ses fonctions avec engagement et conviction. Il ne se contente pas d’observer des moments de prière communautaire, mais saisit chaque occasion pour rester proche de Dieu, avec des prières personnelles et des mortifications.
Ses compagnons et ses supérieurs remarquent bientôt une religiosité hors du commun en lui. Dans sa tête, il n’a qu’une idée fixe: la sainteté. « Jésus, écrit-il, je veux devenir un saint, et un grand saint, absolument. »
Un de ses compagnons, devenu plus tard religieux passionniste, se souviendra de lui comme d’un garçon « toujours facile à rire, simple, bon, comme un enfant ». Et il confirmera également que « Canzii brûlait dans son cœur d’un amour vif pour Jésus et avait aussi une tendre dévotion à Notre Dame ».
Pasquale ne manque pas d’inculquer à sa famille sa grande dévotion à la Vierge. Dans la dernière lettre à son père, écrite le 26 décembre 1929, il l’invite à toujours prier Marie: « Courage, cher père, rendons-nous forts pour atteindre le Paradis, dont la porte sûre est Marie, la Mère de Jésus et de nous tous chrétiens. N’oubliez pas de réciter au moins un Je vous salue Marie en l’honneur de la Sainte Vierge. »
Quand il rentre chez lui en vacances, il montre toujours un grand détachement des choses terrestres. Il est économe en nourriture et s’habille très simplement. « Ma chère, dit-il à sa mère, à quoi bon gagner tout l’or du monde si vous perdez votre âme? Pour la santé spirituelle, rien n’est plus dangereux que l’argent. Adopter la loi de la mortification n’est pas une perte, mais un gain, puisqu’on gagne le monde et gagne le ciel. »
« Le saint! Le saint! »
La mère du garçon s’inquiète pour sa santé fragile et le supplie de quitter le séminaire. Mais Pasquale s’oppose avec l’énergie d’un adulte, affirmant qu’il est très heureux de sa vie.
En janvier 1930, le garçon tombe malade. Il s’agit d’une tuberculose. La maladie explose dans toute sa brutalité. Lorsqu’il se rend compte qu’il y a peu d’espoir, Pasquale ne perd pas sa jovialité et accepte le plan de Dieu. La pensée de la mort, au lieu de le bouleverser, le réjouit.
À sa mère et à sa grand-mère, qui l’aident dans les derniers jours, il dit: « L’heure bénie approche: je suis heureux! Dieu m’appelle…Un jour, là-haut, je prierai pour vous, pour la grand-mère, pour le père, pour le petit frère, pour tous. »
Il meurt au séminaire de Penne le 24 janvier 1930. Dans sa ville natale, tout le monde est convaincu qu’ « un saint est mort ». Pendant les funérailles, la foule se rassemble autour du cercueil en criant: « Le saint! Le saint! »
Soixante-neuf ans après la mort de Pasquale, le 26 janvier 1999, le Vatican accepte la demande de l’archevêque de Pescara – Penne, Mgr Francesco Cuccarese, d’entamer la cause de béatification.