Migrants et réfugiés © Vatican Media

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Migrants : gratuité et générosité, le leitmotiv du Vatican

Le cardinal Czerny réfléchit sur l’encyclique Fratelli tutti

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« Nous devons nous efforcer d’être ouverts aux autres dans un esprit de gratuité et de générosité », affirme le cardinal Michael Czerny, sous-secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral. C’est ce que le pape François appelle, dans son encyclique Fratelli tutti, « la capacité de faire certaines choses uniquement parce qu’elles sont bonnes en elles-mêmes, sans attendre aucun résultat positif, sans attendre immédiatement quelque chose en retour ». Ce principe de gratuité, observe le pape, « permet d’accueillir l’étranger même si, pour le moment, il n’apporte aucun bénéfice tangible ».

Vatican News présente la traduction du texte du cardinal Czerny sur les personnes déplacées publié en anglais sur le site de l’ICMC (l’International Catholic Migration Commission), ce 14 janvier 2021.

Comme le relève Fratelli tutti, écrit le cardinal, « seule une culture qui accueille gratuitement les autres a un avenir ». « Ceci est notre futur, poursuit-il, et il doit être partagé avec les personnes dans le besoin, y compris les migrants et les réfugiés. »

Le chef de la section Migrants et Réfugiés, exhorte à écouter et à suivre « l’appel du pape François pour un monde plus juste, humain et fraternel, fondé sur l’amour et l’enrichissement réciproque, plutôt que sur la suspicion et l’indifférence froide ».

Migration : défis complexes

Au cœur de l’encyclique Fratelli tutti, explique le cardinal Czerny, « se trouve un appel à une plus grande fraternité et amitié sociale entre tous les peuples et nations ». Le pape, poursuit-il, appelle à « une fraternité ouverte », lit-on dans l’encyclique, à « une attitude d’amour et d’ouverture » qui « doit prévaloir sur les idéologies à courte vue du nationalisme et de l’individualisme ».

« Nous sommes appelés à aimer notre prochain », écrit le cardinal, mais « lorsque le prochain est une personne migrante, des défis complexes s’entremêlent ».

« Le point de départ », note le cardinal Czerny citant l’encyclique, est de « réaffirmer le droit de ne pas émigrer », « de demeurer sur sa propre terre » : « Toute personne, écrit-il, a droit à une vie digne et à un développement intégral dans son propre pays. Cela implique la responsabilité du monde entier, car il faut aider les États les plus pauvres à se développer. » Il s’agit surtout de « la lutte contre la pauvreté, la faim, les maladies, la dégradation de l’environnement et le changement climatique ».

Comme le note Fratelli tutti, rappelle le cardinal, « les personnes déplacées fuient souvent la guerre, la persécution et les catastrophes naturelles ». « Toute guerre, dénonce le pape dans son encyclique, laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal. »

Parmi les « nombreux obstacles » qui « se présentent le long du chemin des migrants et réfugiés », le cardinal nomme la « mentalité xénophobe ». Cette mentalité, comme l’affirme le pape François, « n’est absolument pas compatible avec le christianisme » car ceux qui la véhiculent font « prévaloir certaines préférences politiques sur les convictions profondes de leur foi: la dignité inaliénable de chaque personne humaine indépendamment de son origine, de sa couleur ou de sa religion, et la loi suprême de l’amour fraternel. » (Fratelli tutti, 9)

Donc, quelle est « la réponse morale appropriée pour tous ceux qui sont contraints à fuir », demande le cardinal Czerny. La réponse « peut être résumée en quatre verbes actifs : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. »

« Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer »

Il y a « de nombreuses façons concrètes d’accueillir, de protéger, de promouvoir et d’intégrer ceux qui se sont échappés des crises humanitaires et sont devenus notre nouveau prochain », souligne le cardinal. Fratelli tutti « dresse la liste de quelques mesures pratiques et efficaces ». Parmi elles: « augmenter et simplifier l’octroi des visas, adopter des programmes de parrainage privé et communautaire, ouvrir des couloirs humanitaires pour les réfugiés les plus vulnérables, offrir un logement approprié et décent, garantir la sécurité personnelle et l’accès aux services essentiels ».

Fratelli tutti, poursuit le cardinal Czerny, « affirme clairement que les États seuls, en agissant pour leur compte propre, ne peuvent pas adopter des solutions adéquates ». « Un effort concerté est nécessaire au niveau global », comme le Pacte global pour une migration sûre, ordonnée et régulière qui a été signé en 2018.

Il rappelle également que « sur ce sujet, les réponses d’urgence sont nécessaires, mais insuffisantes » : « La planification et la collaboration sur le long terme sont essentielles pour soutenir les migrants qui désirent s’intégrer et pour promouvoir le développement durable de leurs pays d’origine. »

En approfondissant ce thème, écrit le cardinal, « le pape François affirme qu’une rencontre entre différentes cultures, comme celle qui jaillit de la migration, peut conduire à un enrichissement réciproque, ‘un don’ ». Comme « exemples concrets, le pape mentionne l’enrichissement culturel apporté par la migration des Latino-Américains aux États-Unis et par la migration italienne dans son pays d’origine, l’Argentine ». Le pape souligne « qu’à travers la rencontre les pays peuvent apprendre les uns des autres, et, de cette façon, contribuer à la réalisation d’un monde moins matérialiste, plus équitable et pacifique ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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