Mme Gambino, capture @ Laity

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Les femmes au Vatican : ce qu’a voulu faire le pape François

Qu’elles influencent « la mentalité » sans perdre leur indépendance

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En nommant des femmes à divers postes de la hiérarchie du Vatican, le pape François a souhaité qu’elles influencent « la vision et la mentalité », sans les cléricaliser et en « préservant leur indépendance », explique-t-il dans l’ouvrage Un temps pour changer, qui sera publié aux éditions Flammarion le 2 décembre 2020.

« Comment mieux intégrer la présence et la sensibilité des femmes dans les processus de décision du Vatican » ? C’était l’une des préoccupations du pape François, ainsi qu’il le confie au journaliste britannique Austen Ivereigh. Il s’est agi de favoriser des espaces où les femmes pouvaient « diriger », mais surtout « façonner la culture, en veillant à ce qu’elles soient valorisées, respectées et reconnues ».

« Les femmes que j’ai nommées sont là en raison de leurs compétences et de leur expérience, mais aussi pour influencer la vision et la mentalité du gouvernement de l’Église », ajoute le pape : « J’ai invité des femmes à être consultantes auprès des organes du Vatican, afin qu’elles puissent user de leur influence tout en préservant leur indépendance. »

Il évoque également les nominations de femmes à des fonctions importantes : les deux sous-secrétaires – numéros 3 – du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie Linda Ghisoni et Gabriella Gambino ; la directrice des musées du Vatican Barbara Jatta ; la sous-secrétaire pour les relations avec les États, Francesca Di Giovanni, « responsable des relations de l’Église avec les organisations multilatérales comme les Nations unies et le Conseil de l’Europe ».

En 2020, le pape a nommé au Conseil pour l’économie sept cardinaux et sept laïcs, dont six femmes. Il précise qu’il a choisi ces dernières « en raison de leurs qualifications mais aussi parce que je crois que les femmes en général sont de bien meilleurs administrateurs que les hommes ». Elles ont en effet une « expérience personnelle dans l’organisation de la vie quotidienne de différentes manières, en tant que mères, femmes au foyer et membres de groupes de discussion ».

A l’opposé d’une conception dégradante de la femme au foyer, le pape estime que « tenir une maison n’est pas une mince affaire », car il faut « concilier des intérêts différents, être flexible, avoir une certaine sagacité » et « parler trois langues en même temps : celle de l’esprit, celle du cœur et celle des mains ». Toutes expériences qui donnent aux femmes « une compréhension réaliste de la façon dont les choses fonctionnent, ainsi que des limites et du potentiel des gens ».

« Beaucoup de gens croient à tort que la direction de l’Église est exclusivement masculine, regrette le pape François. Mais si tu vas dans n’importe quel diocèse du monde, tu verras des femmes diriger des départements, des écoles, des hôpitaux et beaucoup d’autres organisations et programmes ; dans certaines régions, tu trouveras beaucoup plus de femmes que d’hommes parmi les dirigeants. »

« Dire qu’elles ne dirigent pas vraiment parce qu’elles ne sont pas prêtres, c’est du cléricalisme et c’est irrespectueux », conclut-il.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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