Aujourd’hui le pape « a de nouveau placé le Liban au cœur de l’Église universelle par un geste de bénédiction » : c’est le témoignage du prêtre libanais Georges Breidi qui a été appelé au côté du pape François à l’audience générale de ce mercredi 2 septembre 2020.
Dans L’Osservatore Romano en italien, il y voit « un extraordinaire encouragement à l’espoir pour ne pas se résigner à la violence et pour s’engager à construire un avenir de paix et de réconciliation ».
Le père Breidi poursuit des études de théologie spirituelle à Rome, à l’Université pontificale grégorienne.
Le drapeau de son Liban et un petit crucifix dans les mains, ce religieux maronite de Faitroun, un village proche de Beyrouth, est entré dans la Cour Saint-Damase du Palais apostolique, vers 7h30 ce matin, deux heures avant l’audience générale : « Je n’aurais jamais imaginé, raconte le père Breidi, que le pape, à peine entré dans la cour, bénirait et embrasserait d’abord ‘mon’ drapeau, et qu’à la fin il m’appellerait même à côté de lui… pour prier et lancer ensemble un appel à la paix et à la justice en faveur de mon peuple. »
Selon le quotidien du Vatican, le père Breidi a été « ému » – « comme l’ont sûrement été tous les Libanais » – par l’annonce de la Journée universelle de prière et de jeûne pour le Liban, convoquée par le pape pour le vendredi 4 septembre, un mois après l’explosion qui a fait de nombreuses victimes à Beyrouth.
« Merci, Sainteté », a dit le prêtre au pape. « Nous avons vraiment besoin de votre soutien et de celui de l’Église universelle pour affirmer : ‘Nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi au Liban’. Jusqu’à présent, plus de trois cent mille chrétiens ont présenté leurs documents pour l’émigration. Nous avons besoin de votre prière, de votre soutien et de votre amour fraternel. Et nous attendons que vous veniez bénir notre terre bien-aimée. Merci, Sainteté. Merci beaucoup. »
Un détail a profondément frappé le père Breidi : « Alors que j’étais à côté de lui, le pape serrait le drapeau dans sa main… La pandémie impose des distances entre les gens, mais avec ce geste humble et fort, le pontife a vraiment tenu serrés contre lui des femmes et des hommes, des jeunes et des personnes âgées de différentes confessions religieuses qui travaillent ensemble pour la renaissance du Liban. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat