Le pape François a prié spécialement pour le Liban lors de l’audience générale de ce 5 août 2020, au lendemain de la double explosion qui a fait au moins 100 morts et 4 000 blessés. « Beyrouth à genoux », a titré L’Osservatore Romano publié en fin de journée.
« Hier, à Beyrouth, dans la zone portuaire, a dit le pape en direct streaming de la Bibliothèque du palais apostolique, de très fortes explosions ont causé des dizaines de morts et des milliers de blessés, ainsi que de graves destruction. » « Prions pour les victimes et pour leurs proches », a-t-il invité.
« Et prions pour le Liban, a-t-il ajouté, pour qu’avec l’engagement de toutes ses composantes sociales, politiques et religieuses, il puisse affronter ce moment si tragique et douloureux, et avec l’aide de la communauté internationale, dépasser la grave crise qu’il est en train de traverser. »
Un incident dans un stock de nitrate d’ammonium serait à l’origine de la catastrophe survenue vers 18h heure locale, dans le port de la capitale. Une journée de deuil national est décrétée ce mercredi, tandis que de nombreux pays – dont la France – ont offert leur aide.
Le patriarche d’Antioche des Maronites, le cardinal Bechara Boutros Rai, a lancé un appel « aux Etats du monde », rapporté par l’agence vaticane Fides : « Beyrouth, l’épouse de l’Orient, le phare de l’Occident, est blessée ». Il s’agit d’une « ville dévastée », réduite comme « un théâtre de guerre sans guerre ». Et ce à un moment où l’Etat libanais « se trouve dans une situation de banqueroute économique et financière qui le rend incapable d’affronter cette catastrophe », sa population étant « en des conditions de pauvreté et de misère ».
Le cardinal appelle de ses vœux un « fond contrôlé par les Nations Unies » afin de gérer les aides.
Fides rapporte qu’au moment de l’explosion, les Libanais, « éreintés par la crise économique et par la pandémie qui avait recommencé à paralyser le pays ces derniers jours, ont immédiatement mis de coté leurs craintes et se sont précipités pour secourir leurs compatriotes : médecins et personnel sanitaire ont ouvert hôpitaux et cliniques devant l’afflux des blessés, les hôteliers ont mis leurs structures à disposition pour accueillir les évacués ayant fui leurs maisons détruites. Les couvents, monastères, églises et mosquées ont fait de même, sachant que les bureaux de la Caritas du Liban ont été dévastés par l’explosion ».