Maria Ausiliatrice - Don Bosco

Robert Cheaib - www.flickr.com/photos/theologhia - Robert Cheaib - www.flickr.com/photos/theologhia

« Gratitude » du pape pour « la formation reçue des fils de don Bosco »

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Et par don Bosco, l’héritage de François de Sales

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« Aujourd’hui, jour de Marie Auxiliatrice, j’adresse un salut affectueux et cordial aux salésiennes et aux salésiens. Je me souviens avec gratitude de la formation spirituelle que j’ai reçue des fils de don Bosco », a dit le pape François après la prière du Regina caeli de ce dimanche, 24 mai 2020, depuis la bibliothèque du palais apostolique du Vatican.

En 1865, saint Jean Bosco a fait construire à Turin une grande basilique en l’honneur de Marie Auxiliatrice et il a placé la congrégation féminine qu’il fonda sous sa protection : les ’Filles de Marie Auxiliatrice’. À la suite de don Bosco les sœurs et pères salésiens ont beaucoup contribué à promouvoir la vénération à Marie Auxiliatrice. Nombre de leurs établissements sont placés sous sa protection.

Un message révolutionnaire

Le pape François exprime régulièrement sa gratitude pour l’héritage salésien reçu dès sa jeunesse, comme dans la préface du livre « Evangelii gaudium avec don Bosco » publié par les Salésiens italiens des éditions Elledici (Antonio Carriero). Le pape y explique l’influence de saint Jean Bosco sur sa spiritualité et sa pastorale.

« Le salésien est un éducateur qui embrasse les fragilités des jeunes qui vivent dans la marginalisation et sans avenir, il se penche sur leurs blessures et les soigne comme un bon Samaritain », explique notamment le pape François.

Le pape ajoute que « le long commentaire qui suit est une relecture de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium en termes salésiens ».

« Il a été confié à de grands experts des différentes disciplines qui, avec une sensibilité fine et avec le regard de don Bosco, mettent en relief la pensée du pape en lien avec les différentes situations actuelles, pour éduquer et orienter au bien des adolescents et des jeunes », précise la préface.

Le pape insiste sur la relation de don Bosco au peuple de Dieu: « Son message était révolutionnaire à une époque où les prêtres vivaient détachés de la vie du peuple. »

L’insistance sur la joie chrétienne, sur la pédagogie tenant compte de toute la personne et pas seulement de sa formation intellectuelle, l’incitation à « aller vers », d’être une « Eglise en sortie », ne sont que quelques uns des thèmes chers à don Bosco et au pape François, qui, par don Bosco a beaucoup hérité aussi de François de Sales.

Influence du p. Pozzoli 

Dès son enfance, on le sait, don Bosco a été présent dans la vie de Jorge Mario Bergoglio, en la personne du p. Enrique Pozzoli, qui a accompagné sa famille et même lui-même adolescent.

En effet, le pape a été baptisé le jour de Noël, le 25 décembre 1936, à Buenos Aires, à San Carlos, par le père Enrique Pozzoli, salésien d’origine italienne lui aussi, ami de la famille Bergoglio, au point de les avoir aidé financièrement quand l’entreprise familiale a fait faillite.

A propos du père Pozzoli, il a confié ses « souvenirs salésiens », dans une lettre de six pages, tapées à la machine par lui, en espagnol, à Cordoba (Argentine), le 20 octobre 1990, au père Cayetano Bruno, lui-même salésien, de Buenos Aires, historien de l’Eglise en Argentine, à l’occasion du 29e anniversaire de la mort du père Pozzoli. Puis il lui a adressé une seconde lettre de « souvenirs salésiens ». De larges extraits de l’inédit ont été publiés en italien par L ‘Osservatore Romano des 23-24 décembre 2013.

On y découvre un père Pozzoli amateur de photographie. Et qu’ayant vécu à Turin, papa Bergoglio était déjà proche des salésiens. Il rappelle aussi comment la providence a permis que la famille Bergoglio ne s’embarque pas, comme c’était initialement prévu, sur le « Principessa Mafalda » qui a coulé avant d’arriver en Argentine, mais sur le « Giulio Cesare».

C’est aussi grâce au père Pozzoli que Mario José Francisco Bergoglio rencontra sa femme, Regina Maria Sivori Gogna: ils se marièrent le 12 décembre 1935.

Lorsque la famille est ruinée, après un décès et la récession économique, c’est le père Pozzoli qui trouve quelqu’un pour prêter au jeunes mariés 2 000 pesos et leur permettre de se remettre en selle.

Et quand la maman est épuisée, après la naissance de son cinquième enfant, il aide les quatre aînés à entrer, en 1949, dans un internat, le temps qu’elle se remette. Il n’abandonnait pas ses « jeunes ». Il a d’ailleurs baptisé quatre des cinq enfants Bergoglio : il se trouvait à Ushuaia lors de la naissance du second.

Il venait régulièrement déjeuner chez les grands-parents maternels, Francisco Sivori et Maria Gogna : il était en quelque sorte « le père spirituel de la famille ».

Plus encore, c’est lui qui est « intervenu de façon décisive » en 1955 pour la vocation du jeune Jorge Mario qui avait fait une expérience spirituelle forte, le 21 septembre 1953, à 16 ans, lors d’une confession au père Carlos B. Duarte Ibarra, à Flores (Buenos Aires). Et l’étudiant en chimie voulait être prêtre : il n’en dit rien jusqu’en novembre 1955. « A la maison, ils ne sont pas convaincus. Ils étaient des catholiques pratiquants… mais ils préféraient que j’attende quelques années, en étudiant à l’Université », commente le père Bergoglio en 1990.

Chapitre général de février 2020

Le 28e chapitre général des salésiens qui s’est tenu en Italie, à Valdocco (16 février-13 avril 2020) sur le thème:  « Quels salésiens pour les jeunes d’aujourd’hui ? ». A cette occasion, le pape François leur a adressé un message qui a été lu au chapitre, le 6 mars 2020.

Le pape y salue l’engagement des salésiens pour les jeunes: « Vos œuvres sont orientées d’une manière particulière vers le monde de la jeunesse qui est en soi un monde en mouvement et en transformation continue. Cela requiert une double docilité : docilité aux jeunes et à leurs besoins, et docilité à l’Esprit et à tout ce qu’il veut transformer ».

Il a indiqué l’espérance comme source de renouveau de l’éducation au service des rêves des jeunes: « Cette attitude d’espérance est capable d’établir et d’inaugurer des processus éducatifs alternatifs à la culture dominante qui, dans de nombreuses situations finissent par asphyxier et tuer les rêves de nos jeunes en les condamnant à un conformisme assourdissant, rampant et souvent anesthésié ».

Comme souvent, le pape a mis en garde à la fois contre le cléricalisme, en tant que « perversion qui favorise les liens fonctionnels, paternalistes, possessifs et même manipulateurs avec le reste des vocations dans l’Église » et contre le rigorisme qui « prétend gouverner et contrôler les processus humains avec une attitude scrupuleuse, sévère et même mesquine ».

Il a aussi encouragé les salésiens à rêver: « Rêvez de maisons ouvertes, fructueuses et évangélisatrices, capables de permettre au Seigneur de montrer à de nombreux jeunes son amour inconditionnel et de vous permettre, à vous, de profiter de la beauté à laquelle vous avez été appelés. Rêvez ».

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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