Il fait observer que « dans les prochains mois, nous devrons garder nos distances mais l’homme est fait pour la proximité. C’est un fait anthropologique qui ne peut être subverti ». Même s’il reconnaît « la nécessité de nouveaux outils technologiques ».
Il donne des exemples: « Comment pouvez-vous penser que deux personnes qui s’aiment ne se serrent pas la main? Comment est-il possible de penser que deux personnes qui doivent se marier vivent à distance? Comment peut-on penser que nos jeunes vivent sans signes tangibles d’affection? Tout cela est inhérent à l’homme. L’homme s’approche instinctivement, l’homme n’est pas enclin à prendre ses distances; il ne le fait que lorsqu’il n’y a pas de relation. Mais l’homme est fait pour la relation et cela est d’autant plus vrai pour la dimension de la foi chrétienne: le croyant est fait pour vivre en communauté, et non isolé. Il est évident que nous devons désormais nécessairement respecter les distances, mais la distance ne peut être l’avenir de l’existence personnelle. »
Mais cela ne signifie pas que l’annonce de l’Evangile s’est arrêtée: « L’évangélisation se poursuit à travers des méthodes et des instruments qui sont un signe, montrant combien l’Évangile – et donc l’Église – est capable d’entrer dans la vie et l’histoire des gens. »
Il insiste sur le « vivre ensemble l’expérience de la foi »: « La pandémie nous a fait comprendre la nécessité de vivre ensemble l’expérience de la foi. J’ai été positivement impressionné par la demande de plus en plus pressante de pouvoir participer à la Sainte Messe. Mais l’évangélisation ne se réduit pas au seul moment sacramentel. En ce qui concerne l’évangélisation, la célébration des sacrements n’est qu’un des points essentiels. Il y en a deux autres: la rencontre avec les gens pour l’annonce de la foi, et le témoignage vivant de la charité. Le virus a montré à quel point il est fondamental pour nous de nous voir, d’être ensemble. J’utilise une remarque imagée: la foi a besoin des sens: pour voir, pour écouter, pour toucher. Elle doit sentir – aussi paradoxal que cela puisse être – l’odeur de l’encens. Tout ce qui appartient à la vie humaine appartient également à la dimension de la foi et de l’évangélisation. »