« Le virus n’a pas affecté la réserve de créativité des enfants », affirme Alessandro Gisotti, vice-directeur éditorial du Dicastère pour la communication : « C’est tout aussi extraordinaire et émouvant de voir combien d’entre eux manifestent leur solidarité avec leurs pairs d’une manière qui – pour reprendre la Déclaration d’Abu Dhabi – exprime authentiquement la dimension de la ‘fraternité humaine’ », qui permet « de ressentir véritablement que tous les enfants sont du même Père et donc tous vraiment frères les uns des autres. »
Alessandro Gisotti signe, dans L’Osservatore Romano en italien de ce mardi 24 mars 2020, un article intitulé »: Être enfant au temps du coronavirus. Il évoque le « dialogue ‘à distance’ entre enfants » en ce moment difficile et du soutien aux enfants italiens reçu de plusieurs régions du monde.
A. Gisotti évoque le message vidéo d’écoliers de Zambie qui, guidés par leur professeur, rappellent que « l’Italie est une nation très forte qui a surmonté de nombreux obstacles dans l’histoire » et qui, par conséquent, « le fera » cette fois aussi.
Les médecins, le personnel et les patients de l’hôpital pédiatrique du Vatican Bambino Gesù reçoivent également de nombreux messages de soutien, note le vice-directeur. Il s’agit, entre autres, de celui reçu de Rayenne et Djihene, deux jumelles siamoises séparées à cet hôpital pédiatrique en novembre 2017, comme nous le rapportions alors. De leur domicile en Algérie elles ont envoyé aux médecins et aux enfants hospitalisés une photo avec le dessin de l’arc-en-ciel accompagné des mots: « Tout ira bien ».
« Aussi fort, poursuit Gisotti, est le message qui vient de Nicolas, 6 ans, qui a pu respirer de façon autonome grâce à l’implantation, qui a eu lieu l’année dernière, d’une bronche imprimée en 3D. » Grâce à cette « intervention sans précédent en Europe », Nicolas « sourit aujourd’hui à la vie et sourit également sur la photo que le Bambino Gesù a partagée sur Twitter avec un message du petit qui donne courage et espoir aux enfants et à leurs parents ».
En Syrie, explique A. Gisotti, les enfants chrétiens d’Alep, « une ville martyre », « prient pour leurs pairs en Italie » : « Spontanément, ils ont offert la Chemin de croix du deuxième vendredi du Carême aux enfants qui, en raison du coronavirus, ne peuvent pas aller à l’école. Une privation qu’ils connaissent bien, malheureusement. »
Alessandro Gisotti explique que la question des enfants européens et d’autres pays touchés par le coronavirus – « Quand les écoles rouvriront-elles? » – est une question à laquelle les gens ne sont pas « habitués » « dans cette partie du monde », car il s’agit d’« une situation sans précédent dans des conditions de vie sans précédent ». « Et pourtant, note-t-il, c’est précisément la question dramatique que des millions de parents – pensez par exemple à la Syrie – ont également entendu ces dernières années de leurs enfants dans des pays déchirés par la guerre, par des maladies terribles ou des catastrophes naturelles qui, cependant, malgré les appels nombreux et sincères du pape François, nous ont paru peut-être trop éloignés pour les traiter beaucoup. »
Aujourd’hui, constate-t-il, « même les enfants des pays ‘les plus chanceux’ se trouvent dans une situation similaire (et pourtant moins traumatisante) que leurs nombreux semblables dans d’autres pays ».