Le pape François a reçu en audience au Vatican – pour la quatrième fois – ce samedi matin, 18 janvier 2020, l’ancien président du Parlement européen (2012-2017), Martin Schulz, indique le Saint-Siège.
Ni le Vatican ni M. Schulz n’ont rien déclaré à l’issue de l’audience, privée.
En visite à Rome, celui-ci a été reçu par le Premier ministre italien Giuseppe Conte, vendredi, 17 janvier.
Trois autres visites
M. Schulz a offert au pape un maillot jaune – une des couleurs du drapeau du Vatican – frappé des douze étoiles – blanches, l’autre couleur du Vatican – du drapeau européen.
Le pape avait reçu M. Schulz trois fois auparavant. La première, dès le 11 octobre 2013: celui-ci a invité le pape à se rendre au Parlement européen, à Strasbourg. L’entretien privé a duré une demi-heure, en présence d’un interprète, le pape s’exprimant en espagnol et M. Schulz en allemand.
La deuxième, le 30 octobre 2014, avant la visite du pape, de quatre heures, en tant que chef d’Etat, au Parlement européen et au Conseil de l’Europe, le 25 novembre 2014.
M. Schulz a fait ses études secondaires dans un lycée privé tenu par la congrégation du Saint-Esprit. Dans un entretien au Figaro, il avait alors exprimé sa conviction que « sans être catholique pratiquant », et d’après son « expérience de maire », « l’engagement des Églises et le soutien des communautés religieuses sont incontournables pour relever les défis sociaux et spirituels en Europe ».
Sa troisième visite au Vatican sous le pape François a eu lieu avec la chancelière Angela Merkel, le 6 mai 2016, à l’occasion de la réception par le pape, et c’était une première pour un « non européen », du Prix Charlemagne qui lui a été, exceptionnellement, remis au Vatican. Le pape a prononcé un nouveau discours remarqué sur l’Europe: une occasion pour un nouveau message d’engagement pour la paix, car habituellement Jorge Mario Bergoglio n’accepte pas les « Prix ».
Le Prix qui récompense des personnalités engagées dans la construction européenne. Martin Schulz avait reçu ce prix l’année précédente.
Une Europe « mère »
Issu de familles d’immigrés européens, le pape a dit « rêver » une Europe qui recommence à être « mère »: « Avec l’esprit et avec le cœur, avec espérance et sans vaine nostalgie, comme un fils qui retrouve dans la mère Europe ses racines de vie et de foi, je rêve d’un nouvel humanisme européen, d’«un chemin constant d’humanisation», requérant «la mémoire, du courage, une utopie saine et humaine». Je rêve d’une Europe jeune, capable d’être encore mère ».
Saint Jean-Paul II avait été le premier pape à se rendre au Parlement européen de Strasbourg le 11 octobre 1988. Il avait tenu trois allocutions, devant le Conseil de l’Europe, devant la Cour des Droits de l’Homme, et au Parlement européen. Il a lui-même reçu le Prix Charlemagne en 2004.
En dépit de sa préoccupation constante pour l’Europe, Benoît XVI, qui avait été invité à plusieurs reprises, notamment lors de sa rencontre avec le président du Parlement de l’époque, M. Hans-Gert Pöttering, le 23 mars 2007, n’a pas pu s’y rendre au cours de son pontificat de 8 ans.