Audience générale du 11 décembre 2019 © Vatican Media

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Audience: "Avec saint Paul, lire les épreuves avec les yeux de la foi" (traduction complète)

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La passion de Paul, un Évangile vivant 

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Saint Paul « nous enseigne la persévérance dans l’épreuve et la capacité à tout lire avec les yeux de la foi », affirme le pape François: ses chaînes sont « une épreuve humiliante pour l’apôtre, qui apparaît aux yeux du monde comme un “malfaiteur”. Mais son amour pour le Christ est si fort que même ces chaînes sont lues avec les yeux de la foi ».

Au cours de l’audience générale de ce mercredi 11 décembre 2019, dans la Salle Paul VI du Vatican, le pape a continué sa catéchèse sur les Actes des apôtres. Il a commenté le chapitre 26, après que Paul, de retour à Jérusalem, a été confronté à l’hostilité de la ville et fait prisonnier.

Cette foi de Paul, explique-t-il en reprenant les paroles du pape émérite Benoît XVI, « n’est pas “une théorie, une opinion sur Dieu et sur le monde”, mais “l’impact de l’amour de Dieu sur son coeur, […] c’est son amour pour Jésus-Christ” ».

« Luc souligne la ressemblance entre Paul et Jésus », fait observer le pape, « tous deux haïs par leurs adversaires, accusés publiquement et reconnus innocents par les autorités impériales ; et ainsi Paul est associé à la passion de son Maître et sa passion devient un Évangile vivant ».

Le témoignage de Paul, a dit le pape, est « de plus en plus marqué du sceau de la souffrance ». Ses chaînes sont « le signe de sa fidélité à l’Évangile et du témoignage qu’il rend au Ressuscité ». Le pape a fait le lien avec un groupe de pèlerins urkainiens rencontrés le matin même : « Comme ces gens ont été persécutés ! », s’est-il ému, « comme ils ont souffert pour l’Évangile ! Mais ils n’ont pas négocié leur foi. Ils sont un exemple ». Et d’ajouter : « Il y aura toujours des martyrs parmi nous : c’est le signe que nous sommes sur la voie de Jésus. »

Voici notre traduction de la catéchèse en italien du pape François.

HG

Catéchèse du pape François en italien

Chers frères et soeurs, bonjour !

Dans la lecture des Actes des apôtres, le voyage de l’Évangile dans le monde se poursuit et le témoignage de saint Paul est de plus en plus marqué du sceau de la souffrance. Mais c’est quelque chose qui grandit avec le temps dans la vie de Paul.  Paul n’est pas seulement l’évangélisateur plein d’ardeur, le missionnaire intrépide parmi les païens, qui donne vie à de nouvelles communautés chrétiennes, mais il est aussi le témoin souffrant du Ressuscité (cf. Ac 9,15-16).

L’arrivée de l’apôtre à Jérusalem, décrite au chapitre 21 des Actes, déchaîne une haine féroce à son égard, accompagnée de reproches : « Mais c’était un persécuteur ! Ne lui faites pas confiance ! ». Comme pour Jésus, pour lui aussi Jérusalem est la ville hostile. S’étant rendu dans le temple, il est reconnu, conduit à l’extérieur pour être lynché et sauvé in extremis par les soldats romains. Accusé d’enseigner contre la Loi et le Temple, il est arrêté et il commence son long voyage de prisonnier, d’abord devant le Sanhédrin, puis devant le procureur romain à Césarée, et enfin devant le roi Agrippa. Luc souligne la ressemblance entre Paul et Jésus, tous deux haïs par leurs adversaires, accusés publiquement et reconnus innocents par les autorités impériales ; et ainsi Paul est associé à la passion de son Maître et sa passion devient un Évangile vivant.

Je viens de la Basilique Saint-Pierrre et j’ai eu là-bas une première audience, ce matin, avec les pèlerins ukrainiens, d’un diocèse d’Ukraine. Comme ces gens ont été persécutés ! Comme ils ont souffert pour l’Évangile ! Mais ils n’ont pas négocié leur foi. Ils sont un exemple. Aujourd’hui, dans le monde, en Europe, tant de chrétiens sont persécutés et donnent leur vie pour leur foi, ou sont persécutés avec des gants blancs, c’est-à-dire laissés de côté, marginalisés… Le martyre est l’air de la vie d’un chrétien, d’une communauté chrétienne. Il y aura toujours des martyrs parmi nous : c’est le signe que nous sommes sur la voie de Jésus. C’est une bénédiction du Seigneur, qu’il y ait dans le peuple de Dieu quelqu’un ou quelqu’une qui donne ce témoignage du martyre.

Paul est appelé à se défendre des accusations et, à la fin, en présence du roi Agrippa II, son apologie se transforme en un efficace témoignage de foi (cf. Ac 26, 1-23).

Puis Paul raconte sa conversion : Le Christ ressuscité a fait de lui un chrétien et lui a confié la mission parmi les nations, « pour leur ouvrir les yeux, pour les ramener des ténèbres vers la lumière et du pouvoir de Satan vers Dieu, afin qu’ils reçoivent, par la foi [dans le Christ], le pardon des péchés et une part d’héritage avec ceux qui ont été sanctifiés » (v.18). Paul a obéi à cette charge et n’a pas fait autre chose que de montrer comment les prophètes et Moïse ont préannoncé ce qu’il annonce maintenant : que « le Christ, exposé à la souffrance et premier ressuscité d’entre les morts, devait annoncer la lumière à notre peuple et aux nations » (v.23). Le témoignage passionné de Paul touche le coeur du roi Agrippa à qui ne manque que le pas décisif. Et le roi dit ceci : « Encore un peu et tu me persuades de me faire chrétien ! » (v.28). Paul est déclaré innocent, mais on ne peut le relâcher parce qu’il a fait appel à Casar. C’est ainsi que se poursuit le voyage, auquel rien ne peut faire obstacle, de la Parole de Dieu vers Rome. Paul, enchaîné, finira ici, à Rome.

À partir de ce moment, le portrait de Paul est celui du prisonnier dont les chaînes sont le signe de sa fidélité à l’Évangile et du témoignage qu’il rend au Ressuscité.

Les chaînes sont certes une épreuve humiliante pour l’apôtre, qui apparaît aux yeux du monde comme un « malfaiteur » (2 Tm 2,9). Mais son amour pour le Christ est si fort que même ces chaînes sont lues avec les yeux de la foi ; une foi qui, pour Paul, n’est pas « une théorie, une opinion sur Dieu et sur le monde », mais « l’impact de l’amour de Dieu sur son coeur, […] c’est son amour pour Jésus-Christ » (Benoît XVI, Homélie à l’occasion de l’Année paulinienne, 28 juin 2008).

Chers frères et soeurs, Paul nous enseigne la persévérance dans l’épreuve et la capacité à tout lire avec les yeux de la foi. Demandons aujourd’hui au Seigneur, par l’intercession de l’apôtre, de raviver notre foi et de nous aider à être fidèles jusqu’au bout à notre vocation de chrétiens, de disciples du Seigneur, de missionnaires.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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