Visite à Benoît XVI, Noël 2018 © Vatican Media

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L'humilité ouvre "la voie à une plus grande vérité", affirme Benoît XVI

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Le 50e anniversaire de la Commission théologique internationale

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« Seule l’humilité peut trouver la vérité et la vérité est à son tour le fondement de l’amour, dont dépend finalement tout » : c’est ce que le pape émérite Benoît XVI a écrit dans un message à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution de la Commission théologique internationale (créée le 11 avril 1969 par saint Paul VI), ce vendredi 29 novembre 2019, indique Vatican News en italien.
« En ce qui me concerne, a écrit le pape Benoît XVI, travailler à la Commission théologique internationale m’a donné la joie de rencontrer d’autres langues et d’autres formes de pensée. Mais c’était surtout pour moi une occasion continue d’humilité, qui voit les limites de ce qui nous est propre et ouvre ainsi la voie à une plus grande vérité. »
Le pape émérite a rappelé que la Commission avait été créée pour surmonter le détachement qui s’était manifesté lors du Concile Vatican II « entre la théologie qui se déployait dans le monde et le Magistère pontifical ».
« Malgré tous les efforts déployés », la Commission « n’a pas été en mesure de réaliser l’unité morale de la théologie et des théologiens dans le monde », a-t-il déploré. Et pourtant, a-t-il écrit, la voix de la Commission a été entendue et son travail « indique en quelque sorte l’orientation de base qu’un effort théologique sérieux doit suivre en ce moment historique ».
Benoit XVI a évoqué les cinq premières années de la Commission : « Il fallait définir l’orientation fondamentale et les modalités de travail essentielles de la Commission, en déterminant ainsi dans quelle direction, en définitive, le Concile Vatican II aurait dû être interprété. »
Parlant des questions abordées par l’organisation, il a cité la relation entre le magistère et la théologie, sur laquelle « on doit toujours nécessairement continuer à réfléchir », puis « la question fondamentale de Gaudium et spes, à savoir le problème du progrès humain et du salut chrétien ».
Dans ce domaine, a-t-il souligné, « le thème de la théologie de la libération a inévitablement émergé, ce qui à cette époque ne représentait pas du tout un problème de type théorique, mais était déterminé très concrètement et menaçait également la vie de l’Église en Amérique du Sud ».
Dans son message, le pape émérite s’est souvenu aussi des débats intenses sur les questions de théologie morale et en particulier sur le sacrement du mariage : « La juxtaposition des fronts et l’absence d’une orientation de base commune, dont nous souffrons encore aujourd’hui, sont devenues évidentes à ce moment-là d’une manière sans précédent », et aucun consensus n’a pu être créé. « Je pense que la Commission théologique doit continuer à garder le problème à l’esprit et poursuivre fondamentalement ses efforts pour rechercher un consensus », a assuré le pape Benoit XVI.
Le pape émérite a souhaité entendre « encore plus la voix des jeunes Églises », d’Afrique et d’Inde, dont les théologiens ont demandé dans quelle mesure ils étaient liés à la tradition occidentale et dans quelle mesure d’autres cultures pourraient déterminer une nouvelle culture théologique.
Certains théologiens ayant fait partie de la Commission ont été mentionnés dans le message du pape émérite, entre autres : Henri de Lubac, Yves Congar, Karl Rahner, Jorge Medina Estévez, Hans Urs von Balthasar, Raniero Cantalamessa, Otto Semmelroth, Karl Lehmann, Tadeusz Styczen, Andrzej Szoztek.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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