Visite au au patriarche suprême bouddhiste, au temple Wat Ratchabophit Sathit Maha Simaram, à Bangkok, Thaïlande © Vatican Media

Visite au au patriarche suprême bouddhiste, au temple Wat Ratchabophit Sathit Maha Simaram, à Bangkok, Thaïlande © Vatican Media

Thaïlande : le pape a offert la "Déclaration sur la fraternité humaine" au patriarche bouddhiste

Une relecture de la visite en Thaïlande par Andrea Tornielli

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« La Déclaration sur la Fraternité fait son chemin en Extrême-Orient aussi », tel est le titre de l’éditorial d’Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication, dans Vatican News en italien du 21 novembre 2019.

Tornielli indique que, « pendant l’échange des dons, l’évêque de Rome a offert au patriarche bouddhiste la Déclaration sur la fraternité humaine, signée à Abou Dhabi en février dernier » : « un texte qui fait lentement son chemin, et même au-delà des relations entre chrétiens et musulmans ».

Pour aider et non pour conquérir

« L’échange spontané entre les deux chefs religieux était intéressant et touchant, note Tornielli : le patriarche suprême a remercié le pape François parce que l’Église catholique en Thaïlande est venue ‘pour aider, non pour conquérir’. » Il s’agit, d’après le patriarche, d’ « un exemple de la manière dont on annonce l’Évangile par le témoignage et par la vie, sans aucun but hégémonique, explique Tornielli, en travaillant pour aider les pauvres et pour sauver ‘notre maison commune si maltraitée’ ».

Le directeur éditorial du Dicastère pour la communication souligne le « climat cordial et familier du rendez-vous » avec le patriarche suprême bouddhiste, au Temple al Wat Ratchabophit Sathit Maha Simaran. « Le pape François est entré sans chaussures, accueilli par le 92e patriarche et par d’autres moines, raconte Tornielli : « Dans son discours, poursuit-il, le pape a invité à grandir dans un style de ‘bon voisinage’, remerciant pour le fait que les catholiques, bien qu’ils soient un groupe minoritaire, ‘ont joui de la liberté dans la pratique religieuse’, vivant pendant de nombreuses années en harmonie avec leurs frères et sœurs bouddhistes. »

La Thaïlande accueille de nombreux réfugiés

En parlant des « premières heures de visites et de rencontres » du pape à Bangkok, Tornielli affirme qu’elles « représentent une ‘somme’ des thèmes du pontificat ». Il cite « la demande adressée à la communauté internationale pour que la crise migratoire ne soit pas ignorée et pour que la migration soit ‘sure, ordonnée et réglementée’ » dans le discours du pape aux autorités politiques d’un pays « qui a accueilli de nombreux réfugiés des pays voisins ». Il mentionne aussi « un appel » du pape François « contre la violence, l’exploitation et l’abus des enfants et des femmes, prononcé sur une terre qui fait malheureusement partie des destinations pour le tourisme sexuel ».

Le pape, note le directeur éditorial, « a eu sous les yeux un exemple concret de l’esprit de service et d’accueil envers tous qui caractérise le style de vie des catholiques dans ce pays ». Il s’agit de sa visite à l’Hôpital Saint-Louis, « lorsqu’il a pu visiter en privé des personnes malades et handicapées, après avoir parlé à tout le personnel médical ». Dans son discours, rappelle Tornielli, le pape François « les a invités à avoir une ‘pitié particulière’ envers la vie souffrante qui se présente aux urgences et à regarder les patients en les appelant par leur nom ».

Le cri de la souffrance

« Le pape a témoigné encore une fois que le chrétien n’est pas immunisé contre les angoisses devant la maladie et qu’il n’existe pas de réponses toutes faites pour l’affronter », note Tornielli. Il termine par une citation du pape qui a dit : « Nous savons tous que la maladie apporte toujours avec elle de grandes interrogations. Notre première réaction peut être de nous rebeller et même d’avoir des moments où l’on est déconcerté et dans la désolation. C’est le cri de la souffrance, et il est bon qu’il en soit ainsi : Jésus lui-même en a souffert et il l’a fait sien. Par la prière, nous voulons nous aussi nous unir à son cri. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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