Visite du président lituanien Gitanas Nausėda © Vatican Media

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Lituanie: le pape François reçoit le président Nauseda

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Révolutionner l’économie

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Le pape François a reçu en audience le président de la Lituanie, M. Gitanas Nauseda, ce vendredi 8 novembre 2019, un peu plus d’un an après le voyage du pape dans ce pays, et quelques mois après l’élection du nouveau président, en mai dernier.
Cet économiste de 55 ans, marié, père de deux filles, est entré en fonction le 12  juillet.
Il a également rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, accompagné de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.
Il a été question de la famille, de l’accueil et de la justice, indique un communiqué du Vatican: « Au cours des entretiens cordiaux, nous avons mis l’accent sur les bonnes relations bilatérales et sur la contribution de l’Église à la société au cours de l’histoire passée du pays et face aux défis socio-économiques actuels. Certains sujets d’intérêt commun ont donc été traités, tels que la promotion de la famille, l’accueil et la justice sociale. »
L’Ukraine et la solidarité européenne étaient aussi à l’ordre du jour, précise la même source: « Enfin, certaines questions régionales et internationales ont été abordées, telles que la paix et la sécurité, le conflit en Ukraine, ainsi que la nécessité d’une plus grande solidarité entre les nations européennes pour faire face aux différents défis qui affectent le continent. »
Des jeunes économistes invités à Assise
Dans un entretien à Radio Vatican en lituanien, le président Nauseda a expliqué que le pape s’intéresse à sa spécialité, l’économie et a invité des jeunes Lituaniens à Assise en mars prochain – pour révolutionner l’économie – : « Nous avons parlé de la situation de la politique sociale en Lituanie, de la discussion entre économistes libéraux et économistes professant une éducation sociale chrétienne. Une conférence pour les jeunes économistes se tiendra l’année prochaine (à Assise). Le Saint-Père a invité des économistes lituaniens à le rejoindre. Nous allons transmettre cette invitation, et je pense que cela vaut vraiment la peine de participer à un tel débat, car aujourd’hui, dans le monde, nous vivons une certaine transformation, nous examinons plus en détail les conséquences du progrès économique pour notre société. Nous disons depuis longtemps: « Faisons un gâteau, un jour nous le partagerons. » Mais tandis que le gâteau cuit, nous sommes en train de vieillir et le gâteau continue de cuire, car il n’est pas partagé … Par conséquent, il faut admettre honnêtement qu’il ne s’agit pas simplement de cuire un gâteau, mais aussi de le diviser. Le Saint-Père a constatécela, car pour lui, la situation des gens du peuple, la souffrance et le sort des gens du peuple sont toujours proches de son coeur. »
Il a évoqué une conservation avec le pape François de quelque 40 minutes au cours desquelles il n’a pas senti le temps passer: « Quarante et quelques minutes ont passé et je le l’ai pas senti. Vraiment, je n’ai même pas senti le temps passer. C’était une conversation très chaleureuse et, plus important encore, j’ai eu l’impression de reposer mon âme, de me retrouver dans une atmosphère complètement différente, de parler de choses très importantes au lieu de mener des batailles politiques mineures et insignifiantes en Lituanie.”
Déportée en Sibérie
Le président a fait au pape François un cadeau émouvant, dans le sillage du voyage du pape en Lituanie, au cours duquel il a visité le mémorial des horreurs soviétiques, guidé par l’évêque émérite de Kaunas, Mgr Sigitas Tamkevicius, ancien déporté au Goulag, devenu depuis cardinal: « J’ai donné au Saint-Père un livre de prières d’Adele Dirsytė, une ex-déportée en Sibérie victime d’intimidation et de torture, une enseignante fidèle. Elle a écrit ses prières sur un tronc d’arbre, puis sur un morceau de journal. Lorsque les gardiens ont appris qu’elle le faisait, ils se sont encore moqués d’elle et l’ont torturée. Le livre de prières a été publié dans de nombreuses langues (…). De nos jours, il est connu des croyants d’autres pays, pas seulement des Lituaniens. J’ai remis cet humble livre au Saint-Père. J’ai également présenté une œuvre d’un artiste contemporain – un arbre stylisé qui symbolise la Lituanie. C’est un arbre qui a grandi à partir de nos souffrances, la racine de notre histoire douloureuse, grandissant dans la foi et grandissant. Il est beau et grand aujourd’hui. Je m’attends à ce qu’il soit encore plus grand. A chaque fois que le Saint-Père jettera un coup d’œil sur cet arbre, il se souviendra de notre Lituanie.”
Adele Dirsyté (1909-1955) est une philosophe catholique, martyre du communisme, à quarante-six ans, et dont le livre « Marie , sauve-nous! » est traduit en différentes langues. Son procès de canonisation a été ouvert.
Marie, Porte de l’Aurore
Cette visite a lieu alors qu’à Vilnius on s’apprête à célébrer la fête de Marie, Mère de Miséricorde, à la chapelle de la Porte de l’Aurore (10-17 novembre). Le recteur de la chapelle, recteur de l’église voisine de Sainte-Thérèse, Mgr Kestutis Latoza appelle à se souvenir à cette occasion des paroles du pape François à la chapelle de la Porte de l’Aurore, le 22 septembre 2018: « Cette Mère, sans l’Enfant, entièrement dorée, est la Mère de tous ; en chacun de ceux qui viennent jusqu’ici, elle voit ce que tant de fois pas même nous, nous n’arrivons à percevoir : le visage de son Fils Jésus imprimé dans notre cœur. (…) Chers frères ! En franchissant ce seuil, puissions-nous faire l’expérience de la force qui purifie notre manière d’être en relation avec les autres et que la Mère nous accorde de regarder leurs limites et leurs défauts avec miséricorde et humilité, sans nous croire supérieurs à personne (cf. Ph 2, 3). En contemplant les mystères du Rosaire, demandons-lui d’être une communauté qui sache annoncer Jésus Christ, notre espérance, dans le but de construire une patrie capable d’accueillir chacun, de recevoir de la Vierge Mère les dons du dialogue et de la patience, de la proximité et de l’accueil qui aime, pardonne et ne condamne pas (cf. Exhort.ap. Evangelii gaudium n. 165) ; une patrie qui choisisse de construire des ponts et non des murs, qui préfère la miséricorde et non le jugement. Que Marie soit toujours la Porte de l’Aurore pour toute cette terre bénie ! »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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