Jean-Baptiste Douville de Franssu, capture @ KTO.TV

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«L'IOR est complètement renouvelé», explique M. de Franssu

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Et il rappelle, à propos des enquêtes, « la présomption d’innocence »

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«L’IOR d’aujourd’hui est complètement renouvelé», explique M. Jean-Baptiste Douville de Franssu, président de l’Institut pour les oeuvres de religion (IOR), dans une interview – la première – accordée à Carlo Marroni du quotidien économique italien, Il Sole 24 Ore, ce jeudi 10 octobre 2019: les media du Vatican donne tous un écho aux propos du financier français.
«La réforme des finances du Vatican et de l’IOR est un processus souhaité et lancé par le Pape François. Nous travaillons en essayant de faire notre devoir de la meilleure façon possible, et en silence», explique-t-il.
Le financier français, 56 ans, a poursuivi ces dernières années la réforme de l’Institut, avec le directeur général, Gian Franco Mammì, et sous la supervision de la Commission des cardinaux, rappelle Vatican News. Et aujourd’hui l’institut financier du Vatican se trouve conforme aux normes et aux pratiques internationales. Il vient de dégager un bénéfice de 17,5 millions d’Euros en 2018.
Par exemple, l’IOR a récemment adhéré au circuit SEPA (cf. aussi Zenit du 30 novembre 2018): M. de Franssu y voit «un signe de garantie certaine» et il ajoute que «l’IOR d’aujourd’hui est complètement renouvelé par rapport à il y a quelques années seulement; en termes de gouvernance, de contrôles internes, de compétences professionnelles disponibles et de services proposés à la clientèle. Les résultats sont satisfaisants, et l’objectif d’aujourd’hui est de continuer, d’affiner et de perfectionner ce qui a été fait, particulièrement au bénéfice des clients. La réforme, comprise comme une amélioration constante, se poursuit. L’objectif de transparence et de légalité n’est jamais abandonné. Et le client est entièrement protégé par notre travail».
Une mission de confiance
Le président l’IOR rappelle la mission de l’institut financier du Vatican: «Sa mission reste celle d’être au service de l’Église à travers le monde. N’oublions pas qu’aujourd’hui, avec un seul siège et un personnel d’un peu plus de 100 personnes, l’IOR est en lien avec 112 pays et que souvent, dans les zones géopolitiquement critiques, il est le seul référent des congrégations qui opèrent sur le territoire, faute de services financiers fiables et efficaces».
Il  encourage les congrégations religieuses à confier la gestion de leurs économies à l’Institut: «Regardez où nous sommes: une tesselle au cœur du christianisme. Il y a principalement deux raisons de recourir à nous. Tout d’abord, dans notre travail, nous respectons les principes de la foi catholique et de la doctrine sociale de l’Église».
«Deuxièmement, continue-t-il, nos revenus sont destinés à l’action pastorale du Pape. Il est donc utile de rappeler que travailler avec l’IOR pour une congrégation, ou en général un client, c’est apporter une contribution financière directe et concrète à l’œuvre du Saint-Père, et non à la logique exclusivement économique typique d’une banque».
«En outre, je tiens à souligner la qualité de nos services, nos coûts assurément très bas et nos grilles éthiques d’investissements, toujours plus précises et complètes afin de garantir une adhésion maximale aux principes éthiques et catholiques», insiste le président de l’IOR.
Présomption d’innocence

Le président de l’IOR évoque par ailleurs de l’enquête des tribunaux du Vatican qui vient de conduire à la suspension de quatre employés de la Secrétairerie d’État et du directeur de l’Autorité d’information financière (AIF): il précise qu’il avait donné son accord pour cet entretien avant que l’affaire n’éclate.
«Il n’y a pas de guerre», pas de conflit interne, fait observer M. de Franssu: «Nous sommes simplement des fonctionnaires qui ont appliqué la loi, respectant l’obligation de signaler – pour la protection des institutions – les anomalies constatées dans l’activité quotidienne».
Il ne s’agit pas, insiste-t-il, «d’attaque contre l’AIF, ni contre la Secrétairerie d’Etat»: «Nous n’avons pas dénoncé de personnes ou d’unités précises. Il s’agissait d’un signalement contre X au nom de la protection des institutions. Ensuite, la magistrature mène son enquête. Et j’ajoute un élément qui doit être tenu pour acquis: la présomption d’innocence s’applique toujours, pour tous».
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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