« Le pape François a lancé un appel fort à la réconciliation dans son premier discours au Mozambique », affirme Andrea Tornielli, directeur de la direction éditoriale du Dicastère pour la communication : le pape a rappelé, poursuit-il, « que la paix n’est pas seulement l’absence de guerre, qu’elle est un engagement inlassable à redonner leurs droits et leur dignité aux peuples : mais le pardon est aussi nécessaire ».
Tornielli a publié un article dans Vatican News en anglais ce jeudi 5 septembre 2019 pour expliquer pourquoi le pape avait répété les paroles de saint Jean-Paul II lors de son premier discours au Mozambique : « Non à la violence, oui à la paix ! ».
« Le mot « paix », écrit Tornielli, risque de résonner comme un slogan vide, en particulier aux oreilles de ceux qui n’ont pas connu la guerre, la violence, la haine fratricide, les conflits internes aux pays influencés par les grandes puissances. Mais ici, à Maputo, l’appel de l’évêque de Rome touche les cordes les plus intimes d’un peuple. »
Le pape, poursuit Tornielli, « a voulu exprimer dès ses premières paroles son estime pour les efforts qui sont accomplis afin que ‘la paix redevienne la norme et la réconciliation’ », il a voulu rappeler que « l’engagement pour la paix exige ‘un travail dur, constant et sans répit ‘ ».
« La paix, a souligné Tornielli, ne peut être séparée de la justice et ne peut être atteinte sans le pardon et la réconciliation, comme l’a toujours rappelé Jean-Paul II. » Le pape François, écrit-il, affirme que « sans l’égalité des chances, les différentes formes d’agression et de guerre trouveront un terrain fertile qui provoquera tôt ou tard une explosion ».
Le directeur éditorial évoque la guerre civile au Mozambique qui avait duré pendant 15 ans et avait fait « un million de morts et trois à quatre millions de réfugiés dans les pays voisins ». Cette guerre « qui a vu s’opposer le Frelimo (Front de Libération du Mozambique, d’inspiration marxiste-léniniste) et la Renamo (Résistance nationale mozambicaine, mouvement armé anti-communiste) », poursuit-il, s’est conclue en 1992 avec « les Accords de Rome organisés par la Communauté de Sant’Egidio, l’Église locale et le gouvernement italien ». « Aujourd’hui, ajoute Tornielli, la paix semble refleurir grâce au nouvel accord signé en août 2019 entre le président Nuysi et le leader de la Renamo Ossufo Momade, qui prévoit le désarmement de plus de cinq mille combattants et de nouvelles élections politiques prévues pour le 15 octobre prochain. »
« Pour faire fleurir la véritable paix – telle est la voie indiquée par le pape – il faut s’engager pour la justice, combattre les inégalités, favoriser la culture de la rencontre, soigner notre maison commune et ne pas rejeter les jeunes et les personnes âgées, conclut Tornielli. Une voie maîtresse à suivre, pas seulement en Afrique. »
Scholas occurentes Mozambique © Vatican Media
Mozambique : le pape François lance « un appel fort à la réconciliation »
Andrea Tornielli réfléchit sur le premier discours du pape