Le pape émérite Benoît XVI et le pape François 28/06/2016 © L'Osservatore Romano

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Abus sexuels : Benoît XVI répond aux critiques sur son analyse

L’absence de Dieu est un problème central

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Le pape émérite Benoît XVI a répondu aux critiques entourant le texte de réflexion théologique sur les racines de la crise des abus sexuels, qu’il a publié en avril dernier dans la revue bavaroise pour le clergé « Klerusblatt ».
Dans une brève note au mensuel allemand « Herder Korrespondenz », le pape Benoît XVI déplore le fait que son essai ait été largement incompris, indique le site de l’archidiocèse de Vienne en allemand du 26 août 2019. De nombreuses réactions critiques « ont confirmé son point de vue selon lequel le problème central était l’impiété et l’aliénation de la foi ». Pour le pape émérite, lit-on sur le site, « les débats ont montré ‘le sérieux d’une situation dans laquelle même en théologie le mot Dieu semble souvent être marginalisé’ ».
Dans l’article publié en avril, Benoît XVI écrivait que la raison principale de l’ampleur de la crise des abus était l’absence de Dieu : « Une société dans laquelle Dieu est absent » perd son orientation et est condamnée à voir « la fin de sa liberté », avait-il affirmé.
Le débat s’est cependant principalement concentré sur le rôle du mouvement de 1968, évoqué par le pape émérite : « Parmi les libertés que la Révolution de 1968 voulait conquérir, écrivait-il, il y avait aussi la liberté sexuelle totale, qui ne tolérait plus aucune norme. » Il liait aussi la propension à la violence, dans ces années, à cet « effondrement spirituel » et notait que cette Révolution voyait la pédophilie comme « permise ».
À cette époque, expliquait Benoît XVI, les valeurs sociales et la « théologie morale catholique » se sont effondrées, ce qui a également rendu certaines parties de l’Eglise « sans défense contre les processus de la société ». Dans divers séminaires, « des clubs gay se sont formés, agissant plus ou moins ouvertement et le climat dans les séminaires a considérablement changé ».
Face aux critiques qui ont accusé Benoît XVI de ne décrire la période moderne que comme une histoire de déclin, il souligne que la thèse principale de son texte tient dans l’affirmation que les abus sont liés à un manque de foi et de morale forte. Le pape émérite donne en exemple une critique parue dans le numéro de juillet de Herder Korrespondenz, signée par l’historienne Birgit Aschmann (Das wahre katholische Leiden an 1968). «Dans les quatre pages de l’article de Mme Aschmann, le mot Dieu, que j’ai mis au centre de la question, n’apparaît pas», écrit-il.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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