Un texte « courageux et honnête », d’une « importance considérable » : c’est ainsi que Mgr Bruno Forte, archevêque de Chieti-Vasto, qualifie le récent document des évêques italiens intitulé Lignes directrices pour la protection des mineurs et des personnes vulnérables (24 juin 2019). Dans L’Osservatore romano, du 4 juillet 2019, il souligne que tous les baptisés « sont appelés à s’engager sur ce front, sans tergiverser, sachant qu’ils doivent en répondre au jugement de Dieu, ainsi qu’à celui du droit civil ».
Pour Mgr Forte, ce document « reflète fidèlement les lignes directrices que le pape François a données à l’Église pour affronter la douloureuse question des abus commis par des clercs » : après avoir affirmé avec une clarté absolue que les abus sont à la fois un crime et un péché très grave, à « combattre et prévenir avec une détermination absolue », c’est toute la communauté chrétienne qui doit se impliquée notamment « dans l’écoute des victimes et dans leur prise en charge, en encourageant une culture de la prévention, de la formation et de l’information de toute la communauté ecclésiale, la création d’environnements sûrs pour les plus petits, la mise en place de procédures et de bonnes pratiques, la vigilance et cette clarté d’action, qui seule construit et renouvelle la confiance ».
En bref, explique l’archevêque italien, « aucune couverture et aucun silence ne peuvent être justifiés. La première place doit être donnée à l’attention à l’égard des victimes ». « La logique de ‘sauver la face’, qui se détournait de la souffrance tragique de ceux qui ont été abusés, est non seulement abandonnée, mais fermement condamnée comme immorale et contraire à la vérité et à la justice, humaine et divine. »
Le texte donne aussi des indications claires sur la formation des futurs prêtres et religieux et les itinéraires pédagogiques nécessaires pour « former chez les sujets une identité solide et le sens authentique de cette autorité particulière liée au sacerdoce et à la consécration religieuse, qui est autorité de service et de compassion ; autorité de ceux qui mettent librement leur vie au service des autres ».
Le document appelle également à une coopération efficace avec les autorités de l’État, dans le strict respect du droit canonique et civil. Enfin, il est demandé à toute l’Eglise « d’apporter aux victimes et à leur famille un soutien thérapeutique, psychologique et spirituel (…) selon des principes de légalité et de transparence ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat