« Notre lutte commune » contre la traite des êtres humains, « ce fléau des temps modernes, doit être accélérée, aux niveaux local et international, non seulement en s’attaquant aux symptômes, mais également aux causes sous-jacentes », a déclaré Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève.
Mgr Jurkovic est intervenu à la 41e session du Conseil des droits de l’homme sur la traite des êtres humains le 27 juin 2019, à Genève.
Les survivants de la traite, a-t-il ajouté, « doivent être soigneusement protégés et réintégrés dans la société » avec une garantie de « l’accès à la protection sociale, à l’éducation, aux opportunités d’emploi, aux soins de santé et au système de justice ».
« Les efforts mondiaux pour atteindre les objectifs de mettre fin à toutes les formes d’esclavage d’ici 2030 sont encore trop peu coordonnés » et doivent être augmentés, a déclaré l’observateur permanent.
Souvent, a-t-il expliqué, « les survivants de la traite des êtres humains ont tendance à être négligés, rejetés, punis, voire même comme boucs émissaires, comme si les actes dégradants qu’ils étaient obligés de faire étaient en réalité de leur faute ».
« Il incombe à l’État de rompre avec l’indifférence et d’établir ou d’améliorer les programmes et mécanismes de protection, de réadaptation et de réinsertion des victimes de la traite », a déclaré Mgr Jurkovic.
« Cette tâche immense, qui exige du courage, de la patience et de la persévérance, exige un effort commun et global de la part des différents acteurs de la société, a souligné Mgr Jurkovic, en citant le pape François : Les églises doivent également jouer un rôle à cet égard. »
L’observateur permanent a cité l’exemple du travail de la Section Migrants et Réfugiés du dicastère pour le développement humain intégral qui a récemment publié des lignes directrices intitulées «Orientations pastorales sur la traite des êtres humains» « visant à empêcher les personnes vulnérables de rester prises au piège de l’esclavage, à libérer celles qui le sont, à poursuivre sans relâche les criminels et à réintégrer leurs victimes dans la société afin d’éviter le risque de re-traite ».
Il est « de notre devoir éthique, a conclu Mgr Jurkovic « de faire entendre notre voix au nom des victimes et d’associer nos paroles à des actions concrètes afin de démanteler la traite, de laisser derrière nous l’humiliation et la souffrance et de donner à chacun la chance de mener une vie digne ».
Mgr Ivan Jurkovic @YouTube/OPTIC
ONU : «Notre lutte commune» contre la traite «doit être accélérée», affirme Mgr Jurkovic
S’attaquer aux « causes sous-jacentes »