« L’Eucharistie nous prépare une place dans l’éternité, parce que c’est le Pain du Ciel », écrit le pape François dans un tweet posté sur son compte @Pontifex_fr, ce dimanche 23 juin 2019, en la solennité du Saint-Sacrement, comme l’indique le mot-dièse #CorpusDomini .
Le pape François a ensuite présidé l’angélus de midi, place Saint-Pierre, et il a recommandé de ne pas « s’habituer » à communier à Jésus présent dans l’eucharistie mais que chaque communion soit comme la « Première communion ».
Il a invité à la gratitude pour le don de l’Eucharistie: « Accueillons-le avec gratitude, pas de manière passive et habituelle. Nous ne devons pas nous habituer à l’Eucharistie », car « C’est Jésus, c’est Jésus qui m’a sauvé, c’est Jésus qui vient me donner la force de vivre. C’est Jésus, Jésus vivant. ».
Commentant l’épisode évangélique de la multiplication des pains, le pape a fait observer que « Jésus invite ses disciples à faire une véritable conversion de la logique du « chacun pour soi » à celle du partage ».
Le pape a ajouté que ce miracle « manifeste la puissance du Messie et, en même temps, sa compassion: Jésus a compassion des gens ».
A 18h, le pape a rendez-vous avec une paroisse de son diocèse dans le quartier de Casal Bertone: il présidera la messe de la « Fête-Dieu » et la procession du Saint-Sacrement dans les rues de cette banlieue de Rome.
Voici notre traduction, rapide, de travail, de l’allocution du pape avant la prière de l’angélus.
AB
Paroles du pape François
Chers frères et soeurs, bonjour!
Aujourd’hui, on célèbre en Italie et dans d’autres nations, la solennité du Corps et du Sang du Christ, Corpus Domini. L’Évangile présente l’épisode du miracle des pains (cf. Lc 9,11-17) qui se déroule sur les rives du lac de Galilée. Jésus va parler à des milliers de personnes et opérer des guérison. Le soir venu, les disciples s’approchent du Seigneur et lui disent: « Renvoie la foule pour qu’elle aille dans les villages et la campagne environnante, se loger et trouver de la nourriture » (v. 12). Même les disciples étaient fatigués. En effet, ils se trouvaient dans un endroit isolé et pour acheter de la nourriture les gens auraient dû marcher et aller dans les villages. Et Jésus le voit et répond: « Donnez-leur à manger » (v. 13). Ces paroles provoquent l’étonnement des disciples. Ils ne comprenaient pas, ils se sont peut-être aussi mis en colère et ils ont répondu: «Nous n’avons que cinq pains et deux poissons, à moins d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tous ces gens» (ibid.).
Au lieu de cela, Jésus invite ses disciples à faire une véritable conversion de la logique du « chacun pour soi » à celle du partage, à partir du peu que la Providence met à notre disposition. Et il montre immédiatement qu’il sait ce qu’il veut faire. Il leur dit: « Faites-les s’asseoir par groupes de cinquante » (v. 14). Puis il prend dans ses mains les cinq pains et les deux poissons, il s’adresse au Père céleste et il prononce la prière de bénédiction. Puis il commence à rompre les pains, à partager les poissons et à les donner aux disciples, qui le distribuent à la foule. Et cette nourriture ne finit pas jusqu’à ce que tout le monde soit rassasié.
Ce miracle – très important, si bien qu’il a été raconté par tous les évangélistes – manifeste la puissance du Messie et, en même temps, sa compassion: Jésus a compassion des gens. Ce geste prodigieux reste non seulement un des grands signes de la vie publique de Jésus, mais anticipe ce qui sera ensuite, à la fin, le mémorial de son sacrifice, c’est-à-dire l’Eucharistie, le sacrement de son Corps et son Sang donnés pour le salut de monde.
L’Eucharistie est la synthèse de toute l’existence de Jésus, qui a été un unique un acte d’amour du Père et de ses frères. Là aussi, comme dans le miracle de la multiplication des pains, Jésus prit le pain entre ses mains, éleva sa prière de bénédiction vers le Père, rompit le pain et le donna aux disciples; et il a fait la même chose avec la coupe du vin. Mais à ce moment-là, à la veille de sa Passion, il a voulu laisser dans ce geste le Testament l’Alliance nouvelle et éternelle, mémorial perpétuel de sa Pâque de mort et de résurrection.
Chaque année, la fête du Corpus Domini nous invite à renouveler l’émerveillement et la joie de ce don merveilleux du Seigneur, qu’est l’Eucharistie. Accueillons-le avec gratitude, pas de manière passive et habitudinaire. Nous ne devons pas nous habituer à l’Eucharistie ni aller communier comme par habitude: non! Chaque fois que nous nous approchons de l’autel pour recevoir l’Eucharistie, nous devons véritablement renouveler notre « Amen » au Corps du Christ. Quand le prêtre nous dit « le Corps du Christ », nous disons « Amen »: mais que ce soit un « Amen » qui vienne du cœur, convaincu. C’est Jésus, c’est Jésus qui m’a sauvé, c’est Jésus qui vient me donner la force de vivre. C’est Jésus, Jésus vivant. Mais nous ne devons pas nous y habituer: à chaque fois, comme s’il s’agissait de la première communion.
Une expression de la foi eucharistique du saint peuple de Dieu sont les processions du Saint-Sacrement qui ont lieu partout dans l’Église catholique en cette solennité. Ce soir, dans le quartier de Casal Bertone à Rome, je célébrerai moi aussi la messe, qui sera suivie par une procession. J’invite tout le monde à y participer, même spirituellement, à la radio et à la télévision. Que la Vierge Marie nous aide à suivre avec foi et amour Jésus que nous adorons dans l’Eucharistie.
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin
Angélus du 23 juin 2019 @ Vatican Media
Angélus du Saint-Sacrement: un "Amen" qui vienne du coeur (traduction complète)
Paroles du pape François avant l’angélus