Synode pour l'Amazonie @ sinodoamazonico.va

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Synode sur l'Amazonie : les suggestions concrètes de l'Instrument de travail

Femmes, prêtres, jeunes, inculturation

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Une liturgie plus indigène, l’ordination d’hommes mariés à l’exemple éprouvé, la valorisation du rôle des femmes, la défense des jeunes… Ces suggestions sont esquissées dans l’Instrument de travail (Instrumentum laboris) de l’assemblée spéciale du Synode des évêques qui aura lieu du 6 au 27 octobre 2019 au Vatican, sur le thème « Amazonie : nouveaux chemins pour l’Eglise et pour une écologie intégrale ».
Le document rendu public ce 17 juin, qui servira de base aux travaux du synode, dresse en effet une liste de suggestions concrètes pour l’Eglise, à la fin de chaque chapitre. On peut y lire, entre autres, un appel à s’engager pour une formation des consciences sur l’écologie – recyclage, marché éco-solidaire, etc – et à lutter contre « la violation des droits humains et la destruction de l’extraction ».
Pour protéger les peuples indigènes « isolés », volontairement ou non, il faut les informer sur les droits et sur la situation, et faire appel aux gouvernements pour « garantir les ressources nécessaires » à leur protection efficace. Pour remédier à l’émigration de masse des peuples d’Amazonie, il faut promouvoir des projets d’agriculture familiale et encourager la vie rurale.
L’Instrument de travail préconise aussi de « valoriser la médecine traditionnelle, la sagesse des anciens et les rituels indigènes », tout en facilitant l’accès « aux médicaments qui soignent les nouvelles maladies ».
Inculturation de l’Evangile 
Invitant à « démasquer les nouvelles formes de colonialisme », le document aborde l’inculturation de l’évangile. Il s’agit de « partir de la spiritualité vécue par les peuples indigènes au contact de la nature et de leur culture ». En liturgie, cela se traduit par « des célébrations de type festif avec leur musique et leur danse, dans les langues et les costumes autochtones ».
Outre la traduction de la Bible dans les langues de l’Amazonie, l’Instrumentum laboris propose « l’enseignement de la théologie indigène panamazonienne dans toutes les institutions éducatives », pour « une meilleure compréhension de la spiritualité indigène » afin d’éviter de commettre les erreurs du passé. Concrètement : prendre en considération les mythes, les traditions, les symboles, les rites…
Par ailleurs, l’Eglise est appelée à discerner l’utilisation de l’argent par « une administration communautaire » et à « dépasser tout cléricalisme pour vivre la fraternité et le service ».
Ordination d’hommes mariés
Le document s’arrête sur les difficultés d’accès aux sacrements à cause du « manque de prêtres ». Pour « ne pas laisser les communautés sans l’Eucharistie », il plaide pour changer « les critères de sélection et de préparation des ministres autorisés à la célébrer ».
« Affirmant que le célibat est un don pour l’Eglise, peut-on lire dans le texte, l’on demande que, pour les zones plus éloignées de la région, l’on étudie la possibilité d’ordinations sacerdotales d’anciens, préférablement indigènes, respectés et acceptés par leur communauté, même s’ils peuvent déjà avoir une famille constituée et stable, afin d’assurer les sacrements qui accompagnent et soutiennent la vie chrétienne. »
Il est demandé également de valoriser le rôle des laïcs.
Les femmes et les jeunes
L’Instrumentum laboris revient plusieurs fois sur le « rôle central » des femmes dans l’Eglise amazonienne et sur leur « fonction fondamentale dans la formation et dans la continuité des cultures, dans la spiritualité, dans les communautés et dans les familles ». Il invite à garantir leur « leadership » : « Que la voix des femmes soit écoutée, qu’elles soient consultées et qu’elles participent à des processus décisionnels. »
Il faut donc « promouvoir la dignité et l’égalité de la femme dans la sphère publique, privée et ecclésiale, en lui assurant des voies de participation, en combattant la violence physique, domestique et psychologique, le féminicide, l’avortement, l’exploitation sexuelle et la traite, en s’engageant à lutter pour garantir ses droits et pour dépasser tout type de stéréotype ».
Enfin, l’urgence d’un dialogue avec les jeunes, partagés entre deux mondes, « entre la mentalité indigène et l’attirance de la mentalité moderne », est soulignée, ainsi que l’urgence d’affronter le problème de la migration des jeunes vers les villes. L’Instrument de travail met l’accent sur la défense de « ceux qui sont victimes des réseaux de narcotrafic, du trafic d’êtres humains, de la dépendance à la drogue et à l’alcool ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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