« Chrétiens et bouddhistes : promouvoir la dignité et l’égalité de droits des femmes et des filles », c’est le thème du message du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux aux bouddhistes, à l’occasion de la fête de Vesakh/Hanamatsuri 2019, publié le 11 mai par le Saint-Siège.
Cette fête, qui commémore les principaux événements de la vie de Bouddha, sera célébrée entre le 12 et le 19 mai selon les pays.
« De nos jours, la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles est un problème mondial », constate le dicastère : « il est urgent et nécessaire d’agir pour protéger les femmes et défendre leurs droits fondamentaux et leur liberté ».
« Les personnes en position d’autorité et de leadership, peut-on lire également dans le texte, ont la responsabilité particulière d’encourager leurs fidèles à défendre la dignité des femmes et des jeunes filles, à défendre leurs droits fondamentaux. Nous sommes également appelés à alerter nos frères et sœurs des dangers inhérents à l’idéologie du genre qui nie les différences et la réciprocité des hommes et des femmes. »
Le Saint-Siège appelle à « promouvoir et protéger l’institution du mariage, la maternité et la vie familiale » : « engageons tous nos efforts pour promouvoir, au sein de nos familles, de nos communautés et de nos institutions, une nouvelle prise de position de la place centrale de la femme dans notre monde ».
AK
Message du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux
Chrétiens et bouddhistes : promouvoir la dignité et l’égalité de droits des femmes et des filles
Chers amis bouddhistes,
1. Au nom du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, je vous adresse mes chaleureuses salutations et mes vœux priants pour votre célébration de Vesakh. Puisse-t-elle vous apporter, ainsi qu’à vos familles et vos communautés, la joie et la paix.
2. Cette année, notre message s’inspire du Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune signé à Abou Dhabi, le 4 février 2019, par le pape François et Ahmad Al-Tayyeb, grand imam d’Al Azhar. Ce document contient un appel important lancé à tous pour promouvoir la dignité des femmes et des enfants.
3. Les enseignements de Jésus et du Bouddha promeuvent la dignité des femmes. Le bouddhisme et le christianisme enseignent tout deux que les hommes et les femmes sont égaux en dignité et jouent un rôle important dans la promotion de la femme. Les femmes bouddhistes et chrétiennes n’ont cessé d’apporter une contribution significative à nos traditions religieuses et à la société dans son ensemble. On ne peut nier, d’autre part, que trop souvent les femmes sont également victimes de discrimination et de mauvais traitements. Parfois aussi, le récit religieux a été utilisé pour présenter les femmes comme inférieures aux hommes.
4. De nos jours, la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles est un problème mondial qui touche près du tiers de la population féminine mondiale. Les situations de conflit ou d’après conflit et de déplacement favorisent une telle violence. Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables au trafic d’êtres humains et à l’esclavage moderne. Ces formes de brutalité ont des effets négatifs et souvent irréversibles sur leur santé. Pour lutter contre ces injustices, il est essentiel de donner aux jeunes femmes et aux filles un accès à l’éducation, de leur garantir un salaire égal pour un travail égal, que leurs droits à la propriété et à l’héritage soient reconnus, de surmonter leur sous-représentation dans le champ politique, gouvernemental et décisionnel, ou encore de résoudre le problème de la dote et d’autres encore. La promotion d’une égale dignité et d’une égalité des droits des femmes devrait également se refléter dans le dialogue interreligieux : davantage de femmes doivent avoir une place à la table des discussions car elles y sont encore moins nombreuses que les hommes.
5. Chers amis, il est urgent et nécessaire d’agir pour protéger les femmes et défendre leurs droits fondamentaux et leur liberté. Comme l’indique le Document sur la fraternité humaine : « C’est une nécessité indispensable de reconnaître le droit de la femme à l’instruction, au travail, à l’exercice de ses droits politiques. En outre, on doit travailler à la libérer des pressions historiques et sociales contraires aux principes de sa foi et de sa dignité. Il est aussi nécessaire de la protéger de l’exploitation sexuelle et du fait de la traiter comme une marchandise ou un moyen de plaisir ou de profit économique. Pour cela, on doit cesser toutes les pratiques inhumaines et les coutumes courantes qui humilient la dignité de la femme et travailler à modifier les lois qui empêchent les femmes de jouir pleinement de leurs droits ».
6. Les personnes en position d’autorité et de leadership ont la responsabilité particulière d’encourager leurs fidèles à défendre la dignité des femmes et des jeunes filles, à défendre leurs droits fondamentaux. Nous sommes également appelés à alerter nos frères et sœurs des dangers inhérents à l’idéologie du genre qui nie les différences et la réciprocité des hommes et des femmes. En promouvant la dignité et l’égalité des femmes et des jeunes filles, puissions-nous également promouvoir et protéger l’institution du mariage, la maternité et la vie familiale.
7. Chers amis bouddhistes, engageons tous nos efforts pour promouvoir, au sein de nos familles, de nos communautés et de nos institutions, une nouvelle prise de position de la place centrale de la femme dans notre monde et œuvrer au rejet définitif de toute forme de discrimination injuste à l’égard de la personne humaine. Dans cet esprit, je vous souhaite encore une fois une fête paisible et joyeuse de Vesakh !
Mgr Miguel Ángel Ayuso Guixot, M.C.C.J.
Secrétaire
Conseil Sangha, bouddhisme, Myanmar © L'Osservatore Romano
Chrétiens et bouddhistes : promouvoir les droits des femmes et des filles
Message du Saint-Siège pour la fête de Vesakh (Texte intégral)