Basilique de Lujan, Argentine © Wikimedia commons / Dario Alpern

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Argentine: le pape François confirme aux évêques qu'il désire se rendre dans sa patrie

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Premier groupe des évêques plus de deux heures avec le pape

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Le pape François a confirmé aux 106 évêques argentins en visite ad limina à Rome jusqu’à la fin du mois, qu’il désire se rendre dans sa patrie, mais il ne sait pas encore quand ce sera possible.
Les évêques d’Argentine ont reçus en trois groupes par le pape François : le premier ce 2 mai, le second le 10 mai et le troisième le 16 mai.
Ce premier groupe de 31 évêques est resté plus de deux heures avec le pape François. Il a été question de leur engagement pastoral. Le pape a regretté la « polarisation » dans son pays. Il a dit son désir de se rendre dans sa patrie, mais sans indiquer encore aucun calendrier.
Le travail et les défis pastoraux de l’Église dans le pays sont au cœur des rencontres, explique Vatican News en italien: « Après le retour de la démocratie, en 1983, l’Église argentine a continué à jouer un rôle de premier plan, reconnaissant certaines de ses responsabilités pendant la dictature militaire. Pendant ces années, elle a dû se confronter à différents choix politiques et mesures contraires aux valeurs catholiques. Entre autres : l’introduction du divorce en 1987, les diverses tentatives pour légaliser l’avortement (la dernière ayant échoué en août 2018, la loi pour un avortement sûr et assisté ayant été rejetée au Sénat), la légalisation des mariages entre personnes du même sexe avec l’extension du droit à l’adoption pour les couples homosexuels (2010), l’introduction de la loi sur la procréation assistée (2013) et différents projets de réforme du système éducatif. »
Les problèmes sociaux sont au coeur des préoccupations du pape et des évêques, souligne la même source: « La pauvreté et les inégalités économiques, dramatiquement aggravées par la crise argentine de 2001-2002 et qui n’ont pas été totalement surmontées pendant les années de reprise qui ont suivi la défaillance (2003-2011) ; la propagation de la toxicomanie et du trafic de drogue, devenus une véritable urgence nationale ; les conditions difficiles des travailleurs ruraux ; la question minière ; le problème des migrations et de la traite des êtres humains. Des domaines où l’Église argentine est très présente sur le territoire : il suffit de pensée au travail des « curas villeros », les curés de frontière engagés dans la promotion humaine des périphéries de Buenos Aires. »
Vatican News rappelle que l’Église d’Argentine a voulu redire sa « proximité » et son « soutien » à ceux qui souffrent de la pauvreté et de la misère en consacrant sa collecte nationale annuelle 2018 « Más por Menos » à la solidarité avec les victimes de la nouvelle crise économique qui a frappé le pays.
La question sociale a aussi été au cœur du message final de la dernière assemblée plénière de la Conférence épiscopale argentine (CEA) de mars  2019, consacré en particulier aux prochaines élections présidentielles du 27 octobre prochain: « les évêques attirent en particulier l’attention sur le manque dramatique de travail, pointant du doigt la « culture de l’avidité et du rebut », la spéculation financière et la « logique de l’enrichissement au détriment des autres » et ils lancent un appel à construire « un pays uni et plus juste, sans exclusions ». »
Mais il est aussi question du drame de la pédophilie: « La Conférence épiscopale a adopté des normes draconiennes en ce qui concerne les abus commis par des clercs pour encourager les victimes à dénoncer, soulignant que l’abus sexuel sur des mineurs est un délit, dans le système juridique canonique comme dans le système civil, d’autant plus grave qu’il est commis par une personne ordonnée et consacrée. Sur son site internet, la Cea a aussi publié les lignes-guide de mise en œuvre de ces dispositions avec les indications sur le comportement à tenir dans ce type de cas. En 2017, les évêques ont ensuite créé un Conseil pastoral pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables avec le devoir d’organiser des programmes de prévention dans les structures ecclésiastiques du pays. En même temps, l’épiscopat a exprimé sa plus grande disponibilité à collaborer avec la société et avec les autorités compétentes pour affronter le problème et il s’est aussi engagé dans l’écoute des victimes. Les évêques argentins ont renouvelé leur engagement dans la lutte contre la pédophilie pendant leur dernière assemblée de printemps en mars, y compris à la lumière des conclusions de la Rencontre sur « la protection des mineurs dans l’Église » qui s’est déroulée au Vatican du 21 au 24 février dernier. »
À l’ouverture de l’assemblée plénière, le président de la CEA, Mgr Oscar Ojea a rappelé à ses confrères qu’ils sont tous invités « à mettre un terme définitif à ces situations et à ne pas couvrir » en aucun manière « une dénonciation qui mérite une investigation pour protéger les mineurs et les adultes vulnérables », mais aussi à « discerner concrètement chaque situation » sans pour autant devenir des « justiciers ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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