Pré-synode sur l'Amazonie @ Vatican Media

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Amazonie: pour un plus grand accès aux sacrements

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Témoignage d’un catéchiste du Brésil

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Un catéchiste indigène du Brésil lance un appel en faveur d’une réflexion du prochain synode sur l’Amazonie (6-27 octobre 2019) sur les sacrements au sein des communautés amazoniennes, relève l’agence vaticane Fides.
Le synode aura pour thème: « Amazonie : de nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale ».
Les catéchistes sont particulièrement importants au sein de l’Eglise en Amazonie: ce sont eux qui mènent l’action pastorale quotidienne dans de nombreuses communautés, commente l’agence missionnaire.
Agenor Freitas Prado exerce ce service dans sa communauté depuis 20 ans. A Boca da Estrada, sur les rives du fleuve Tiquié, proche de la frontière entre le Brésil et la Colombie, à São Gabriel da Cachoeira, vivent des indigènes de différentes ethnies, Tukano, Desano, Piratapuia et Hupda.
En vue du synode, le catéchiste estime important de réfléchir sur la manière de « rendre plus fréquente » la célébration de l’eucharistie dans sa communauté en prenant en considération les distances et le manque de ressources économiques. En effet, actuellement, la messe n’est célébrée que « deux fois par an ».
Le catéchiste, qui appartient au peuple Desano, reconnaît que « la faible présence des prêtres a pour conséquence non seulement une rare célébration de la messe mais aussi des autres sacrements, ce qui ankylose la vie de la communauté en ce que de nombreux enfants et jeunes ne reçoivent pas les sacrements du baptême, de l’eucharistie, de la pénitence ou du mariage ».
Agenor Freitas Prado confie aussi à Fides que, chaque dimanche, il préside la célébration de la Parole et qu’il conduit les prières au cours de la semaine. Les célébrations ont lieu en langue Tukano, qui est prédominante dans la région.
Il estime important que « le Missel, le lectionnaire, les rituels et les prières soient traduits dans cette langue, suivant les dynamiques de la liturgie. Nous ne disposons pas de ces livres alors qu’il serait important de les avoir » souligne-t-il, du moment qu’existent déjà « des chants dans la langue indigène. Il est nécessaire d’aller dans cette direction ».
Il évoque aussi « la pression de la société environnante »: « Les jeunes indigènes oublient actuellement les coutumes et la culture des ancêtres, y compris la foi catholique elle-même et ceci rend difficile la vie de la communauté ».
Malgré ces difficultés, il précise que, « en tant que catéchistes, nous expliquons les choses, nous donnons des explications mais ceci n’empêche pas que, peu à peu, cette foi que nos parents et nos grands-parents nous ont transmis, se perde », toujours selon la même source.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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