Confédération des coopératives sociales italiennes © Vatican Media

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"Coopérer c'est un style de vie": le pape encourage les Coopératives sociales italiennes

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Cent ans “d’obstination à rester humain”

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« Coopérer c’est un style de vie », souligne le pape François qui encourage les Coopératives sociales italiennes à l’occasion de leur centième anniversaire. Il salue la “stratégie d’équipe” des coopératives chrétiennes, une voie peut être “plus lente économiquement”, mais “plus efficace et plus sûre”, car elles font preuve d’une “obstination à rester humain”.
Le pape a en effet reçu en audience dans la Salle Paul VI du Vatican, ce samedi 16 mars 2019, quelque 7 000 membres de Confédération des coopératives italiennes.
Une initiative pilote
La Confédération s’est engagée à mettre en oeuvre l’encyclique sociale du pape François “Laudato si’”en plaçant ses activités sous le signe de la « durabilité », a souligné notamment son président.
Une “coopératrice” a présenté un projet pilote: la Confédération a rénové un ancien centre social des pères xavériens pour les jeunes, à Crémone, au service des fragilités avec une cinquantaine de bénévoles. Il s’agit de l’initiative « Civico 81 ».
Les quatre mots clefs du centre « Civico 81 » sont “travail”, “santé”, “nourriture” et “social”, a-t-elle précisé. Il regroupe, entre autres, un bistrot-restaurant, une boutique de fruits et légumes bio, un dispensaire, une assistance à domicile, un hébergement, des salles de rencontre, une agence pour l’emploi, un service de formation, 6 coopératives sociales, un centre de jour pour adolescents, des visites en neuropsychiatrie pour l’enfance, une communauté psychiatrique pour les jeunes…

Confédération des coopératives sociales italiennes © Vatican Media

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Ni collectivisme ni individualisme
Le pape François a salué les réalisations de la Confédération en cent ans d’existence, dans le sillage de l’encyclique sociale Rerum Novarum (15 mai 1891) du pape Léon XIII qui a mis en valeur le fait que l’Evangile parle à « tout l’homme » et a inspiré la fondation et l’engagement des coopératives.
Le pape a fait observer que la Doctrine sociale de l’Eglise « corrige certaines tendances du collectivisme et de l’étatisme, qui sont parfois mortels pour les initiatives privées, et en même temps freine les tentations de l’individualisme et de l’égoïsme propres au libéralisme ».
Il a fortement encouragé le dynamisme des coopératives italiennes: « Le modèle de la coopérative est un des nouveaux secteurs sur lesquels s’est concentré aujourd’hui la coopération, parce qu’il réussit à conjuguer d’une part la logique de l’entreprise et de l’autre celle de la solidarité. »
Et puis le pape est sorti du texte préparé pour souligner le mot “obstination”, plaisantant il a commenté: “Dans ce cas, ce n’est pas un péché!”: « Merci de votre travail engagé qui croit dans la coopération et exprime l’obstination à rester humains dans un monde qui veut commercialiser toute chose. »
« Enlever un peu de solitude »
Il a aussi insisté sur la lutte contre les solitudes d’aujourd’hui, qui conduisent au “désespoir” et il a invité à s’engager pour « enlever un peu de solitude » aux autres, avec « proximité », « tendresse » – il a souligné l’importance de la tendresse -.
« Coopérer c’est un style de vie », a déclaré le pape en citant différentes formes de solidarité: « C’est de la solidarité que de s’engager pour donner un travail rétribué de façon équitable pour tous, permettre aux cultivateurs rendus plus fragiles par le marché de faire partie d’une communauté qui les fortifie et les soutient, à un pêcheur solitaire d’entrer dans un groupe de collègues… »
Surtout, pour le pape, « le « miracle » de la coopération c’est une stratégie d’équipe qui ouvre un passage dans le mur de la foule indifférente qui exclut celui qui est plus faible ».
Ainsi, « la coopération chrétienne est la voie juste. Elle peut sembler plus lente, économiquement, mais c’est la plus efficace et la plus sûre », a déclaré le pape François.
Il a cité saint Jean-Paul II – et son encyclique sociale Centesimus Annus qui a marqué les 100 ans de Rerum Novarum – à propos du caractère central de la personne humaine dans la doctrine sociale de l’Eglise: « Aujourd’hui le facteur décisif c’est l’homme lui-même ».
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Stratégique et humaine
Un passage très applaudi du discours du pape a été son éloge de la femme: le pape a invité à « assumer la pensée de la femme comme point de vue privilégié pour apprendre à rendre la coopération non seulement stratégique mais aussi humaine ».
Le pape a ensuite donné sa bénédiction aux “coopérateurs” avant de saluer, bénir, embrasser les personnes malades ou handicapées.
Puis les différentes coopératives ont offert au pape des produits typiques, un moment des cadeaux très convivial.
Le pape est ensuite reparti comme il était venu par l’allée centrale de la Salle Paul VI en s’arrêtant spécialement pour les enfants, accompagné par la musique de la chorale, d’un clavier et d’une guitare: le pape avait pris le temps d’une photo avec eux.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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