Le cardinal Godfried Danneels, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, s’est éteint ce 14 mars 2019, à l’âge de 85 ans, annonce un communiqué de la Conférence épiscopale de Belgique.
Malade depuis plusieurs semaines, il s’est éteint à son domicile de Malines. Ses funérailles auront lieu en la cathédrale métropolitaine de Saint-Rombaut à Malines le 22 mars.
D’après la biographie publiée par les évêques, Godfried Danneels est né le 4 juin 1933 à Kanegem (Flandre Occidentale), d’une famille d’enseignants. Entré au séminaire de Bruges, il fut envoyé étudier la philosophie à l’Université Catholique de Louvain, puis la théologie à l’Université Grégorienne de Rome (1954-1959).
Il fut ordonné prêtre en 1957 en l’église paroissiale de Kanegem. Il fut notamment directeur spirituel et professeur de théologie sacramentaire et de liturgie au Grand Séminaire de Bruges, puis à la Faculté de Théologie de Louvain.
En 1961, il obtint un doctorat en théologie à l’Université Grégorienne de Rome. Il fut également secrétaire de rédaction de la revue Collationes, revue flamande de théologie et de pastorale.
Le pape Paul VI le nomma évêque d’Anvers le 16 novembre 1977. Il choisit comme devise épiscopale Apparuit humanitas Dei nostri (L’amour de notre Dieu s’est manifesté pour les hommes”) extrait de la lettre de Saint Paul à Tite (3,4).
Le pape Jean-Paul II nomma Godfried Danneels archevêque de Malines-Bruxelles le 21 décembre 1979 et le créa cardinal le 2 février 1983. Le cardinal Danneels a présenté sa démission au pape Benoît XVI le 4 juin 2008 à l’âge de 75 ans et elle fut acceptée le 27 février 2010. Il a participé aux synodes consacrés à la famille en 2014 et 2015.
Vatican News rappelle aussi que « durant son long épiscopat de 30 ans dans la capitale belge, le cardinal Danneels porta la voix de l’Église dans les débats de société complexes qui agitaient la Belgique, notamment les droits des homosexuels, la légalisation de l’avortement et de l’euthanasie ».
Mais, ajoute le média du Vatican, « son parcours a par ailleurs été marqué par les scandales d’abus sexuels sur mineurs qui n’ont pas épargné l’Église en Belgique. En 2010, quelques mois après sa démission pour raison d’âge, le cardinal Danneels avait fait l’objet d’un long interrogatoire de 10 heures par la police belge, sans être inculpé ». Il reconnaîtra avoir commis une erreur de jugement à l’encontre de l’évêque de Bruges, mis en cause dans une affaire d’inceste.
« Il vient d’être rappelé à Dieu en ce temps fort de purification et de marche vers la Résurrection du Seigneur », écrit le pape François dans un télégramme de condoléances, saluant un pasteur « zélé », qui « a servi l’Église avec dévouement ».
Le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et président de la Conférence épiscopale de Belgique, a présenté ses condoléances à la famille de son prédécesseur : « Notre reconnaissance à l’égard du cardinal Danneels est très grande. Pendant de nombreuses années, il a guidé l’Eglise, tel un vrai pasteur, à un moment où l’Eglise et la société connaissaient des changements fondamentaux. Son rayonnement, tant dans notre pays que dans l’Eglise universelle, s’est accru au fil du temps. Par sa parole d’une inspiration tellement cordiale, qu’elle soit dite ou écrite, il nous a toujours conduits à la source d’une main très douce. Il a aussi connu des épreuves. A la fin de sa vie il était affaibli et épuisé. Nous nous souvenons de lui avec reconnaissance ; qu’il repose maintenant dans la paix de Dieu. »
