« Notre âme, mes frères, est laide à cause du péché ; elle devient belle en aimant Dieu », a affirmé dom Bernardo Francesco Maria Gianni, prédicateur de la retraite de carême du pape François et de la Curie romaine, dans la matinée de ce 12 mars 2019.
Dans sa troisième méditation rapportée par Vatican News, le père abbé bénédictin de San Miniato al Monte, à Florence, a invité à regarder « les blessures des villes du monde entier, y compris celles qui sont beaucoup plus complexes et marquées par des injustices de toutes sortes, sur notre planète ». Il s’agit de voir « la réalité », non pas de se dédouaner « de la responsabilité que sollicitent les problèmes de notre temps », ni de « rêver des villes idéales ou des utopies de toutes sortes ».
« La Jérusalem céleste, que le visionnaire de l’Apocalypse contemple, n’est pas une utopie, a-t-il affirmé : au contraire, c’est le contenu d’une promesse réelle, fiable, que le Seigneur confie à ses Églises dans l’épreuve. »
Le père abbé a alors cité le vénérable maire de Florence Giorgio La Pira (1904-1977) : la crise des villes « ne pourra être résolue qu’à travers un enracinement nouveau, plus profond, plus organique, de la personne dans la ville dans laquelle elle est née et dans l’histoire et la tradition de laquelle elle est organiquement insérée ».
La réussite d’un beau chemin de Carême
Comme sur le Mont Thabor, a poursuivi le prédicateur, « la réussite d’un beau chemin de Carême, c’est de laisser la main de Dieu restaurer notre beauté. Que ce soit notre humble disponibilité qui remette dans les mains de Dieu notre structure qui, en dépit de toute notre présomption, reste de l’argile, habitée par le souffle de Dieu, mais de l’argile, fragile et pauvre ».
Tout le programme du Carême, a-t-il ajouté, tient en ces mots : « faire est le propre de la bonté de Dieu et être fait est le propre de la nature de l’homme. Si donc tu lui confie ce qui est à toi… tu recevras son art et tu seras une œuvre parfaite de Dieu ».
Et Dom Bernardo Francesco Maria Gianni d’insister sur « la primauté de Dieu » en citant saint Augustin : « Il nous a aimés le premier et nous a donné la capacité de l’aimer : nous ne l’aimions pas encore ; en l’aimant, nous devenons beaux… Notre âme, mes frères, est laide à cause du péché ; elle devient belle en aimant Dieu. »
« De quelle manière serons-nous beaux ? a-t-il conclu. En l’aimant, lui qui est toujours beau. Plus l’amour grandit en toi, plus grandit la beauté, la charité et, justement, la beauté de l’âme… Augustin reconnaît vraiment que le Seigneur Jésus, afin de nous donner sa beauté, s’est fait aussi laid, et il l’a fait sur la Croix, en acceptant ce bouleversement jusque dans son corps. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat