Faire des villes des symboles de la paix, de la fraternité et de l’accueil, car chaque ville a pour vocation universelle à être le reflet de la Jérusalem céleste. C’est le thème de la première méditation de carême de l’abbé bénédictin de San Miniato al Monte, Bernardo Francesco Maria Gianni, devant le pape François et les membres de la Curie romaine, ce 11 mars 2019 au matin.
Le prédicateur de la retraite qui se déroule du 10 au 15 mars à la Maison du Divin Maître d’Ariccia, au sud de Rome, a médité à partir de la figure du vénérable Giorgio La Pira (1904-1977), maire de Florence bâtisseur de paix : « La communauté humaine est le rêve de Dieu depuis avant la création du monde, a-t-il souligné dans sa prédication rapportée par Vatican News… Nous pourrions presque dire que Giorgio La Pira a rêvé ce rêve de Dieu. »
En effet, le maire florentin avait « une très haute perception du mystère qui habite toutes les villes », vues comme « un espace de réconciliation, de paix et de rencontre », pour réagir à un monde trop souvent condamné, « par désespoir et par résignation, à des ténèbres qui se croient désormais invincibles ».
L’abbé a parlé du « mystère universel » de la vraie vocation des villes : être le reflet, ici sur la terre, de la Jérusalem céleste. Ainsi « le regard de foi, le regard contemplatif » tente « malgré toutes les résistances, de réfléchir dans la cité de l’homme les harmonies, les beautés, les splendeurs de la cité de Dieu : que ton règne vienne, sur la terre comme au ciel ».
Dom Bernardo Francesco Maria Gianni a souligné le rôle de l’Eglise : « En tant qu’Église, nous devons faire en sorte, sans hésitation, que cette tentative de Dieu soit mise en œuvre sans réserves, sans qu’elle rencontre, surtout en nous, aucune résistance… C’est un ‘rêve’ qui a déjà connu des réalisations admirables au cours des siècles passés ; c’est un ‘rêve’ qui connaîtra d’autres réalisations plus amples et plus admirables au cours des siècles futurs. »
Et de décrire la mission universelle des villes : « pas de destruction, pas de guerre, mais seulement l’oraison, le progrès, la beauté, le travail, la paix ! Les villes sont l’histoire rendue visible : un patrimoine sacré qui s’édifie et se transmet avec beaucoup d’amour, de génération en génération : justement comme Jérusalem ! »
En conclusion, il a plaidé pour un « regard contemplatif qui fait de la ville, malgré toutes ses contradictions, ses fragilités, ses injustices,… ses blessures, une sorte de tabernacle ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat