« La vie, c’est lui ; l’espérance, c’est lui, l’avenir, c’est lui », a affirmé le moine Bernardo Francesco Maria Gianni, abbé de San Miniato al Monte – près de Florence – dans son introduction à la retraite de carême de la Curie romaine, au soir du 10 mars 2019. Le consacré, appelé à « une vie simple et prophétique dans sa simplicité, (…) n’a besoin de rien d’autre » que le Seigneur, a-t-il assuré.
Du 10 au 15 mars, dans la Maison du Divin Maître à Ariccia – sud de Rome -, le bénédictin s’inspirera dans ses méditations d’une poésie du moine Mario Luzi, de 1997 : « Nous sommes ici pour cela ». Devant le pape François qui s’est assis au quatrième rang – précise Vatican News – le prédicateur a voulu scruter « la manière dont Dieu habite la ville ». Il a plaidé pour un regard « de grâce, de gratitude, de mystère sur Florence », qui offre souvent « la cendre, poussiéreuse, inerte, sans vie, d’un feu qui semble ne plus brûler, ne plus se consumer ».
Il s’agit d’avoir sur la ville, a-t-il ajouté, « un regard d’en-haut » : « certes pas pour tomber sur les tentations du malin qui voudrait presque nous faire posséder les choses de ce monde, les dominer, les conditionner », mais « le regard suscité par l’Esprit Saint, par la Parole du Seigneur, un regard de contemplation, de gratitude, de vigilance si nécessaire, de prophétie ».
Dom Bernardo Francesco Maria Gianni a souhaité aux collaborateurs du pape « que notre agir pastoral, notre façon de prendre soin des personnes qui nous sont confiées, du peuple qui nous est confié, de l’humanité qui nous est confiée par le Seigneur, puisse être vraiment de nouveau une vive flamme d’un désir ardent, et redevenir un jardin de beauté, de paix, de justice, de mesure et d’harmonie ».
Il a invité à reconnaître « les traces et les indices que le Seigneur ne cesse de laisser sur son passage dans notre histoire, dans notre vie » : « Laissons-nous regarder par lui. Jésus est notre humanisme : laissons-nous toujours inquiéter par sa question : ‘Et vous, qui dites-vous que je suis ?’. Laissons-nous regarder par lui pour apprendre, dirais-je, à regarder comme il regardait. »
A une période de l’histoire « grave » où « la respiration universelle de la fraternité apparaît très affaiblie », le prédicateur a mis en garde : « Si tu ne fais pas attention à ton cœur, tu ne sauras jamais si Jésus te visite ou pas. » Les consacrés, a-t-il poursuivi, sont appelés à « une vie simple et prophétique dans sa simplicité, où l’on garde le Seigneur sous les yeux et dans les mains et où l’on n’a besoin de rien d’autre ». En effet, « la vie, c’est lui ; l’espérance, c’est lui, l’avenir, c’est lui ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat