Le pape François demande la prière de tous les catholiques pour le sommet qui va se tenir au Vatican cette semaine, de jeudi 21 à dimanche 24 février 2019, sur « la protection des mineurs dans l’Eglise »: « Je vous invite à prier pour cet événement, que j’ai voulu comme un acte de responsabilité pastorale forte devant un défi urgent de notre époque. »
Le pape a en effet convoqué à Rome les présidents des conférences des évêques de tous les continents sur ce thème « comme un acte de responsabilité pastorale forte devant un défi urgent de notre époque ».
La rencontre sera présentée au Vatican demain, lundi 18 février, et des points de presse quotidiens sont prévus.
« Que tous les évêques sachent, de manière absolument claire, ce qu’il faut faire » : c’est l’objectif de la rencontre des présidents des Conférences épiscopales du monde sur la protection des mineurs, prévue au Vatican du 21 au 24 février 2019. Le pape veut « une réunion de pasteurs, non pas un congrès d’études », a expliqué le directeur par intérim du Bureau de presse du Saint-Siège, le 16 janvier dernier.
« La Rencontre du mois de février sur la protection des mineurs a un objectif concret : le but est de faire en sorte que tous les évêques sachent, de manière absolument claire, ce qu’il faut faire pour prévenir et combattre le drame mondial des abus sur les mineurs. »
Pour le pape, a-t-il insisté, « il est fondamental de faire en sorte qu’en retournant dans leurs pays, dans leurs diocèses, les évêques venus à Rome soient conscients des règles à appliquer et accomplissent ainsi les pas nécessaires pour prévenir les abus, pour protéger les victimes et pour s’assurer qu’aucun cas ne soit couvert ou occulté. »
Un point de départ
« Le pape François, a poursuivi le directeur dans cette déclaration publiée en quatre langues, sait qu’un problème global ne peut être affronté qu’avec une réponse globale. Et il veut que cette Rencontre soit une réunion de pasteurs, non pas un congrès d’études. Une rencontre de prière et de discernement, catéchétique et opérationnelle. »
Évoquant « les grandes attentes qui entourent cette Rencontre », Alessandro Gisotti a voulu souligner « qu’il ne s’agit pas pour l’Église d’un point de départ dans sa lutte contre les abus » : ce sera « une étape d’un chemin douloureux, mais sans aucun temps d’arrêt, que l’Eglise est en train de parcourir avec détermination, depuis plus de quinze ans ».
Le pape a nommé, le 23 novembre 2018, les organisateurs de cette rencontre mondiale sans précédent: le cardinal Blase J. Cupich, archevêque de Chicago (Etats-Unis), le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay (Inde), Mgr Charles Scicluna, archevêque de Malte et secrétaire adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le p. Hans Zollner, S.J., président du Centre pour la protection des mineurs de l’Université grégorienne et membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, qui sera le référent du Comité.
Le problème des abus étant « mondial », il faudra une approche « synodale », avec la présence d’une centaine de présidents de conférences épiscopales et les chefs des Eglises de rite oriental, explique Mgr Scicluna, mais aussi de laïcs : « Nous ne pouvons pas faire cela tout seuls, dans notre communauté, nous avons aussi besoin de donner leur place aux laïcs, pour qu’ils nous aident à être de bons serviteurs ».
Transparence et responsabilité des laïcs aussi
Il insiste sur le fait que « la prévention des abus et la protection, la sauvegarde des enfants n’est pas seulement le problème de l’évêque, c’est une question synodale, quelque chose qui implique toute l’Eglise, et chacun dans l’Eglise dans le monde entier. Cela concerne chacun et tous. »
Une “synodalité” sur laquelle le pape insiste par exemple dans sa Lettre au Peuple de Dieu d’août dernier, car il tient à cette « collégialité affective », rappelle l’archevêque maltais.
Des éléments de la méthode des synodes seront donc présents : « Il y aura des sessions plénières, des groupes de travail linguistiques et leurs rapports ; il y aura des groupes de prière ; il y aura l’écoute de différentes personnes impliquées. Ce sera un ensemble d’information, de formation, de discussion. L’idée ce n’est pas seulement d’être d’accord sur des valeurs, mais d’indiquer des priorités et qu’elles soient adoptées par les évêques ».
L’archevêque révèle qu’il y aura une liturgie pénitentielle : « le pape le veut ». Et des victimes y prendront part, ajoute Mgr Scicluna. Celles-ci « seront aussi consultées en amont de la rencontre » et elles « seront écoutées pendant la rencontre ».
Il souhaite enfin que ce sommet soit pour tous l’occasion de prendre conscience de la « gravité de la situation », il espère qu’elle se révélera « positive » et débouchera sur « l’action ». Car, dit-il, toujours selon America Magazine, ce ne sera que « le début d’un processus ».
Un communiqué du Saint-Siège précisait, le 23 novembre, que le pape François participera à cette rencontre, ainsi que les chefs des Eglises orientales, les supérieurs de la Secrétairerie d’Etat, les préfets des Congrégations pour la doctrine de la foi, pour les Eglises orientales, pour les évêques, pour l’évangélisation des peuples, pour le clergé, pour les instituts de vie consacrée, et du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, les présidents des Conférences épiscopales et les représentants de l’Union des Supérieurs généraux et de l’Union internationale des supérieures générales.
Les travaux de préparation impliqueront aussi Gabriella Gambino et Linda Ghisoni, sous-secrétaires du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, la Commission pontificale pour la protection des mineurs et des victimes d’abus commis par des membres du clergé.
Voici notre traduction rapide, de travail, des paroles prononcées par le pape François en italien après l’angélus de ce dimanche. Parmi les francophones, le pape a salué les visiteurs de Toulon, de Marseille, et de Paris.
AB
Chers frères et soeurs,
De jeudi à dimanche prochain, une rencontre des présidents de toutes les conférences épiscopales aura lieu au Vatican sur le thème de la protection des mineurs dans l’Église. Je vous invite à prier pour cet événement, que j’ai voulu comme un acte de responsabilité pastorale forte devant un défi urgent de notre époque.
Je salue les familles, les paroisses, les associations et tous ceux qui sont venus de Rome, d’Italie et du monde entier; en particulier les pèlerins de Croatie, de Toulon, de Marseille et de Londres; les étudiants de Paris et de Badajoz. Je salue les fidèles de Sassari, Fermo, Castiglione del Lago, Concorezzo; les familles du Trentin-Haut-Adige et les pèlerins du diocèse de Vicence.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!
© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin