« Malgré les problèmes, nous sommes un continent jeune et donc fort », affirme l’Uruguayen Guzman Carriquiry, vice-président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Il parle de « tout ce potentiel de jeunes énergies » qui « est un capital d’espérance pour l’avenir des peuples latino-américains ». « Une espérance vécue au milieu de grandes difficultés. »
Au jour de l’ouverture des XXXIVes Journées mondiales de la jeunesse au Panama (22-27 janvier), Guzman Carriquiry explique à Vatican News la réalité du pays ainsi que le lien profond de la JMJ 2019 avec le Synode pour les jeunes qui a eu lieu en octobre dernier.
« Ce qui unit ces deux événements sera l’expérience de la synodalité, dit-il, nous l’avons vu de nos yeux tout au long de l’assemblée du Synode dans le dialogue des évêques avec les jeunes. Cette expérience de synodalité continuera d’une certaine manière, selon un autre scénario, dans le dialogue du pape avec les jeunes au Panama, ou encore des évêques avec les jeunes parce qu’au Panama, il y aura des évêques du monde entier. »
Les évêques, note le vice-président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, « partageront certainement avec le pape » leur « préoccupation pastorale énorme en raison de la situation » sur le continent. « Les pays d’Amérique centrale, explique-t-il, vivent un mélange de conditions de pauvreté, d’exclusion d’une bonne partie de leurs populations, de développement du trafic de drogue, de violence, de bandes de jeunes de plus en plus violentes. Le résultat, ce sont ces migrations, ce Chemin de croix d’Amérique centrale vers la frontière du Mexique avec les États-Unis. »
Malgré le fait, explique Guzman Carriquiry, qu’ « au cours des dernières décennies, l’Amérique latine a connu une grande augmentation de la scolarisation » et « un ‘boom’ des inscriptions universitaires de jeunes Latino-américains », le niveau de « dispersion scolaire » reste « élevé ». « On parle de 20 % de jeunes Latino-américains qui sont appelés « nini », c’est-à-dire des jeunes qui n’étudient pas et ne travaillent pas, qui vivent dans une situation de marginalisation et donc de grande vulnérabilité. Et tout cela à un moment critique, où les réseaux du trafic de drogue s’étendent partout en Amérique latine, cherchant à séduire, à attirer les jeunes… C’est un des plus grands problèmes de l’Amérique latine aujourd’hui. »
Les jeunes, qui viennent dans le pays pour la JMJ, poursuit Guzman Carriquiry, découvriront non seulement la modernité et la beauté du Panama, mais aussi l’écart de plus en plus grand entre les riches et les pauvres. « L’archevêque de Panama a eu la sincérité, et aussi le courage, de dire que les pèlerins, jeunes et moins jeunes, et les évêques qui arriveront à Panama, trouveront deux Panama : la ville de Panama que l’on voit en sortant de l’aéroport, la ligne des gratte-ciel qui ressemble à un petit Manhattan et puis, en sortant de la capitale et en entrant à l’intérieur du pays, de plus en plus de pauvreté et d’exclusion. »
« Avant d’arriver à Panama City, explique le vice-président, ils seront accueillis par ces régions des autres diocèses de Panama, ils pourront apprécier le double Panama, mais aussi l’hospitalité, la générosité, la solidarité et l’affection que leur manifesteront tous les Panaméens. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
ZENIT - by HSM
JMJ 2019 : "nous sommes un continent jeune et donc fort"
« Une espérance vécue au milieu de grandes difficultés »