Messe à Sainte-Marthe © Vatican Media

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Sainte-Marthe : l'hypocrisie des justes, ou quand on laisse Jésus à l'église

C’est la peur de se laisser aimer, explique le pape

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Lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, ce 5 octobre 2018, le pape a dénoncé « l’hypocrisie des justes », où l’on vit le christianisme “comme une habitude sociale”, dans la « peur de se laisser aimer » : on laisse Jésus à l’église, sans vivre au quotidien avec lui, a-t-il souligné dans son homélie rapportée par Vatican News.
Commentant l’évangile (Lc 10,13-16) où Jésus s’élève contre Corazine et Bethsaïde qui le rejettent, le pape a souligné qu’il voulait « arriver à tous les cœurs, avec un message qui n’était pas dictatorial, mais un message d’amour ».
Mais même les chrétiens l’oublient, a-t-il déploré : « Nous nous sommes habitués… Et cette habitude nous fait mal, parce que nous réduisons l’Evangile à un fait social, sociologique, et non pas à un rapport personnel avec Jésus. Jésus me parle, il te parle, il parle à chacun de nous… Comment se fait-il que ces païens le suivent alors qu’ils ont à peine entendu la prédication de Jésus, et que moi qui né, qui suis née ici, dans une société chrétienne, je m’habitue, et que le christianisme est comme une habitude sociale, un vêtement que j’endosse et que j’enlève ? »
« Jésus pleure sur chacun de nous quand nous vivons le christianisme formellement, non pas réellement », a insisté le pape François : « l’hypocrisie des justes, c’est la peur de l’amour de Jésus, la peur de se laisser aimer. Et en réalité, quand nous faisons cela, nous cherchons à gérer nous-mêmes la relation avec Jésus. “Oui, je vais à la Messe, mais tu restes dans l’église et moi je retourne chez moi”… Et Jésus ne rentre pas avec nous : dans la famille, dans l’éducation des enfants, dans l’école, dans le quartier… ainsi Jésus reste là dans l’église… ou il reste sur le crucifix ou dans l’image. »
Le pape a invité à un examen de conscience, avec « ce refrain » : « Malheureux es-tu, parce que je t’ai tant donné, j’ai donné de moi-même, je t’ai choisi pour être chrétien, chrétienne, et tu préfères une vie à moitié, une vie superficielle : un peu de christianisme et d’eau bénite, mais rien de plus. En réalité, quand on vit cette hypocrisie chrétienne, nous chassons Jésus de notre cœur. Nous faisons semblant de l’avoir, mais nous l’avons chassé. “Nous sommes chrétiens, fiers d’être chrétiens”, mais nous vivons comme des païens. »
Il a conclu par cette prière : « Seigneur, tu m’as tant donné. Mon cœur est si dur qu’il ne te laisse pas entrer. J’ai péché d’ingratitude je suis un ingrat, une ingrate… Demandons à l’Esprit Saint d’ouvrir grand les portes de notre cœur, afin que Jésus puisse entrer. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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