Eclipse du 5 fév. 2012 @ wikimedia commons / Juan Lacruz

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Éclipse de la lune: l’univers vu par les astronomes du Vatican

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«Dieu est le créateur de l’univers et de toutes les formes de vie qui s’y trouvent»

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À l’occasion de l’extraordinaire éclipse totale de la lune de ce vendredi 27 juillet 2018, la plus longue du siècle, les caméras de Vatican Media ont visité l’Observatoire du Vatican où, depuis des siècles, des hommes de foi mènent des activités scientifiques et se confrontent aux grandes questions concernant l’univers, annonce Vatican News en italien.
« Ce sera l’éclipse la plus longue du siècle. Au lendemain de la découverte d’un grand lac d’eau liquide et salée sur Mars, l’événement de ce soir se présente comme l’un des plus extraordinaires de notre temps », commente la même source.
« C’est un événement exceptionnel qui permettra encore une fois de réfléchir sur la condition de l’être humain dans un univers pratiquement infini », explique le p. Gabriele Gionti S.J., cosmologue de l’Observatoire astronomique que Pie XI, dans les années trente, fit transférer du Vatican – où il avait été créé en 1532, puis refondé en 1891 – à la résidence pontificale de Castel Gandolfo, en le confiant aux jésuites. Trois nouveaux télescopes et un laboratoire pour les analyses spectrochimiques y permirent l’étude des étoiles que le ciel de Rome, désormais trop lumineux, rendait impossible.
Le p. Gabriele retrace les aventures et l’histoire séculaire de l’Observatoire qui effectue aujourd’hui la grande partie de son activité cosmologique dans le moderne et technologique Vatican Observatory Research Group (Vorg) de Tucson, dans l’Arizona (États-Unis), précise la même source : « Nous dissipons un mythe », affirme le jésuite, « ce que l’on fait à l’Observatoire n’est ni de la théologie ni de la philosophie, mais de la science pure » et, comme c’était écrit dans le document fondateur, c’était sa mission dès l’origine. Selon le Motu proprio de Léon XIII, Ut mysticam, du 14 mars 1891, l’Observatoire est né pour réfuter les accusations persistantes faites à l’Église d’être opposée au progrès scientifique, d’être obscurantiste : promouvoir la science et en diffuser l’étude, parce que celle-ci n’est pas en opposition avec la foi.
Le p. Gionti souligne que les questions que se posent les astronomes du Vatican sont les mêmes que celles des autres scientifiques mais, dit-il, « nous le faisons à partir d’une perspective différente, étant aussi par formation prêtres et religieux ». « Même la recherche d’une vie extraterrestre », tient-il à souligner, « ne signifie aucunement aller contre la foi ». « Il se peut que », comme le disait Galilée et comme l’a répété saint Robert Bellarmin, « nous devons faire une herméneutique du texte biblique à la lumière des connaissances scientifiques d’aujourd’hui ».
« Assurément », affirme le religieux, « Dieu est le créateur de l’univers et de toutes les formes de vie qui s’y trouvent ».
Observer des phénomènes comme l’éclipse totale de ce soir, fait-il encore observer, nous « renvoie à la réalité » : « La terre est la troisième planète proche du soleil et fait partie de la périphérie de notre galaxie, une parmi trois cent milliards de galaxies, chacune d’elles avec des milliards d’étoiles et de planètes. Nous sommes donc « petits et insignifiants », observe le père jésuite, « comme un grain de sable sur une plage, mais un grain de sable qui contient en soi un principe de vie qui le lie au Seigneur, un principe d’infini qui étonne l’homme lui-même ».
Dans un discours aux participants à l’École d’été organisée par l’Observatoire du Vatican en juin dernier, le pape François disait : « À travers nous, créatures humaines, cet univers peut devenir, pour ainsi dire, conscient de lui-même et de Celui qui nous a créés : c’est le don qui nous a été fait comme être pensants et rationnels dans ce cosmos ».
Rappelons que la phase totale de l’éclipse durera environ 1h43 : aussitôt après le coucher du soleil, le cône d’ombre de la terre recouvrira la pleine lune qui semblera quasiment disparaître.
La portion visible prendra une couleur rougeâtre également exceptionnelle, due à la réfraction des rayons solaires dans l’atmosphère terrestre.
Et, toujours après le coucher du soleil, Mars aussi – la planète rouge par antonomase – sera en conjonction avec un satellite et dans une orbite très proche de la terre, ce qui rendra son aspect particulièrement brillant.
D’autres planètes, proches les unes des autres, seront également visibles comme Vénus, Jupiter et Saturne.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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