Le card. Turkson @ END Fatima 2018

Le card. Turkson @ END Fatima 2018

Fatima 2018: "Famille et dignité humaine", par le card. Turkson

Rassemblement international des Equipes Notre Dame

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Les familles peuvent incarner un véritable « programme de dignité humaine », estime le cardinal ghanéen Turkson qui est intervenu au rassemblement international des Equipes Notre-Dame, Fatima 2018,  mercredi 18 juillet 2018.

L’Osservatore Romano en italien du 21 juillet propose une synthèse de cette intervention de 11 pages en anglais.

Le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson a traité la réflexion sur la spiritualité conjugale dans le contexte d’une « écologie humaine » plus ample, qui voit ses piliers dans la « fraternité » et dans la « communion ».

Voici notre traduction de la synthèse de L’Osservatore Romano.

Celui qui a une maison à gérer, a expliqué le préfet du Dicastère pour le Service du développement humain intégral, comprend bien ce que signifie avoir « la responsabilité de notre maison commune ». Celui qui vit dans une petite communauté comme celle de la famille, où il faut gérer des relations, problèmes, engagements et projets, sait saisir l’importance d’une interaction correcte entre les personnes. C’est pourquoi le cardinal a sollicité les familles présentes à vivre quotidiennement dans le concret des choix petits et grands qui se présentent, du rapport étroit qui lie la dignité humaine à la protection de l’environnement et l’homme à la création dans son ensemble.

Il s’agit, a-t-il expliqué, d’une « conscience écologique » qui va au-delà des prises de consciences effectuées ces cinquante dernières années par la communauté internationale, avec l’évolution des études scientifiques et des politiques des divers gouvernements et des Nations-Unies. C’est une conscience qui plonge ses racines dans les Saintes Écritures, dans le récit biblique de la création dans lequel Dieu pose l’homme, « forgé à partir de la poussière de la terre et du souffle du Dieu » dans le « jardin planté par Dieu » pour le cultiver. Domination, par conséquent, signifie soin et protection.

Dans cette vision, a dit le président du dicastère, l’homme est plus « le centre autoréférentiel de la création », mais bien qu’il porte en lui le caractère distinctif d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu, il est surtout perçu comme faisant « partie d’un monde créé interconnecté et interdépendant ». Mais ce n’est pas tout : « L’homme fait partie d’une communauté, il est en communion avec les autres et vit dans un réseau de relations ».

Et surtout, a ajouté le cardinal Turkson en poursuivant son excursus scripturaire, c’est dans leur nature commune de fils de Dieu que les hommes reconnaissent qu’ils sont « égaux en dignité ». C’est pourquoi « tout homicide est un fratricide ». L’être humain, a-t-il dit, « n’est pas un individu. C’est un être relationnel, créé pour coexister dans la relation d’une famille, d’une communauté, d’une société, avec une dignité égale et poursuivant le bien commun ». La personne humaine est créée pour une vie de communion ».

Pour le préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral, tout ceci explique ce que signifie l’expression « écologie humaine » : « Ce n’est pas seulement l’interaction de l’homme avec son environnement, mais les conditions de bonté, d’ordre, de justice, d’amour, de fraternité, de solidarité et de piété qui font fleurir la vie humaine en tant que création de Dieu ».

Et la famille incarne pleinement certaines valeurs. Indubitablement, a reconnu le cardinal, aujourd’hui, les familles doivent affronter beaucoup de difficultés, elles sont soumises à une « double vulnérabilité ». Avant tout du point de vue économique, se trouvant souvent aux prises avec des salaires insuffisants, le chômage, des insécurités jusqu’aux dramatiques urgences mondiales qui se retrouvent dans les phénomènes de la traite des personnes et de l’esclavage. Il y a aussi des vulnérabilité, pour ainsi dire, écologiques : combien de familles dans le monde, en effet, doivent encore faire face à un accès insuffisant à l’eau, à la faim et la malnutrition, avec la précarité des logements, avec la dégradation environnementale qui met à risque le travail des agriculteurs et des pêcheurs ?

Ce sont des difficultés qui sont sous les yeux de tout le monde. Mais il est aussi vrai, a soutenu Turkson, que c’est justement des familles que peut arriver l’apport pour un meilleur comportement mondial. Les familles, par exemple, « peuvent apprendre d’un côté à ne pas gaspiller, de l’autre à partager dans un esprit de gratuité et de générosité ». Plus encore, c’est dans la famille que l’on apprend « à affronter les défis directement, ensemble, avec courage et créativité ». Les bonnes familles, a-t-il conclu, ne cèdent pas à un « complexe de victimisation », mais « réunissent les dons, les talents et les ressources et affrontent ainsi tout ce qui mine leur dignité humaine et leur développement ».

Voici donc en conclusion le « programme de dignité humaine » qui peut arriver au monde entier à partir de chaque famille.

© Traduction de ZENIT

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Hélène Ginabat

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