Le pape et le cardinal Lacroix, Québec, Canada © L'Osservatore Romano

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Canada: «Il est maintenant temps d'évangéliser!» par le card. Lacroix

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200e anniversaire de l’évangélisation de l’Ouest et du Nord du Canada

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« Il est maintenant temps d’évangéliser ! » a déclaré le cardinal canadien Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec: « Il est maintenant temps de quitter nos zones de confort pour aller à la rencontre de nos frères et sœurs qui recherchent le sens, l’espoir, une vie juste, la sécurité et la paix. »
« Quelle heure est-il dans votre immense territoire ? » – « C’est l’heure d’évangéliser ! » C’est ce que le card. Lacroix, envoyé spécial choisi par le pape François pour le représenter aux célébrations du 200e anniversaire de l’évangélisation de l’Ouest et du Nord du Canada, a dit au cours de son homélie le dimanche 15 juillet 2018 à la cathédrale Saint-Boniface, à Manitoba, indique Il Sismografo.
À la fin de la célébration eucharistique, le cardinal Lacroix s’est adressé aux personnes présentes avec une allocution dans laquelle il a parlé de sa rencontre et d’une « conversation fraternelle avec le pape François », « il y a une semaine », à Rome. « Aux peuples autochtones et à toute la population canadienne, a dit le cardinal, le Saint-Père veut exprimer, par ma voix et ma présence parmi vous, sa proximité et sa préoccupation au cours du processus continu de guérison, de réconciliation et de recherche de l’harmonie. »
« Contrairement à ce qui a été dit ces derniers mois dans l’espace public, a souligné le cardinal, le pape n’est pas désintéressé des mesures actuellement prises pour parvenir – le plus efficacement et le plus rapidement possible – à des solutions sociales consensuelles et à une harmonisation des relations entre les peuples autochtones et l’Église catholique. Au contraire, laissez-moi vous assurer ! Le Saint-Père nous exhorte à persévérer avec sagesse et générosité, tous ensemble, sur cette voie délicate et nécessaire vers la guérison des cœurs et des vies, afin que la paix et la joie puissent régner dans les communautés. »
Le pape François, a dit le cardinal Lacroix, « encourage à la fois les pasteurs et les fidèles de l’Église catholique du Canada à prier pour cette intention ».
Au cours de son homélie, le cardinal a invité les fidèles à « oser » d’« aller en mission », c’est-à-dire, « d’ouvrir son esprit et son cœur aux besoins de ceux avec qui nous vivons et travaillons, nos frères et sœurs en humanité attendant des signes de réconciliation, de bonté, de justice et d’amour. » « Jésus, a-t-il poursuivi, confie cette grande mission à toute notre Église, non seulement au pape, aux évêques et aux prêtres. Nous sommes tous responsables de mettre en œuvre le mandat missionnaire. »
Le Christ, a-t-il ajouté, « nous appelle à aimer le monde pour lequel il est venu et qu’il a sauvé. Il nous invite à donner un coup de main, à servir notre voisin comme il l’a fait, à mettre un tablier et peut-être même à se salir les mains ».
« Nous sommes réunis ici aujourd’hui, a rappelé le cardinal Lacroix, parce que les hommes et les femmes ont répondu en grand nombre à l’appel du Christ, parce qu’ils ont dépassé les frontières de leurs foyers et de leurs zones de confort pour aller porter la Bonne Nouvelle de l’Évangile aux périphéries les plus éloignées de cet immense territoire. »
C’est ici, a-t-il poursuivi, « à Saint-Boniface, que l’Église-mère de tout l’Ouest et du Nord du Canada est née, a grandi et a poursuivi son élan missionnaire, grâce aux femmes et aux hommes touchés par cette rencontre, cette amitié avec le Christ ».
Le cardinal a évoqué « l’ardeur et le zèle apostolique du père Joseph-Norbert Provencher et de ses compagnons lorsqu’ils se sont embarqués dans le long périple qui les conduirait de Québec à la rivière Rouge », « l’audace et le courage des premières Sœurs de la Charité qui ont librement choisi de venir travailler pour la mission dans une terre à construire ».
« Ce dont l’Église a besoin aujourd’hui, a affirmé l’envoyé spécial du pape, ce sont des personnes de ce calibre, jeunes et vieux, qui poursuivent sa mission évangélisatrice », car « l’Évangile ne se limite pas aux mots : c’est un projet de vie, un projet de famille, un projet communautaire. Le message évangélique propose un large éventail de valeurs et d’attitudes qui influencent la société et la transforment comme du levain dans la pâte. »
Les « défis » sont « énormes » au Canada, a souligné le cardinal : « Dans un pays aussi prospère que le Canada, aussi riche en ressources humaines et matérielles, n’est-il pas scandaleux de voir souffrir un grand nombre d’individus et de familles parce qu’ils n’ont pas leur place dans aucune communauté? D’autres, spécialement les enfants, sont affamés et assoiffés de nourriture et d’affection. Beaucoup de personnes s’efforcent péniblement d’échapper au moins un peu à la misère ou sont les victimes éternelles de la ségrégation et de l’ostracisme. »
« Le Seigneur, a insisté le cardinal, a besoin de travailleurs dans ses champs parce que la moisson est abondante. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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