La rencontre de Bari témoigne « tout d’abord » de l’« ‘unité’ parmi les responsables des différentes Églises et les représentants de différentes cultures », affirme le patriarche de Babylone des Chaldéens, le cardinal Louis Raphaël Ier Sako: « Cette unité, souligne-t-il, aujourd’hui, était un fait ! »
À son retour en Irak, le cardinal Sako dira aux fidèles : « Nous sommes tous proches de vous, à votre service jusqu’au bout, même jusqu’au martyre. » C’est ce qu’il a déclaré dans une interview en anglais à Zenit le 7 juillet 2018, le jour de la rencontre de prière et de réflexion convoquée par le pape François à Bari, en Italie.
Le cardinal est « convaincu qu’il y a un avenir pour l’Évangile » au Moyen-Orient : « Il y a des problèmes, mais l’Évangile est comme le sel et la lumière dont parle Jésus ». « L’impact et la force ne dépendent pas du nombre, affirme le cardinal. Cela dépend de la qualité du témoignage. »
« Je suis plein d’espoir et je repars avec une telle force ! » résume le cardinal Sako.
Voici notre traduction de l’interview du cardinal Sako.
MD
Zenit : Monsieur le Cardinal, comment résumeriez-vous le message lancé aujourd’hui à Bari ?
Je dirais tout d’abord « unité » parmi les responsables des différentes Églises et les représentants de différentes cultures. Cette unité, aujourd’hui, était un fait ! Tandis que nous étions tous ensemble dans le bus, les gens nous criaient : « Unité ! Unité ! » J’avais l’impression d’être sur la barque de Pierre, comme si nous étions tous ensemble dans la barque, unis ! Ce rassemblement était déjà en soi un message, au monde entier et en particulier à nos fidèles qui souffrent : « Nous sommes proches de vous, nous prions pour vous, nous pensons à vous, nous sommes à votre service ! »
Dans son discours pendant cette rencontre, le pape François a insisté sur notre appel à offrir une proximité humaine et spirituelle au peuple, en tant que pasteurs… Ce furent des moments puissants, qui nous ont profondément émus et nous ont laissé beaucoup d’espoir !
Vous n’avez pas hésité à parler des problèmes du Moyen-Orient, en commençant par l’émigration des chrétiens…
Nous avons parlé de tout, sur la façon dont l’Église est bâtie, même au milieu des difficultés et des souffrances de notre peuple. Une Église qui prie, qui est fidèle, qui espère, mais aussi une Église au service du peuple… Je suis plein d’espoir et je repars avec une telle force !
Et qu’allez-vous rapporter à vos fidèles en Irak ?
Je parlerai de la rencontre et de l’unité entre les responsables de l’Église. Après tout, j’en suis convaincu, nous sommes unis dans la foi. Les différences sont culturelles, géographiques, mais c’est normal parce que le message de l’Évangile est incarné dans différentes cultures, à travers l’inculturation. Mais fondamentalement, nous sommes unis. Je dirai aussi : « Nous sommes tous proches de vous, à votre service jusqu’au bout, même jusqu’au martyre. Aujourd’hui encore il y a des martyrs qui versent leur sang, ce n’est pas seulement du passé… et nous sommes prêts !
Aujourd’hui, avez-vous davantage de foi dans l’avenir de l’Église au Moyen-Orient ?
Je suis convaincu qu’il y a un avenir pour l’Évangile. Il y a des problèmes mais l’Évangile est comme le sel et la lumière dont parle Jésus. De petites choses, bien sûr, mais l’impact et la force ne dépendent pas du nombre. Cela dépend de la qualité du témoignage. Vous imaginez 120 000 personnes quittant leur maison la nuit, avec seulement leurs vêtements sur le dos et quittant tout, quittant la Plaine de Ninive et Mossoul, pour fuir. Ce sont des confesseurs de la foi ! Et l’Ouest ne doit pas rester indifférent, même s’il a honte, aujourd’hui, de dire que sa civilisation est chrétienne… et cela me fait honte !
Traduction en français d’Hélène Ginabat
Réflexion pour la paix au Moyen-Orient Bari (Italie) 7/7/2018 © Vatican Media
Rencontre de Bari: «Fondamentalement, nous sommes unis», affirme le card. Sako
«Je suis plein d’espoir et je repars avec une telle force!»