Dans leur nouveau document sur l’économie et la finance publié ce 17 mai 2018, la Congrégation pour la doctrine de la foi et le Dicastère pour le service du développement humain intégral encouragent chaque consommateur à poser des choix éthiques dans ses achats. C’est le « vote avec son portefeuille » pour aider « notre bien réel à tous et … rejeter ce qui lui nuit ».
« Sur la consommation et sur l’épargne, un regard critique et responsable s’impose », peut-on lire à la fin du document intitulé “Oeconomicae et pecuniariae quaestiones. Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel”. En effet, souligne le texte, les marchés vivant « grâce à la demande et à l’offre de biens, chacun d’entre nous peut avoir à ce sujet une influence décisive ».
La pratique des achats « est aussi une forme de choix que nous opérons parmi les différents produits offerts par le marché » : « Par ce choix, nous faisons l’option, souvent à notre insu, de biens produits peut-être à travers des filières où il est habituel de violer les droits de l’homme les plus élémentaires, ou bien par le travail d’entreprises dont l’éthique ne connaît, dans les faits, pas d’autre intérêt que le profit à tout prix des actionnaires », dénonce le Saint-Siège.
Il invite donc à « s’orienter vers le choix des biens résultant d’un processus moralement honnête, car même par le geste, apparemment anodin, de la consommation, nous exprimons une éthique en acte et nous sommes appelés à prendre position face à ce qui est concrètement bon ou nuisible pour l’homme ». C’est le «vote avec son portefeuille»: « il s’agit effectivement de voter chaque jour, au marché, pour ce qui aide notre bien réel à tous et de rejeter ce qui lui nuit ».
En outre, « ces mêmes considérations devraient aussi s’appliquer à la gestion des épargnes personnelles, en les orientant par exemple vers des entreprises qui fonctionnent selon des critères clairs, inspirés d’une éthique respectueuse de tout l’homme et de tous les hommes, sur l’horizon de la responsabilité sociale ».
Le document plaide également pour « l’information la plus complète possible afin que chaque personne puisse protéger, dans la pleine liberté et en toute conscience, ses intérêts » : le client doit savoir « si son capital est investi à des finalités de spéculation ou non; ainsi il saura clairement le degré de risque et l’adéquation du coût des produits financiers auxquels il souscrit par rapport au risque encouru ».
« Plus généralement, conclut le texte, chacun est appelé à cultiver des pratiques de production de la richesse qui soient en accord avec notre caractère relationnel et qui tendent vers le développement intégral de la personne… Nous sommes tous appelés à veiller comme des sentinelles de la vie saine et à devenir des interprètes d’un nouvel engagement social, en orientant notre action vers la recherche du bien commun et en la fondant sur des principes fermes de solidarité et de subsidiarité. »
Denrées de supermarché © Wikimedia Commons / lyzadanger
Economie : le "vote du portefeuille" de chaque consommateur
Le Vatican invite à encourager les productions éthiques