Dans la matinée de ce 18 avril 2018, avant l’audience générale, le pape François a reçu le père du petit Alfie Evans, à la Maison Sainte-Marthe : Thomas Evans a demandé au pape son aide pour le bébé britannique de 22 mois qui se trouve dans un « état semi-végétatif » à cause d’une maladie neurodégénérative. Alors que la justice du pays a statué sur l’arrêt du traitement, les parents souhaitent un transfert à l’hôpital du Bambino Gesù – propriété du Saint-Siège à Rome. Thomas Evans s’est confié à Zenit.
Aucune vie d’enfant ne devrait être enlevée, a notamment dit le pape durant cette rencontre. Lors de l’audience générale qui a suivi place Saint-Pierre, le pape a lancé un nouvel appel en faveur du petit Alfie, soulignant « que l’unique maître de la vie, de son commencement jusqu’à sa fin naturelle, est Dieu ! Et notre devoir, notre devoir est de tout faire pour protéger la vie ».
« Le monde prie et nous allons laisser la situation entre les mains de Dieu », conclut Thomas Evans.
AK
ZENIT: Comment s’est passée votre rencontre avec le pape ce matin ?
Thomas Evans – Cela s’est passé aussi bien que possible. J’ai été très heureux de le rencontrer. Il m’a félicité pour mon courage. Il m’a dit que j’avais le même courage que Dieu. Il a dit qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent assumer ce genre de problème. Il a déclaré qu’ « aucune vie d’enfant ne devrait être enlevée ». J’ai très bien écouté ce qu’il a dit.
J’espère qu’après cette rencontre, la nouvelle étape sera que le Saint-Père obtiendra pour nous l’asile au Vatican et que nous allons devenir des citoyens Italiens. C’est notre prochain objectif. D’après l’expression du visage du pape François, comme vous le savez, je ne comprends pas l’italien, mais il avait l’air très touché. Il écoutait et gardait le contact par le regard. Pour moi, cela a été la chose la plus importante de notre rencontre. J’ai beaucoup de chance d’avoir eu cette rencontre et je suis très convaincu que le pape fera ce qu’il peut pour sauver Alfie.
Votre espoir pour Alfie est donc qu’il obtienne l’asile ici ainsi que la citoyenneté ?
Oui. J’ai demandé personnellement asile au pape… Nous attendons donc une réponse maintenant.
A-t-il eu des questions spécifiques ?
Pas de questions spécifiques. Il voulait en savoir plus au sujet d’Alfie, ce qui se passait au Royaume-Uni, comment les enfants sont traités là-bas. Et je lui ai fait savoir comment on traite les enfants handicapés : alors que l’euthanasie n’est pas légale là-bas, pour certaines raisons, ils pensent que c’est légal d’euthanasier ces enfants. Je voulais que le pape sache ce qui se passe vraiment au Royaume-Uni, ce qui se passe dans la situation d’Alfie.
Pendant l’audience générale, le pape a lancé un nouvel appel pour Alfie, après celui du Regina Coeli…
Il a parlé très clairement aujourd’hui, en soulignant que seul Dieu est le Maître de la vie, personne d’autre, lançant un appel pour la défense de la vie de mon fils et d’autres dans des situations similaires.
Comment l’entretien d’aujourd’hui a-t-il pu aboutir ?
En gros, j’ai parlé avec une de mes amies, vous connaissez Benedetta [Benedetta Frigerio, une journaliste italienne] et j’ai dit que j’allais à Rome, au Vatican, et que j’allais faire une vidéo en direct pour essayer d’attirer l’attention du pape. Je n’ai même pas eu besoin de le faire parce que cette équipe étonnante a réussi à nous obtenir une rencontre directement avec le pape, ce qui s’est très bien passé. Je suis vraiment heureux d’être ici aujourd’hui et le soutien de la part de l’Italie a été incroyable et j’espère que la prochaine étape sera que nous deviendrons des citoyens Italiens.
Comment allez-vous passer le temps qu’il vous reste à Rome ?
Et bien je vais manger quelque chose, prendre une douche. On m’a proposé de passer la nuit ici mais ma priorité principale est de retourner voir Alfie. Je veux donc prendre un vol dès que possible pour Alfie.
Comment se porte Alfie ?
Il se porte très bien. Il a reçu les sacrements il y a un ou deux jours. Et après ces sacrements, il a montré des signes très positifs. Il a montré différents signes de davantage de vie.
Et je vais continuer à prier, et le monde prie et nous allons laisser la situation entre les mains de Dieu.
Traduction d’Hélène Ginabat