Avec les enfants de San Paolo della Croce © Vatican Media

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Quand le Seigneur appelle, il donne la paix, explique le pape à des enfants

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Dialogue dans la paroisse San Paolo della Croce (Traduction intégrale)

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« Quand le Seigneur appelle… il te donne la paix. C’est ce que l’on sent quand il y a un vrai appel du Seigneur : la paix », a affirmé le pape François en dialoguant avec les enfants de la paroisse romaine de San Paolo della Croce, dans l’après-midi du 16 avril 2018.

Durant sa rencontre avec eux, il a souligné que « Jésus est capable de changer le plus mauvais », insistant sur « la force de Jésus pour changer nos cœurs, pour les rendre bons ».
« Nous sommes tous enfants de Dieu, a encore assuré le pape… même les non-baptisés… même ceux qui croient dans d’autres religions, lointaines, qui ont des idoles… même les mafieux… (qui) préfèrent se comporter comme des enfants du diable ». « Dieu, a-t-il ajouté, a créé tout le monde, a aimé tout le monde et a mis dans le cœur de tout le monde une conscience pour reconnaître le bien et le distinguer du mal… même les personnes qui ne connaissent pas Jésus, qui ne connaissent pas le christianisme, tout le monde a cela dans son âme, parce que c’est Dieu qui l’a semé. »

Le pape a aussi répondu à un petit garçon qui lui demandait si son père, défunt, athée, était au ciel : « Dieu a un cœur de papa. Et devant un papa, non croyant, qui a été capable de faire baptiser ses enfants et de leur donner cette bravoure, à ses enfants, pensez-vous que Dieu serait capable de le laisser loin de lui ? » a-t-il demandé aux enfants qui ont répondu : « non ! »

Voici notre traduction du dialogue du pape avec les enfants.
AK

Dialogue du pape François avec les enfants

Leonardo : Bonjour pape François ! Je voulais savoir quelque chose : quel est ton passage préféré dans l’Évangile ? Et pourquoi ?

Pape François : Comment t’appelles-tu ?

Leonardo : Leonardo.

Pape François : Leonardo. Bien, Leonardo. L’Évangile est plein de beaux passages, très beaux. Mais tu m’as demandé lequel était mon préféré. Je répondrai à condition que, quand vous rentrerez chez vous, vous cherchiez le passage dans l’Évangile et que vous le lisiez. Promis ?

Les enfants : Oui !

Pape François : Tous ?

Les enfants : Oui !

Pape François : Un passage que j’aime beaucoup est celui de l’Évangile de Matthieu, quand Jésus rencontre cet homme d’affaire, ce traître à la patrie qui s’appelait Matthieu. Il était exactement à la porte de la ville, attaché à l’argent et il faisait payer les taxes aux touristes. Vous avez payé une taxe pour entrer ici ?

Les enfants : Non !

Pape François : Non ! Mais on voit qu’il n’y a pas de Matthieu ici, grâce à Dieu ! On ne vous fait pas payer l’entrée. C’est bien. Et cet homme était un traître à la patrie parce qu’il faisait payer les taxes et les donnait à l’armée qui occupait la Palestine à cette époque – c’était l’armée romaine – ; il les donnait aux Romains. Et c’est un péché grave, non ? Mais très grave ! Une personne attachée à l’argent est une mauvaise personne ! Mais celui-ci encore plus parce qu’il avait oublié son appartenance à sa patrie ; il vendait sa patrie chaque fois qu’il faisait payer la taxe à quelqu’un. Et Jésus passe – ces gens étaient méprisés par tout le monde – , Jésus passe, le regarde et lui dit : « Lève-toi, viens ! ». Et cet homme ne pouvait pas y croire. Un homme méprisé, traître, pécheur… Et cet homme s’est levé et a suivi Jésus.

Et pourquoi est-ce que je l’aime ? – la seconde question – parce qu’on y voit la force qu’a Jésus pour changer un cœur. C’était un des pires et pourtant Jésus a réussi à le changer. Vous connaissez peut-être des gens qui disent : « Ah, moi, je ne pourrai jamais être bon, parce que j’ai tellement de choses dans mon passé, je ne pourrai jamais changer… » Et Jésus est capable de changer le plus mauvais et de faire de lui un évangéliste, un apôtre et un saint. C’est pourquoi j’aime tant ce passage de l’Évangile, parce qu’on voit la force de Jésus pour changer nos cœurs, pour les rendre bons. N’oubliez pas la promesse : quelle était la promesse ?

Les enfants : Lire l’Évangile.

Pape François : Mais pas tout entier ! Lire ce passage. Tu le cherches. Celui de Matthieu, il s’appelle Matthieu mais il s’appelait Lévi à cette époque. Lévi, Matthieu. Cherchez-le, lisez-le à la maison et dites : « Mais regarde ceci, regarde cela… » C’est beau. Merci Leonardo, merci !

Carlotta : Bonjour Pape François ! Quand nous recevons le baptême, nous devenons enfants de Dieu ; et les personnes qui ne sont pas baptisées, sont-elles enfants de Dieu ?

Pape François : Reste là. Comment t’appelles-tu ?

Carlotta : Carlotta.

Pape François : Carlotta. Dis-moi, Carlotta, je te redemande à toi : qu’en penses-tu ? Les gens qui ne sont pas baptisés, sont-ils enfants de Dieu ou pas ? Que te dit ton cœur ?

Carlotta : Oui.

Pape François : Oui. C’est cela, maintenant explique. Tu as bien répondu, elle a le flair chrétien, celle-là ! Nous sommes tous enfants de Dieu. Tous, tous. Même les non-baptisés ? Oui. Même ceux qui croient dans d’autres religions, lointaines, qui ont des idoles ? Oui, ils sont enfants de Dieu. Même les mafieux sont enfants de Dieu ?… Vous n’êtes pas sûrs… Oui, même les mafieux sont enfants de Dieu. Ils préfèrent se comporter comme des enfants du diable, mais ils sont enfants de Dieu. Tous, tous sont enfants de Dieu, tous. Mais quelle est la différence ? Dieu a créé tout le monde, a aimé tout le monde et a mis dans le cœur de tout le monde une conscience pour reconnaître le bien et le distinguer du mal. Tous les hommes ont cela. Ils savent, ils perçoivent ce qui est bon et ce qui est sain ; même les personnes qui ne connaissent pas Jésus, qui ne connaissent pas le christianisme, tout le monde a cela dans son âme, parce que c’est Dieu qui l’a semé. Mais quand tu as été baptisée, l’Esprit Saint est entré dans cette conscience et a renforcé ton appartenance à Dieu et, en ce sens, tu es devenue davantage fille de Dieu parce que tu es enfant de Dieu comme tout le monde, mais aussi avec la force de l’Esprit-Saint qui est entré dedans. Tu as compris, Carlotta ? Je demande – que tout le monde réponde – : tous les hommes sont-ils enfants de Dieu ?

Les enfants : Oui !

Pape François : Les personnes bonnes sont-elles enfants de Dieu ?

Les enfants : Oui !

Pape François : Les personnes mauvaises sont-elles enfants de Dieu ?

Les enfants : Oui !

Pape François : Oui. Les personnes qui ne connaissent pas Jésus et qui ont d’autres religions lointaines, qui ont des idoles, sont-elles enfants de Dieu ?

Les enfants : Oui !

Pape François : Les mafieux, sont-ils enfants de Dieu ?

Les enfants : Oui !

Pape François : Et nous devons prier pour qu’ils reviennent et reconnaissent vraiment Dieu. Que personne ne réponde maintenant, mais réponde dans son cœur : qui d’entre vous prie pour les mafieux, pour qu’ils se convertissent ? Que chacun réponde dans son cœur. Et puis, quand nous sommes baptisés, qui entre dans notre cœur ?… Plus fort !

Les enfants : L’Esprit Saint !

Pape François : Bravo ! Tu es fort, toi ! Comment t’appelles-tu ?

Lorenzo : Lorenzo.

Pape François : Bravo Lorenzo ! L’Esprit Saint entre et cet Esprit Saint fait de nous davantage des enfants de Dieu, nous donne plus de force pour que nous nous comportions en enfants de Dieu. C’est pourquoi saint Paul a une phrase, et je voudrais que vous la disiez comme moi. Il dit : « Ne contristez pas l’Esprit Saint qui est en vous ». Pourquoi dit-il cette phrase ? Parce qu’un chrétien, un baptisé qui se comporte mal, contriste l’Esprit Saint qui est en nous. La phrase est celle-ci : « Ne contristez pas l’Esprit Saint qui est en vous ». « Ne contriste pas l’Esprit Saint qui est en toi ». Nous la redisons ?

Pape François avec les enfants : Ne contriste pas l’Esprit Saint qui est en toi.

Pape François : Encore une fois !

Pape François avec les enfants : Ne contriste pas l’Esprit Saint qui est en toi.

Pape François : Et nous, enfants de Dieu qui, par le baptême, avons le Saint Esprit en nous, quand nous nous comportons mal, quand nous faisons un péché, nous contristons l’Esprit Saint qui est en nous. Merci Carlotta !

Edoardo : Cher Pape François, comment t’es-tu senti quand tu as été élu pape ?

Pape François : Comment t’appelles-tu ?

Edoardo : Edoardo.

Pape François : Edoardo, bien. J’ai seulement senti que Dieu voulait cela, je me suis levé et j’ai avancé. Je n’ai rien senti de particulier mais peut-être que cette réponse semble un peu ennuyeuse, mais je n’ai pas senti de peur, je n’ai pas senti de joie spéciale. J’ai senti que le Seigneur voulait cela, et que j’avance, Edoardo. Le Seigneur appelle souvent. J’ai salué l’un de vous qui est en recherche de sa vocation parce qu’il sent que le Seigneur lui dit quelque chose en lui. Mais quand le Seigneur appelle et te dit : « Maintenant tu vas par là », il te donne la paix. C’est ce que l’on sent quand il y a un vrai appel du Seigneur : la paix. J’ai ressenti de la paix. Merci, Edoardo.

Emanuele : Je n’y arrive pas !…

Pape François : Viens, viens vers moi Emanuele ! Viens vers moi et dis-le moi à l’oreille. Dis-le moi à l’oreille. Viens, viens, viens vers moi.

[Emanuele va voir le pape François et lui pose sa question à l’oreille]

Pape François : Si nous pouvions tous pleurer comme Emmanuel, quand nous aurons une douleur comme il en a une dans son cœur. Il pleurait son papa et il a eu le courage de le faire devant nous, parce que dans son cœur, il y a l’amour pour son papa. J’ai demandé à Emmanuel la permission de dire la question en public et il m’a dit oui. Alors je vais la dire : « Il n’y a pas longtemps, mon papa est mort. Il était athée, mais il a fait baptiser ses quatre enfants. C’était un homme bon. Est-ce que papa est au ciel ? » Comme c’est beau, un fils qui dit de son papa : « Il était bon ». Un beau témoignage que cet homme a donné à ses enfants, parce que ses enfants ont pu dire : « C’était un homme bon ». C’est un beau témoignage d’un fils qui a hérité de la force de son papa et qui a aussi eu le courage de pleurer devant nous tous. Si cet homme a été capable de faire de tels fils, c’est vrai, c’était un homme bon. C’était un homme bon. Cet homme n’avait pas le don de la foi, il n’était pas croyant, mais il a fait baptiser ses enfants. Il avait un bon cœur. Et lui, il se demande si son papa, qui n’était pas croyant, est au ciel. C’est Dieu qui dit qui va au ciel. Mais comment est le cœur de Dieu devant un tel papa ? Comment est-il ? Que vous en semble-t-il ?… Un cœur de papa ! Dieu a un cœur de papa. Et devant un papa, non croyant, qui a été capable de faire baptiser ses enfants et de leur donner cette bravoure, à ses enfants, pensez-vous que Dieu serait capable de le laisser loin de lui ? Pensez-vous cela ?… Fort, avec courage…

Tous : Non !

Pape François : Dieu abandonne-t-il ses enfants ?

Tous : Non !

Pape François : Dieu abandonne-t-il ses enfants quand ils sont bons ?

Tous : Non !

Pape François : Voilà, Emanuele, voici la réponse. Dieu était certainement fier de ton papa, parce qu’il est plus facile de faire baptiser ses enfants à un croyant, que de les faire baptiser à un non-croyant. Cela a certainement beaucoup plu à Dieu. Parle avec ton papa, prie ton papa. Merci Emanuele pour ton courage.

Nous avons parlé du papa et notre papa est Dieu. Prions tous notre papa, Dieu : « Notre Père… »

Et maintenant je vous donne la bénédiction. Que chacun de vous pense à ces personnes qu’il aime, à ces personnes qu’il aime bien, à ces personnes qui l’aiment bien et aussi à ceux que nous n’aimons pas ou qui sont un peu nos ennemis. Prions aussi pour eux, pour que le Seigneur les bénisse aussi. Qu’il nous bénisse tous et qu’il éclaire notre cœur.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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